26, 27, 28, 29 et 30 avril 2010
Palais des Congrès, Paris
Journal du Congrès n°11
Qu’appelle-t-on normal dans l’aléthosphère ?
Les cinq jours d’indécision qui précèdent laissent un goût amer. L’IATA a des mots très durs envers la bureaucratie européenne : « aucun calcul de risque, pas de consultation avec les professionnels, pas de leadership ». L’administration s’est appuyée uniquement sur des modèles mathématiques en reculant le moment de faire des mesures sur la concentration effective des particules de silice dans l’air. On s’aperçoit que ces administrations manquent d’avions à hélices équipés pour la mesure, n’ont pas envisagé de faire appel à des drones, etc. La méthode retenue pour estimer les risques est rustique. On fait voler des avions sans passagers et on démonte complètement les moteurs de l’avion test toutes les quatre ou six heures.
L’enjeu de ces renvois de responsabilités a une double finalité. D’une part, les compagnies aériennes ont bien l’intention d’obtenir des compensations de la part des états pour compenser leur manque à gagner. D’autre part, l’IATA et Eurocontrol voient dans cette catastrophe l’occasion de conclure les vingt années de discussion sur la nécessité de faire exister un système unifié européen autonome, le Single European Sky qui attend son heure. L’IATA va tenter la gestion par la crise, la « stratégie du choc », comme dirait Naomi Klein.
Du côté du volcan, la situation est meilleure. C’est confirmé par l’empirique police islandaise qui s’est rendue au plus près du volcan : « Le panache qui s’élève au dessus du volcan est plus petit et plus clair, ce qui signifie qu’il y a moins de cendres. » La science va dans le même sens. Sigrun Hreinsdottir, géophysicienne de l’université d’Islande, nouvelle venue à suivre, constate toujours une contraction du volcan. Elle est surprise des déclarations des autorités britanniques selon lesquelles l’éruption s’intensifiait et qu’un nouveau nuage de cendres se dirigeait vers le Royaume-Uni. On le sent, une nouvelle querelle se prépare entre les autorités islandaises et les services nationaux du trafic aérien (NATS) britanniques. Cette querelle risque aussi d’être douloureuse étant donné le contexte et la persistance du débat sur les responsabilités de la dette islandaise de 5 milliards de dollars essentiellement envers des investisseurs anglais et hollandais. Les conflits d’interprétation seront allégés par le fait que la cartographie se modifie toutes les six heures et que « les conditions sur lesquelles on travaille changent rapidement et de façon dynamique ». Si quelqu’un a fait une erreur de lecture, elle est vite effacée.
Enfin, last but not least, les vents sont avec nous. L’organisation météorologique mondiale confirme aujourd’hui de Genève que le changement de régime des vents en fin de semaine va repousser les nuages. La situation anticyclonique actuelle qui assure un si beau temps sur l’Europe, de Madrid à Londres, en passant par Paris n’aide pas beaucoup à dissiper le nuage. Dès vendredi, la situation va changer quand « une forte basse pression » va se développer au dessus de l’Islande, avec pluie pour lessiver les cendres. Levez-vous, ô orages désirés !
Nous avons tenu le congrès de 2008 à Buenos Aires en avril, trois mois avant le déclenchement de la pire dépression depuis 1929. Nous tenons le congrès 2010 une semaine après le déclenchement de la crise aérienne la pire en temps de paix. Nous allons de records en records, hors normes. La rencontre internationale en juillet 2009 était prévue au milieu d’une épidémie de grippe majeure où Buenos Aires, après Mexico, a été le laboratoire qui a permis de mesurer l’impact exact du virus H1N1 sur de larges populations ayant accès à un système de santé. Nous avons pu reprogrammer en novembre une « semaine lacanienne » à Buenos Aires qui a condensé trois événements en un seul, inédit et incroyable. L’après-coup de l’épidémie mondiale permet maintenant de mettre en cause profondément les procédures de détermination des normes de l’OMS. Nous n’allons pas cesser d’apprendre comment les normes du « normal » qui régit l’aléthosphère ne cessent de s’élaborer de façon conflictuelle.
A demain,
Eric Laurent, 18 :30
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Fête de Clôture
30 avril 2010 à partir de 20h30
Cabaret Sauvage
Bal
Visitez le site du Cabaret Sauvage
http://www.cabaretsauvage.com/presentation.php
Pour venir au Cabaret Sauvage
Parc de la Villette
Accès piéton par le 59, bd Mac Donald
Métro : Porte de la Villette (Ligne 7)
Navettes spéciales à partir de 20h00 depuis la Place du Chatelet
Bus : Arrêt Porte de la Villette
PC2 Porte d’Italie / Porte de la Villette
PC3 Porte Maillot / Porte des Lilas
75 Pont Neuf
139 Saint-Ouen Place d’Armes
150 Pierrefitte / Stains
152 Le Blanc-Mesnil
249 Dugny Centre Ville
609 C Stalingrad / Aulnay sous Bois
Bus de nuit : Garges Sarcelles / Aubervilliers Pantin Quatre Chemins
Parking Villette Nord / Cité des Sciences
entrée au 61 bd Mac Donald
Il y aura un service de bus spécial du Congrès qui partira de la place du Chatelet au Cabaret Sauvage,
toutes les demi heures dès 20h00 et retour vers Chatelet à partir de 23h00 et jusqu’à 1h00 du matin.
Une borne taxi spécial a été prévue.
Commission d’Organisation