Sous l’égide de l’ACF- CAPA et du collège clinique de Lille
Forum-Conférence de presse
Samedi 12 mai de 14h30 à 17h00
Cinéma l’Univers 16 rue Danton 59000 Lille Moulins
Autismes : questions actuelles
Le récent rapport de la Haute Autorité de Santé concernant le traitement de l’autisme et des troubles envahissants du développement provoque les praticiens qui s’orientent de la psychanalyse à une réponse publique. En effet, la HAS estime que la pertinence des approches psychanalytiques dans la prise en charge de l’autisme n’est pas démontrée.
Certes, cette position de la HAS s’inscrit dans un mouvement qui depuis quelques temps déjà dévalue les thérapies orientées par la psychanalyse au profit des méthodes comportementales. Cet infléchissement repose avant tout sur une lecture qui réduit l’autisme à un déficit neurologique que rien ne démontre, le traitement se ramène dès lors au choix des bonnes molécules et à l’application de protocoles standardisés d’apprentissages visant à réduire les conséquences du déficit supposé.
L’autre procès fait à la psychanalyse est d’écarter, voire de culpabiliser les parents. C’est méconnaître l’évolution des connaissances dans ce domaine depuis les années 50. Les praticiens qui reçoivent les enfants entrant dans ce large spectre des « troubles autistiques », travaillent aujourd’hui avec les familles dans le souci de garantir la plus grande ouverture sur l’ensemble des compétences et des approches. Ils défendent le maintien des prises en charge multidisciplinaires dans le respect de la singularité du sujet.
S’orienter de la singularité, c’est partir du constat que le rapport au monde d’une personne avec un syndrome d’Asperger est différent de celui d’une personne présentant un repli autistique tel qu’a pu l’isoler le Dr Kanner. Il y a dans cet écart une infinité de variations qu’il s’agit de reconnaître.
– Qu’en est-il du rapport de ce sujet au langage ?
– Quelle manière a-t-il d’appréhender la parole qui lui est adressée, la prend-il en compte ou la met-il à distance ?
– Et les mots ! Les manipule-t-il, se les approprie-t-il ou bien s’en protège-t-il ?
– Comment perçoit-il le symbolique, le lien social, les règles imposées lorsque l’on vit en société, le savoir, les croyances, les us et les coutumes qui orientent les individus d’un même groupe ?
– De quelle manière subjective-t-il son corps ?
– Est-il submergé par du pulsionnel ? Dans ce cas comment procède-t-il ?
Cette dernière question est au coeur de l’orientation psychanalytique. Elle consiste à se laisser enseigner par les solutions que le sujet a élaborées pour vivre, qu’il a lui-même inventées et qui suppose un savoir-faire. Et s’il y a un « doux forçage » dans cet accompagnement (aux antipodes des apprentissages contraints), il prend appui sur les intérêts du sujet et sa visée en est l’autonomie. Celle-ci ne s’enseigne pas, elle résulte d’un choix du sujet, elle n’advient que par une décision majeure qui produit une mutation subjective.
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