41èmes Journées de l’ECF
Praxis lacanienne de la psychanalyse
91 phrases de Lacan
Il a été proposé à 91 collègues de prendre appui sur la phrase de Lacan qui leur était envoyée pour présenter (en 7000 signes, espaces compris) une séquence clinique, de leur choix, qui met en relief la praxis lacanienne de la psychanalyse.
… suite
81) Séminaire XXIII, p. 17 – « C’est uniquement par l’équivoque que l’interprétation opère. Il faut qu’il y ait quelque chose dans le signifiant qui résonne. » – Sonia Chiriaco
82) Séminaire XXIII, p. 17 – « Ils ne s’imaginent pas que les pulsions, c’est l’écho dans le corps du fait qu’il y a un dire. (//) Ce dire, pour qu’il résonne, qu’il consonne, (…), il faut que le corps y soit sensible. Qu’il l’est, c’est un fait. » – Philippe De Georges
83) Séminaire XXIII, p. 66 – « L’amour propre est le principe de l’imagination. Le parlêtre adore son corps, parce qu’il croit qu’il l’a. En réalité, il ne l’a pas, mais son corps est sa seule consistance – consistance mentale, bien entendu, car son corps fout le camp à tout instant. » – Nathalie Georges-Lambrichs
84) Séminaire XXIII, p. 101 – « Je me suis permis de dire que le sinthome, c’est très précisément le sexe auquel je n’appartiens pas, c’est-à-dire une femme. (//) On peut dire que l’homme est, pour une femme, tout ce qui vous plaira, à savoir une affliction pire qu’un sinthome. (…) C’est un ravage, même. » – Victoria Paz
85) Séminaire XXIII, p. 123 – « Le réel, celui dont il s’agit dans ce qu’on appelle ma pensée, est toujours un bout, un trognon. C’est certes un trognon autour duquel la pensée brode, mais son stigmate, à ce réel comme tel, c’est de ne se relier à rien. C’est tout du moins ainsi que je conçois le réel. » – Dominique Holvoet
86) Séminaire XXIV, 16-XI-1976 – « À quoi s’identifie-t-on à la fin d’une analyse ? S’identifierait-on à son inconscient ? C’est ce que je ne crois pas (…). En quoi consiste ce repérage qu’est l’analyse ? Est-ce que ce serait, ou non, s’identifier, (…), à son symptôme ? (//) Savoir y faire avec son symptôme, c’est là la fin de l’analyse. Il faut reconnaître que c’est court. Comment cela se pratique-t-il ? » – Anne Lisy-Stevens
87) Séminaire XXIV, 11-I-1977 – « L’inconscient, c’est qu’en somme, on parle (…) tout seul. On parle tout seul parce qu’on ne dit jamais qu’une seule et même chose – sauf si on s’ouvre à dialoguer avec un psychanalyste. Il n’y a pas moyen de faire autrement que de recevoir d’un psychanalyste ce qui dérange sa défense. » – Yasmine Grasser
88) Séminaire XXIV, 15-III-1977 – « Le symptôme est réel. C’est même la seule chose vraiment réelle, c’est-à-dire qui conserve un sens dans le réel. C’est bien pour cette raison que le psychanalyste peut, s’il a de la chance, intervenir symboliquement pour le dissoudre dans le réel. » – Bernard Porcheret
89) Séminaire XXIV, 19-IV-1977 – « Si vous êtes psychanalyste, vous verrez que c’est le forçage par où un psychanalyste peut faire sonner autrechose que le sens. Le sens, c’est ce qui résonne à l’aide du signifiant. Mais ce qui résonne, ça ne va pas loin, c’est plutôt mou. Le sens, ça tamponne. Mais à l’aide de ce qu’on appelle l’écriture poétique, vous pouvez avoir la dimension de ce que pourrait être l’interprétation analytique.» – Pierre Stréliski
90) Séminaire XXIV, 19-IV-1977 (cf., aussi, Écrits, p. 270-271 et AE, p. 330 et p. 356, ainsi que XXIV, 17-V-1977) – « Un mot d’esprit n’est pas beau. Il ne se tient que d’une équivoque ou, comme le dit Freud, d’une économie. Rien de plus ambigu que cette notion d’économie. Mais on peut dire que l’économie fonde la valeur. Eh bien ! une pratique sans valeur, voilà ce qu’il s’agirait, pour nous, d’instituer. » – Pierre Naveau
91) Séminaire XXIV, 17-V-1977 – « Ce n’est pas que l’enfant invente – ce signifiant, il le reçoit, et c’est même ça qui vaudrait qu’on en fasse plus. Nos signifiants sont toujours reçus. » – Élisabeth Leclerc-Razavet
Les mots en italique sont de nous.