MOSCOU, 2 et 3 décembre 2011
« Lire un symptôme » Animé par Anne LYSY
Présidente de la NLS,
AE de l’Ecole Une
Cette rencontre s’inscrit dans la perspective du prochain Congrès de la NLS, en juin 2012, pour lequel Jacques-Alain Miller a proposé comme thème : « Lire un symptôme ». Nous prendrons donc comme point de départ son texte de présentation (*).
Le symptôme est un « Janus », dit-il, il a un double visage. Il a une face de vérité, il est interprétable, comme toute formation de l’inconscient. Mais il a aussi une face de réel : le déchiffrage du sens laisse ce que Freud appelait des « restes symptomatiques », il bute sur ce qui, du symptôme, est hors-sens. Le symptôme est « événement de corps », dit Lacan à la fin de son enseignement. La racine du symptôme est « la rencontre matérielle d’un signifiant et du corps », qui est un événement de jouissance. Ainsi, « lire un symptôme » s’oppose à « écouter le sens ». La lecture, qui se situe au niveau de la matérialité de la lettre, vise la « jouissance opaque » du symptôme, au-delà des mirages de la vérité et de la dialectique du désir.
Nous travaillerons sous la forme d’un séminaire. Nous lirons ensemble ce texte de J.-A. Miller et les contributions des participants nous donneront l’occasion d’explorer quelques-unes des nombreuses pistes qu’il offre pour saisir ce qu’est le « traitement » psychanalytique des symptômes aujourd’hui. Nous verrons par exemple comment Freud déjà distinguait ces deux faces, en relisant ses conférences 17 et 23 d’introduction à la psychanalyse et les premiers chapitres de « Inhibition, symptôme et angoisse » ; comment Lacan définissait le symptôme comme métaphore dans « L’instance de la lettre » (1957) et en renouvelait complètement la définition avec le « sinthome » et la marque de la langue sur le corps (1975).
Nous entendrons six présentations cliniques. Si elles seront orientées, chacune à sa manière, sur « lire un symptôme », elles rendront certainement sensibles le précepte freudien d’aborder chaque cas comme s’il était le premier. Nous nous souviendrons aussi que « le cas », en psychanalyse, a la structure des « Ménines » de Velasquez, comme le soulignait J.-A. Miller lors de la Rencontre Pipol à Bruxelles en juillet dernier : le peintre est dans le tableau. Les présentations feront donc résonner l’énonciation, là encore, chacune à sa manière.
Neuf collègues ont préparé une brève intervention ; d’autres se joindront à la discussion pendant le séminaire.
Interventions théoriques : Alexandre Bronnikov (Moscou), Valentin Babitchenko (St. Pétersbourg, D. Olchanskiy (St. Pétersbourg)
Cas cliniques : Irina Soboleva (St. Pétersbourg), Maria Essiptchuk (Moscou), Nathalia Gomoyounova (Moscou),Youlia Akhtyamova (Moscou), Mikhail Gornostaev (Moscou), Irina Roumyantseva (St. Pétersbourg)
Anne Lysy
(*) Miller, J.-A., « Lire un symptôme » (Londres 2011), paru en français dans Mental 26 et en anglais dans Hurly Burly 6, disponible aussi sur le site de la NLS www.amp-nls.org <http://www.amp-nls.org> et traduit en russe : http://www.freudien.com/id/xviii—-2/ <http://www.freudien.com/id/xviii—-2/>
Conversation sur l’Ecole
A l’occasion de la venue de la présidente de la NLS (New Lacanian School), le Séminaire sera suivi le samedi après-midi d’une Conversation sur l’Ecole, ouverte à tous les participants. Qu’est-ce que Lacan attendait de son Ecole ? Comment et pourquoi l’a-t-il inventée ? Quelle structure a cette forme inédite de groupe ? Quel rapport avec son idée de la formation de l’analyste et de la transmission de la psychanalyse ? Quelle nécessité par rapport à la fin même d’une analyse ? Pourquoi des Ecoles aujourd’hui ?
Références :
Lacan, J., Acte de fondation, Autres écrits, Paris, Seuil, 2001, pp. 229-241.
Miller, J-A., Théorie de Turin, in La Cause freudienne, 74, avril 2010.
On trouve les textes aussi sur le site de l’ECF : www.causefreudienne.net <http://www.causefreudienne.net>
Lieu du séminaire : Mº Novoslobodsaya, ul. Tchayanova, 15, L’Université de sciences humaines de Russie (RGGU), salle 273 / м. Новослободская ул. Чаянова д.15, здание Российского Государственного Гуманитарного Университета (аудитория № 273)
Vendredi et samedi, de 10h à 17h.
NON-FICTION
Grand salon du livre à Moscou
Dimanche 4 décembre, de 13h à 14h
Première demi-heure :
Judith Miller, Présidente de l’Association de la Fondation du Champ freudien : « La psychanalyse d’Orientation lacanienne en Russie à partir de ses publications »
Anne Lysy, Présidente de la New Lacanian School : « Quelques mots sur Encore »
Mikhael Strakhov, Président du Groupe du Champ freudien en Russie : « Sur ‘Vie de Lacan’ de Jacques-Alain Miller »
Alexandre Chernoglazov, traducteur de Encore et de « Vie de Lacan »
Seconde demi-heure :
Echanges avec les auditeurs
Conférence à Ekaterinebourg
30 novembre 2011
Judith Miller et Mikhael Strakhov
Le 30 novembre 2011, en pionniers, Judith Miller et Mikhael Strakhov iront à Ekaterinebourg, faire une conférence ouverte au public ; ils prendront un premier contact avec ceux qu’intéresse la psychanalyse, sur l’invitation du Consulat de France dans cette ville ; ils espèrent rencontrer l’opinion éclairée et des praticiens, dont certains ont été avertis de leur venue et de leur disponibilité, grâce à Alexandre Fedtchuk et Daniel Roy. Ils présenteront les Séminaires de Jacques Lacan, traduits en russe par Alexandre Chernoglazov dans le programme Pouchkine chez Gnosis, et notamment le Séminaire Encore, qui vient de paraître ainsi que les numéros parus de la Revue internationale de Psychanalyse que publie en russe le Champ freudien, et « Vie de Lacan » de Jacques-Alain Miller.