L’Envers de Paris cosmopolite organise une soirée préparatoire aux Journées de Rennes
« De l’impasse à la passe »
A la fin de sa vie et de son œuvre, Freud considère l’angoisse de castration, celle de perdre le pénis ou le désir de l’avoir comme une butée infranchissable sur laquelle la cure vient nécessairement échouer. Ce qui est considéré par Freud comme un impossible est désigné par Lacan comme l’impasse de Freud. Il ne cesse d’en chercher l’au-delà. En faisant du phallus un signifiant il se heurte à sa propre impasse : le phallus ne peut être à la fois le signifiant du désir et de la jouissance. Avec l’invention de l’objet a qu’il substitue au – f de la castration imaginaire (a/ -f), il déplace l’attention de la relation du sujet au -f de la castration à celle du sujet à l’objet a, $ ◊ a, soit le fantasme, qu’il désigne comme l’impasse et du sujet et du transfert.
On passe donc de l’impasse de Freud (son impuissance) à l’impasse structurelle du sujet. L’au-delà de cette impasse c’est la passe désignée en 1967 comme traversée du fantasme qui donne au sujet un aperçu sur le réel. Les démêlées de Lacan avec la butée freudienne ne l’ont pas conduit à un au-delà du roc de la castration mais à un au-delà de l’Oedipe. Elles le conduisent à un impossible que j’ai choisi de nommer roc de la structure et à faire de l’impossible la définition même du réel. Ceux qui veulent s’inscrire à cet atelier doivent se préparer à ce trajet qui va de Freud à Lacan :
1 Soit l’Oedipe et la castration chez Freud et la question de la féminité chez Lacan.
2 Le phallus et la métaphore paternelle : premier contournement de l’impasse freudienne.
3 Arrêt sur le séminaire sur l’angoisse, la naissance de l’objet a comme reste réel de la division subjective.
4 Le fantasme chez Freud et Lacan ainsi que sa traversée.
Jean-Claude Razavet qui sera l’extime de cet atelier développera ce programme le lundi 22 mars.
Elfi Lefeuvre nous parlera de la féminité : « Le complexe decastration pour la fille, avec Freud. »
Devant la castration, les enjeux fille et les enjeux garçon ne sont pas les mêmes. La fille « a vu, a su, a voulu » ! Elle entre dans l’Œdipe décidée, déterminée. La castration est pour elle un fait accompli ! Pas de menace pour la fille !
Mais « comment se détache-t-elle de cet objet premier qu’est la mère » ? Comment quittera-t-elle l’Œdipe sans la peur de la castration ? Et qu’en est-il de son surmoi ? A-t-elle un surmoi, comme le garçon? Ce sont les questions que se pose Freud qui remanie ses hypothèses jusqu’à la fin de son œuvre, tout en avouant que « notre intelligence des processus de développement chez la fille est peu satisfaisante, pleine de lacunes et d’ombres. » Nous tenterons de relever ses questions.