Autisme et parentalité,
tel est le thème de la première journée d’étude du tout nouveau Centre
d’Etudes et de Recherches sur l’Autisme qui se tiendra à Paris le 10
mars. Avec ce thème, le CERA se collette avec le cliché le plus répandu
dans les médias : les « psychanalystes-qui-culpabilisent-les-mères ».
Nul doute que cette journée d’un type inédit retiendra l’attention des
lectrices et lecteurs de notre Blog. Vous lirez l’article de Christiane
Alberti à ce propos.
Vous lirez aussi la belle et forte interview de Mireille Battut présidente de La Main à l’Oreille.
Nous serons nombreux à
nous retrouver le 10 mars à la Maison de la Chimie pour affirmer la
nécessité du libre choix des méthodes d’accueil et d’accompagnement des
autistes.
Le quatrième Plan autisme devrait être rendu public sous peu. Dans un communiqué sibyllin (
lire ici),
des organisations de professionnels, d’usagers et d’établissements
s’alarment des orientations que prendrait ce plan et en particulier
concernant les hôpitaux de jour pour enfants. On en apprend davantage
dans un communiqué bien plus explicite (
lire là)
d’une organisation de psychologues, la FFPP, qui évoque la disparition
du préfixe psy de tous les documents de synthèse du comité de pilotage.
Cette disparition, véritable opération sur la langue, augurerait-elle
d’une chasse aux sorcières ? 2018-
1984, même combat ?
Autre source sur le Plan autisme,
l’Assemblée nationale. Le Comité d’évaluation et de contrôle des
politiques publiques avait demandé une enquête à la Cour des comptes qui
a rendu son rapport par la voix de rien moins que son premier président
M. Didier Migaud. Le verdict est sévère sur la situation en France, il
fait apparaître, comme nous l’avons plusieurs fois souligné ici, des
carences graves dans les réponses apportées aux personnes autistes. Mais
les solutions préconisées par la Cour ne remettent pas en cause – voire
accentuent – les orientations des derniers plans qui pourtant n’ont que
peu amélioré la vie des personnes autistes et de leur entourage. Par
exemple, il en est ainsi avec la proposition de la création d’un
institut national de recherche mono-orienté en neurosciences. On peut
visionner
ici cette audition et lire le rapport
là. Chacun.e se fera son idée.
Nous relèverons ici un
certain glissement : au détour de trois phrases M. Migaud mentionne les
personnes relevant des TSA (Troubles du Spectre de l’Autisme), puis
élargit une première fois aux TED (Troubles Envahissants du
Développement) qui correspondent à ce que l’on appelait jadis les
psychoses infantiles, puis élargit encore aux « dys » et finalement aux…
troubles du comportement. Qu’il se lève et s’avance celui qui n’a pas
de trouble du comportement et qui pourrait échapper ainsi aux
recommandations des autorités académiques et sanitaires. Dans ce
glissement on voit finalement se profiler ce qu’on ne peut que nommer un
projet politique qui vise à surveiller, normaliser et rééduquer les
comportements. Où, encore une fois, il se démontre que la question de
l’autisme ne se réduit pas à une catégorie clinique mais concerne tout.e
un.e chacun.e.