OUI AU LIBRE CHOIX DE LA MÉTHODE DE SOIN
NON À L’INTERDICTION DE LA PSYCHANALYSE
Bonjour,
Vous pourrez lire ci-dessous la lettre adressée aux députés
à propos d’un projet de résolution de l’Assemblée Nationale sur la
prise en charge de l’autisme, initié par le député Fasquelle qui met
gravement en cause la psychanalyse dans la prise en charge de
l’autisme.
L’Ecole de la Cause freudienne est à l’initiative, avec l’Institut de l’Enfant, de cette lettre qui rencontre un très large écho, comme vous le lirez avec les 100 premières signatures.
Il s’agit d’abord d’empêcher le vote de cette résolution qui doit être soumise à l’Assemblée Nationale au mois de décembre.
Merci de diffuser, et signer cette pétition !
Le blog LA CA– USE DE L’AUTISME –cause-autisme.fr– est en construction, où vous pourrez connaître et faire connaître :
– les actualités : prises de position et actions en cours ;
– les nouvelles initiatives dans l’accueil et l’accompagnement des sujets autistes,
– les difficultés rencontrées dans votre intervention auprès des sujets autistes ;
– les événements dans votre région ;
– les travaux en cours sur ce sujet.
Le comité d’initiative de l’Institut de l’Enfant
Jean-Robert Rabanel, Daniel Roy, Alexandre Stevens
3000 SIGNATAIRES EN 24h. CONTINUONS.
PRISE EN CHARGE DE L’AUTISME
OUI AU LIBRE CHOIX DE LA MÉTHODE DE SOIN
NON À L’INTERDICTION DE LA PSYCHANALYSE
Mesdames et Messieurs les députés,
liberticide de la proposition de résolution déposée par Monsieur
Fasquelle et quatre-vingt-treize députés auprès de la Présidence de
l’Assemblée nationale le 13 octobre 2016, invitant le Gouvernement à
« promouvoir une prise en charge de l’autisme basée sur les
recommandations de la Haute Autorité de Santé », tout en l’invitant
également « à condamner et interdire les pratiques analytiques sous
toutes leurs formes car n’étant pas recommandées par la HAS ». Nous
sommes très surpris que cette proposition fasse suite à l’intervention
du Président de la République qui, lors la Conférence nationale du
Handicap, le 19 mai 2016, a souhaité que le 4e Plan Autisme
soit celui « de l’apaisement et du rassemblement. Parce que nous devons
avoir toutes les réponses et les réponses les plus adaptées, sans
préjugés et sans volonté d’imposer une solution plutôt qu’une autre ».
faire adopter politiquement une position radicale dans un domaine
complexe caractérisé par des données scientifiques qui ne permettent que
de très prudentes recommandations.
- en voulant transformer des recommandations en injonctions
- en affirmant que les méthodes recommandées sont validées scientifiquement
- en prétendant que la psychanalyse se trouverait dans la
liste des méthodes non recommandées, alors que la HAS a pris soin, en
l’absence de consensus entre experts quant à la pertinence de l’approche
psychanalytique, de la classer dans la liste des méthodes non
consensuelles. Non consensuelle ne veut pas dire non recommandée.
extrême complexité. Son acception varie au gré des éditions des manuels
de psychiatrie, et les divers travaux ne sont pas en mesure d’expliquer
pourquoi son extension semble être devenue épidémique lors des dernières
décennies, tandis qu’ils restent très prudents quand ils se prononcent
sur la qualité des traitements éducatifs. Il fait consensus dans la
littérature scientifique internationale que les traitements recommandés
connaissent plus d’échecs que de réussites – ces dernières dans les
méta-analyses atteignant à peine 50 %. Dès lors, sur quoi se fonde ce
projet de résolution pour appeler à trancher dans des problèmes pour
lesquels les spécialistes restent en de grandes incertitudes ?
« approches validées scientifiquement et ayant fait preuve de leur
efficacité ». La HAS se montre beaucoup plus prudente. Des trois
méthodes recommandées (ABA, Denver et TEACCH), elle estime que seules
les deux premières atteignent « une présomption scientifique »
d’efficacité (grade B), la troisième « un faible niveau de preuve »
(grade C). Aucune des trois ne parvient au grade A, celui de la
validation scientifique. Par ailleurs, le programme de Denver,
recommandé par la HAS, se fonde pour une part sur les concepts
psychanalytiques de M. Malher. À partir de quelle dose de psychanalyse
une pratique devrait-elle être interdite ?
Fédération Française de Psychiatrie, qu’ils mettent en cause, ne se
prononce pas quant à la psychanalyse avec les autistes, en revanche elle
reste attachée à liberté de choix des traitements. Que l’Etat vienne à
rompre avec ce principe en prenant parti dans des débats scientifiques,
n’a pas d’équivalent dans un régime démocratique, et ne peut que
rappeler cruellement des dérives totalitaires.
« recommandations » serait méconnaître qu’en matière de santé les
vérités d’aujourd’hui peuvent ne pas être celles de demain. Cela
conduirait à dresser un obstacle à toute tentative de faire avancer les
connaissances sur la prise en charge des autistes, pourtant actuellement
lacunaires et incertaines. Les efforts pour figer le savoir ne font pas
bon ménage avec le progrès.
de faire entendre en ce domaine délicat la voix de la raison et que les
professionnels engagés depuis de nombreuses années dans les soins et
l’accompagnement des sujets autistes, enfants, adolescents et adultes,
dans les secteurs de pédopsychiatrie et dans les institutions
médico-sociales puissent poursuivre leur tâche dans un climat apaisé, en
lien avec les parents et l’ensemble du milieu éducatif.
formations et des pratiques a toujours été l’orientation des politiques
de santé publique, pour proposer aux familles et aux patients un libre
choix éclairé pour les soins et les accompagnements. Ce projet de
résolution déroge fondamentalement à cette orientation et, pour ces
raisons, nous vous prions instamment de ne pas le soutenir.