JOURNAL DES JOURNÉES Le lundi 18 janvier 2010, édition de 17h 05 N° 85 « Qu’il connaisse bien la spire où son époque l’entraîne dans l’œuvre continuée de Babel, et qu’il sache sa fonction d’interprète dans la discorde des langages. » Jacques Lacan, Ecrits, p. 321 LE FORUM DU 7 FÉVRIER
Sandrine Vialle, « L’offre crée sa propre demande »
Les discours dominants sont apparemment puissants. Peuvent t-il envahir, abuser, contaminer, la communauté psychanalytique ou certains psychanalyste ?
Je ne vois, pour ma part, aucun suicide de masse, aucune vague de suicide, mais une personne qui s’est suicidée, puis une personne qui s’est suicidée, puis une personne qui s’est suicidée, puis…. Est ce que le suicide de ces collaborateurs démontre une position particulière du sujet face à l’entreprise ? Est ce que cela vient interpréter un discours managérial ? Difficile à dire. Pour pouvoir en dire quelque chose, il faudrait appréhender au cas par cas, et donc s’en être approché. Alors, je préfère laisser les généralités interprétatives aux professionnels des TCC. Ils font cela très bien. Aucune rivalité possible. Ces spécialistes de l’interprétation collective et des statistiques, « se sont fait la main » depuis longtemps dans les entreprises, sous la forme d’interventions, de conseils, de formations, d’observatoires, ils connaissent parfaitement leur objet et parlent une langue proche de celle des décideurs. Avec leur travail « sur la masse », ils occupent le terrain. Oui, ce sont des experts « S stress ». Pourquoi faudrait-il qu’il en soit autrement ? Leur posture est l’expertise, et leur objet le stress. Je veux bien leur reconnaître, moi aussi, sans aucune hésitation, ce titre-maître !
En même temps, les acteurs-décideurs de l’entreprise n’ont pas pléthore d’offres « pour faire avec » les dégâts qui les encombrent, émergeant de la rencontre entre l’homme et le travail et les impératifs de la logique actionnariale. Ils ont été sommés de faire le nécessaire. Ils ne peuvent donc plus ignorer le discours qui sort de leurs murs. Les professionnels des TCC offrent de l’intervention dans une logique d’efficacité redoutable : milliers de questionnaires interprétés par une application informatique dans un temps record, intervenants dédiés à l’écoute des salariés, numéros verts, puissance de déploiement vertigineuse, et puis, ils ont un talent certain pour apaiser les syndicats, conseiller la communication interne et réduire la parole qui sort de l’entreprise en direction des médias.
Quelle que soit l’entreprise, le résultat de ces interventions est identique : le management serait « responsable », preuves statistiques à l’appui de la souffrance des collaborateurs et des suicides.
Les managers seront donc formés, accompagnés, et bien sûr évalués, du manager intermédiaire au cadre dirigeant, au moyen du processus de l’entretien annuel d’appréciation par le N+1 et l’évaluation 360° ou 180° (évaluation par les N-1 et par les pairs de même niveau hiérarchique en relation fonctionnelle) et que sais-je encore.
Ces mêmes professionnels, ou d’autres, interviennent dans les entreprises depuis au moins deux décennies avec le panel étendue des TCC. De mémoire, il était facile dans les années 80 de se former, cela ne demandait à un consultant que de quelques jours à quelques mois pour devenir un spécialiste de la Programmation Neurolinguistique, de la gestion du stress version New Age, sans oublier différents techniques thérapeutiques dont la thérapie empathique de Rogers.
Y avait-il une autre offre ? Il a existé une certaine psychosociologie clinique qui avait une affinité avec la psychanalyse, mais elle a pratiquement disparu vers la fin les années 90.
Il y avait aussi ceux que l’on retrouve aujourd’hui proches des CHSCT et des syndicats, travaillant sur la sécurité au travail, spécialistes des procédures et de l’organisation. La réforme de 2004, qui transforme la médecine du travail en service de santé au travail et ses applications dans une dimension de pluridisciplinarité, a eu pour effet de faire rejoindre, ces différents cabinets de consultants, sous un même signifiant « prévention des risques psychosociaux ». Quant à la psychanalyse, « le sujet au travail » n’est pas son champ d’application privilégiée, cela aurait été iconoclaste, elle était donc quasi absente.
Les consultants TCC ont ainsi envahi le terrain, encerclé les entreprises, remettant une infinie de fois l’ouvrage sur le métier, toujours à la même place, sans jamais être remis en cause, la preuve d’une maîtrise parfaite de leur cerveau gauche.
Quant au management, à part l’employé de base ou certaines fonctions de cadre expert, toute personne dans l’entreprise « manage » et est « managée », même si il y a eu ces dernières années des tentatives de rupture de ces lignes hiérarchiques vers des organisations plus matricielles.
Le management est-il rationnel ? Certes, les procédures de management tentent de rationaliser et régler tout ce qui pourrait contrarier la performance. Mais les managers ne sont pas des robots, ils se posent plus souvent la question que le discours général ne le laisse entendre, de la meilleure manière de travailler sans appliquer la totalité des procédures ou de les contourner. Cela est d’autant plus logique, que la plupart du temps, ce ne sont pas les concernés qui écrivent les procédures et comme il y a du réel dans le travail… Il en est de même pour les procédures d’évaluation des collaborateurs avec le souci de remplir le support de la procédure, en ayant la posture la moins évaluative possible dans la relation à l’autre. Les managers sont aussi des hommes et des femmes, qui font ce qu’ils peuvent pour « se débrouiller » avec le système de contraintes dans lequel ils évoluent.
Management, responsable, pression, homme machine, stress, c’est un discours qui s’entend bien. Comment ne pas y adhérer ? Surtout quand il est relayé par des « psychanalystes », Victimologues et Psychodynamiciens du travail et des Psychanalystecognivocomportementalistes ? Ils pratiquent une autre psychanalyse très éloignée de celle transmise à l’ECF, mais ils connaissent la problématique du travail et ont une expérience de terrain… Ce qu’ils racontent sur le travail est teinté de « manichéisme immobile des bons et des méchants ».
Chacun de ceux qui travaillent sur la question de l’Homme au travail possède un certain don pour les tours de passe-passe dialectique : les objets de l’entreprise et ceux des TCC passent devant le sujet et … une fois de plus, le sujet disparaît…
Il est quand même difficile d’envisager les choses de cette manière… quand on est psychanalyste d’orientation ECF.
ll ne faut pas oublier tout ce qui fait qu’un salarié reste un sujet : fantasmes, jouissances, histoire singulière, relation tout aussi singulière qu’il entretient à son travail selon sa structure, impasse subjective, … symptômes, …
Je sais d’expérience qu’un psychanalyste peut proposer, aux directions des ressources humaines et dirigeants, comme une offre alternative, une consultation qui s’adresse aux personnes présentant des symptômes de souffrances au travail.
Une clinique orientée par le réel est possible pour ces « sujets d’entreprise ». Evidemment, c’est loin du champ sémantique de l’entreprise. L’évaluation du travail ne sera pas possible, les solutions du sujet ne seront peut-être pas en adéquation avec des résultats attendus et conformes aux attentes de la productivité, pas de garanties, pas de rapports écrits, des effets thérapeutiques sans doute, rapides peut-être. Cela fait beaucoup et parfois trop peu pour l’entreprise.
Alors, pourquoi des responsables des ressources humaines et des dirigeants acceptent-ils l’offre d’une pratique fondamentalement différente ? Il faudrait reprendre au cas par cas, pour dire, ce qui me parait avoir emporté leur adhésion. Selon la loi de Say, l’offre aurait-elle, là aussi, créé sa propre demande?
Une pratique analytique qui ne cède pas sur ce qu’elle est, trouve sa place près du sujet de l’inconscient, pas moins à France Telecom qu’ailleurs.
***** LETTRES ET MESSAGES
Laura Sokolowsky, Du désir pour l’inconscient
Ce qui nous occupe depuis Lacan, c’est le désir d’une école qui ne soit pas gouvernée par les deux types d’identifications, verticale au leader et horizontale aux semblables, décrites par Freud dans son étude sur la psychologie des foules. Dans le groupe, nous nous posons moins de questions, nous nous sentons plus forts. Jacques-Alain Miller est venu nous rappeler à temps que le confort trouvé dans un esprit de corps ne pouvait pas convenir à une école de psychanalyse. C’est évidemment une question très sérieuse. Une école de psychanalyse digne de ce nom doit accueillir le produit d’une désidentification.
Je suis membre de l’École de la Cause freudienne depuis bientôt trois ans. Ce qui m’avait décidé à vouloir y prétendre, ce n’était ni les titres ni les travaux, ni les encouragements ou les publications acceptées. Un état subjectif particulier, un instant de lucidité et de volonté, m’avait décidé à ne pas reculer devant ce que je désirais. Je voulais faire partie d’une école où l’on ne pense pas comme son voisin, où l’on n’agit pas comme son semblable. Une école vivante. Pas une école où l’on s’abrite du monde car, décidément, le monde est bien hostile et un tel abri ne suffit pas. Je savais que cette école – il faut bien le dire à ceux qui témoignent de leur découragement de ne pas pouvoir y entrer facilement – est exigeante, qu’elle attend beaucoup pour donner beaucoup.
Il y a un siècle exactement, Freud énonçait sa politique du symptôme. Il affirmait que les symptômes ont une raison d’être sociale, qu’ils assurent une fonction de régulation au niveau collectif, que les symptômes sont un moindre mal au niveau de la civilisation. Il lui semblait à la fois techniquement impossible et critiquable en théorie de vouloir les éradiquer de la civilisation. Les partisans actuels du bien-être à la française et de la santé mentale positive canadienne devraient lire Freud, mais leurs statistiques et leurs évaluations les éloignent toujours davantage de la raison. Lire Freud, de ce point de vue, est un exercice de la raison qui fait consentir au réel.
Freud prédisait que la pénétration du savoir psychanalytique produirait un effet dans la culture. Il pensait que la diffusion du secret des névroses rendrait impossible le refuge dans la maladie. C’est précisément ce point que Lacan a commenté en expliquant que Freud prévoyait que la diffusion à l’échelle sociale de la psychanalyse se traduirait par une fermeture de l’inconscient. Lacan précisait que l’inconscient se ferme pour autant que l’analyste ne porte plus la parole, parce qu’il sait déjà ou croit savoir d’avance ce qu’elle a à dire. Plus la psychanalyse se diffuse comme savoir exposé, déjà su et digéré, plus l’inconscient a des chances de se fermer. En effet, que peut dire l’analyste au sujet qui en sait tout autant que lui ? C’est la raison pour laquelle l’opération consistant à insérer le discours analytique dans la civilisation aboutit immanquablement à la nécessité de penser avec rigueur la question de la formation du psychanalyste au-delà de la thérapeutique.
Je suis devenue membre de l’École de la Cause Freudienne car je ne désire pas que l’inconscient se ferme.
Alice Delarue, Comment j’ai rencontré l’ECF
J’ai 17 ans. Comme beaucoup de camarades de ma génération, je rencontre Freud en classe de philosophie. Taraudée par mes symptômes, mais aussi fort curieuse depuis l’enfance, non sans lien avec le prénom qui m’a été attribué, de mes rêves et formations de l’inconscient, voilà que je trouve enfin un discours qui fait virer mon bavardage à la question. Un transfert à la psychanalyse naît, je décide d’entamer des études de psychologie.
– « Évite Rennes 2, l’université est aux mains de lacaniens de l’École de la Cause freudienne », me dit un proche, en analyse avec un freudien.
– « C’est quoi comme sorte d’École ? »
– « C’est une école de psychanalyse sectaire, qui choisit ses membres avec une instance bizarre, qu’ils appellent la passe, où il faut raconter son analyse à d’autres qui la racontent encore à d’autres… »
Ma curiosité piquée au vif, je m’inscris à Rennes 2. La rencontre avec les dits enseignants lacaniens et avec les écrits de Freud et de Lacan est certes passionnante, mais insuffisante à répondre à ma question et à loger ma souffrance. Un ami me donne le nom d’un analyste de l’ECF qui consulte au Bureau d’aide psychologique universitaire, j’y débute un travail, puis je me débrouille pour trouver un petit boulot et poursuivre dans le cadre d’une analyse.
J’ai 20 ans. J’assiste pour la première fois aux Journées de l’ECF sur « La séance courte ». On est en 2003, les couloirs du Palais des Congrès bruissent de conversations sur l’amendement Accoyer, on se passe Libération de main en main. Jacques-Alain Miller, « divan debout », en appelle à combattre pour l’avenir de la psychanalyse. Là se nouent mon engagement politique, resté jusque là en souffrance, avec ma passion pour la psychanalyse, non dans un quelconque suivisme, mais dans un transfert de travail qui ne va plus cesser. Et cela aussi grâce aux rencontres heureuses avec Caroline Pauthe-Leduc et Anaëlle Lebovits, à mon engagement avec elles et d’autres dans l’Ah non !, dans Dix-it, et maintenant dans Le Diable probablement, lieux d’ébullition intellectuelle et d’enthousiasme, où se vérifie que l’inconscient, c’est la politique.
J’ai 26 ans. On est en 2009 et j’écoute mes amies et d’autres témoigner aux Journées de Paris. Je n’avais pas proposé de texte. Un certain trop tôt : la question n’avait pas encore pris pour moi la tournure d’une réponse transmissible. Je lis avec grand intérêt le débat sur la passe. Le rythme de mon analyse s’accélère, ma formation se poursuit résolument. La passe et l’École sont à l’horizon de mon désir.
Benoît Delarue, 2003, année politique…
Comment vient-on à la psychanalyse quand on a 20 ans ? Pourquoi le choix de l’ECF quand on se forme à la psychanalyse ?
J’ai un souvenir précis de la première conférence de psychanalyse à laquelle j’ai assisté. C’était à Rennes, j’avais 16 ans, François Leguil venait parler de l’angoisse. Je ne compris pas grand chose ou du moins je faisais semblant de comprendre. Mais j’étais attrapé par le style et l’éloquence du psychanalyste, par ce qu’il avait à dire sur le thème de l’angoisse qui me paraissait inaccessible et que j’éprouvais pourtant. Il fallut quatre années, à 20 ans donc (nous savons ce que Paul Nizan dit sur cet âge au début d’Aden Arabie…), et quelques résistances à faire tomber pour admettre que de cette angoisse, qui se faisait plus pressante, je devais aller parler en analyse.
Pendant ces quatre années précédant l’analyse, je lisais Freud et je regardais Télévision, intrigué par ce que Lacan y disait mais aussi par la voix de celui qui le questionnait et dont je ne connaissais pas le nom à l’époque. Je connaissais en revanche l’exergue de l’écrit : « Celui qui m’interroge sait aussi me lire. » Première accroche, j’avais hâte de rencontrer celui dont Lacan parlait. Les journées d’automne 2003 en furent l’occasion avec à l’affiche un thème fameux, la séance courte. Nous ne nous attendions pas à ce qui allait être révélé lors de ces journées : la psychanalyse peut disparaître. Pour ceux de ma génération – je suis né en 1981 –, 2003 est l’année de la rencontre entre cause analytique et engagement politique.
Dans le numéro 4 de la revue Tissage, dont Guillaume Roy était le rédacteur en chef, Antoine Compagnon parle d’Albert Thibaudet et de la notion de génération : « Pour Thibaudet, une génération, c’est une classe d’âge qui a vécu un événement politique, un tournant historique à vingt ans. […] Quand on a traversé ensemble de telles cassures, quand on n’a pas pu ne pas prendre parti, d’une certaine façon on n’en revient pas. » Et plus loin : « Pourquoi associer un moment historique et des penseurs marquants ? Parce que ce sont eux qui ont permis à la génération montante de penser le moment, peut-être même de l’anticiper. La combinaison est indispensable pour faire une génération : un événement, une pensée. Sans cela, il se peut que l’évènement passe sur les individus comme l’eau sur les plumes d’un canard, sans en faire une génération. » (p. 74). Dans ce même numéro de Tissage qui date de 2006, vous êtes, Jacques-Alain Miller, interviewé par Guillaume et Jean-Vincent Holeindre sur votre engagement en 68. Je ne pense pas que ce soit un hasard.
J’aime le style des forums des psys : le vent de résistance que vous insufflez, le poing levé contre les cognitivistes, un ministre qui s’engage contre un rapport de l’INSERM, interprété par l’acte que vous avez su produire. Dans le JJ n°81, Anaëlle Lebovits écrit : « Je n’ai pour ma part jamais eu le sentiment de vous suivre, que pour autant je suivais mon désir propre. » En effet, je ne peux dire mieux et je pense que ce sentiment est partagé par les collègues qui se sont engagés au même moment. Nos aînés, psychanalystes membres de l’ECF et de l’ACF à Rennes, nous ont d’ailleurs apporté à ce moment un soutien sans faille.
Les Journées 2009 constituent un événement au cours duquel la génération forums était présente et où certains d’entre eux ont parlé de leur rapport à l’inconscient. Au lendemain de ces Journées, je vous ai envoyé un projet de texte pour les Journées de Rennes. Celui-ci n’a pas été sans conséquences dans mon analyse. Je vais le réécrire et je le proposerai en février.
FORUM DU 7 FÉVRIER
« Évaluer tue », présidé par BHL
de 10h à 19h, à la Mutualité, 24, rue Saint-Victor, 75005 Paris
VARIA En document attaché, les textes de : Ahmed Degachi, Réponses du réel Christophe Dubois, « Opération barricades » Pierre-Yves Turpin, L’Université, Tombeau ou pseudopode de l’Etat ? Catherine Grobois Mauricio Tarrab Céline Menghi, La piscina di cristallo Shula Eldar, ¿ Y la chispa del pase ?
vers Rennes 2010 :
Au début du xxie siècle, comment naît le désir de l’analyste
le calendrier pour les journées de rennes, établi par Jacques-Alain Miller, est consultable sur le blog de Rennes, en page d’accueil : http://rennes2010.wordpress.com/
Sommaire du blog : les nouveautés
http://rennes2010.wordpress.com/
Des Journées d’automne aux Journées de Rennes
Anne Ganivet-Poumellec : Aller à Rennes
Monique Amirault : Préparation des Journées de l’ECF à Rennes
Orientation
Stella Harrison : La passe, munitions contre la critique obsolète ?
Mariana Alba de Luna Chourreu : « De tordre ce tort et ce désir… je ris »
Twitter
Jean-Pierre Klotz : Passer par Twitter Le texte de Jean-Pierre Klotz sera débattu sur Twitter le vendredi 22 janvier. Venez participer si le cœur vous en dit Annonce hébergement
Une liste d’hôtels est à présent disponible sur le blog des Journées : http://rennes2010.wordpress.com/
Si vous comptez venir à Rennes, il est fortement conseillé de réserver rapidement car juillet est une période de tourisme et de festivals à Rennes, donc assez chargée…
Home in Brittany
Nous vous proposons également des hébergements chez l’habitant, des collègues ou des étudiants ayant offert d’accueillir ceux qui le souhaiteraient.
Si ce type de solution vous intéresse, il vous faut contacter les collègues qui ont bien voulu se charger de centraliser propositions et demandes :
Isabelle Delattre : [email protected] et
Alice Le Glaunec : [email protected]. Appel à contributions
Nous attendons vos contributions pour le blog des Journées de Rennes : réactions, suggestions diverses, réflexions sur l’orientation de ces prochaines Journées. Tout format, tout style. http://rennes2010.wordpress.com/ Vos textes sont à adresser à Caroline Pauthe-Leduc (caro.pauthe.leduc@gmail) et Sophie Marret ([email protected])
Pour la rubrique des Journées de Rennes du JJ, les textes (au format défini par Jacques-Alain Miller de 4500 signes maximum) sont à adresser à Jacques-Alain Miller ([email protected]), ainsi qu’en copie à Sophie Marret et Caroline Pauthe-Leduc.
2010
7 février : Forum des psys sur l’évaluation
11 avril : Forum des psys sur la justice
26-30 avril : Congrès de l’AMP
29 mai : Journée du Cereda
5 juin : Colloque du Cien à Nancy
26 et 27 juin : Journées de la NLS à Genève
10 et 11 juillet : Journées de l’Ecole à Rennes
25 et 26 septembre : “Médecine et Psychanalyse” à Clermont-Ferrand
9 et 10 octobre : Journées de l’Ecole à Paris
2011
2 et 3 juillet : PIPOL V à Bruxelles
www.causefreudienne.org
ECF 1 rue Huysmans paris 6è Tél. + 33 (0) 1 45 49 02 68
diffusé sur ecf-messager, forupsy, et amp-uqbar
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Ahmed Degachi, Réponses du réel Christophe Dubois, « Opération barricades » Pierre-Yves Turpin, L’Université, Tombeau ou pseudopode de l’Etat ? Catherine Grobois Mauricio Tarrab Céline Menghi, La piscina di cristallo Shula Eldar, ¿ Y la chispa del pase ?
VARIA
Ahmed Degachi, Réponses du réel « Maintenant il va falloir l’user jusqu’à la corde » m’a dit R.P.V, une collègue en novembre à propos de ce que je venais de présenter comme déflation d’une image indélébile accompagnée de la chute de la question qui l’a toujours accompagnée. Derrière la porte d’une ruine il n’y avait pas rien, pas tout à fait, il’ y avait la présence d’un objet paradoxal : Quelque chose se donnait à voir, des corps palpitants de vie, contre toute vraisemblance. Quelque chose qui ne pouvait pas être là et qui pourtant y était : monstration d’un impossible. L’image a certes pali, asséchée, mais c’est surtout le pathos de la question : « comment est ce possible ? » qui s’est amorti ne laissant qu’une réponse, une réponse incarnée. La question est tombée d’elle-même, il n’a y a pas d’autre à qui l’adresser, reste une pure réponse hors lieu, hors temps, hors contexte, hors adresse : Un impossible en chair qui ne s’adresse à nul autre, c’est comme ça !! Ceci n’est pas sans rapport avec un événement- le mot est impropre puisqu’il s’agit justement de ce qui ne m’est jamais advenu à proprement parler-la perte d’une sœur avant ma naissance. Cette perte est in-subjectivable, placée hors de mon temps, hors de ce qui fait la trame d’une histoire la mienne, elle n’en continue pas moins à l’informer, à la marquer au plus intime. Cet « en moi plus que moi-même » m’a toujours interdit d’user du possessif « Ma » concernant cette sœur, comme si le dire comportait un abus, une faute logique ; comme si cela ne pouvait se dire qu’entre guillemets, pour marquer un certain forçage : Les guillemets venant là écrire un impossible à dire. La solution satisfait, l’impossible est moins vécu sur le mode de l’impuissance et de la plainte : C’est comme ça, ça ne peut pas se dire, alors l’écrire !! Cet impossible qui s’écrit est homologue à la survie impossible qui se montre et qui s’impose comme réponse du réel.
Christophe Dubois, « Opération barricades » Je m’amusais il y a peu du sursaut électronique de l’ECF: un site web dernier cri, des vidéos sur Youtube et Dailymotion, une arrivée sur Facebook (j’y étais d’ailleurs un de vos premiers « amis ») et dernièrement le débarquement lacanien sur Twitter. L’image du vieil analyste écrivant sur du papier jauni dans un bureau qui sent le tabac est à ranger en partie au placard. Le psychanalyste vit avec son temps et n’est pas un amish se tenant à l’écart de la société. Bien au contraire, le psychanalyste, parce qu’il en a appris beaucoup sur lui et écoute comment ses patients vivent le monde est totalement « in », « branché », « dans le coup ». Bien plus tôt au fait des nouvelles modes ou tenu au fait de l’évolution des pratiques amoureuses bien avant les journalistes de magazines féminins. Si la psychanalyse est à ce point à la page, c’est parce qu’elle est partout (même si on en voudrait plus). Elle est partout parce que depuis des générations on invite les analysants à en faire plus, à faire différemment, à se nourrir de toutes les sciences humaines, et cela depuis que Freud a défendu une psychanalyse laïque et inscrite à tous les endroits de la cité. Qu’est-ce qu’un analyste ? C’est une personne qui a suivi une psychanalyse et qui écoute des analysants. Que serait un membre de l’ECF ? Un psychanalyste, probablement psychiatre ou psychologue, les autres ayant été bien téméraires. J’avoue que la nuit qui a suivi ma lecture de votre réponse à Yves Depelsenaire a été très longue, j’étais (je le suis toujours) perplexe et j’ai même tweeté « mais quelle mouche a piqué JAM? ». Pour moi, ce que vous répondiez allait tout à fait à contre courant du mouvement que vous avez si énergiquement et magnifiquement lancé contre ce fameux amendement qui a fait trembler la communauté analytique et qui se poursuit maintenant dans un foisonnement et une richesse formidable d’activités dans et autour de l’Ecole. Ce mouvement m’a porté, et soutient encore mon engagement politique pour la psychanalyse, non pas qu’il me soit nécessaire de pouvoir protester et manifester pour une cause (avec le réchauffement climatique, les dérives financières ou le totalitarisme il y a déjà de quoi nourrir des milliers de militants pendant quelques générations), pas du tout, la psychanalyse a encore et toujours une position subversive et décalée qu’il est ô combien important de défendre pour garantir la dignité du sujet. Partant de là, lire que des psychiatres ou des psychologues ont plus leur place que les « ni… ni » a ouvert chez moi n abîme assez désespérant. Je remercie vivement Yves Depelsenaire et Philippe Hellebois pour leurs textes publiés dans le JJ. Ce n’est pas pour rien que la réaction des ces deux là m’a quelque peu rassuré, et ce « pas pour rien » c’est la Belgique. En Belgique, pas d’Accoyer. Son amendement nous a fait trembler parce que nous sommes tous embarqués dans le navire de la psychanalyse certes, mais dans ce plat pays qui est le nôtre, le législateur n’est pas encore parvenu à injecter son vaccin dans la communauté analytique. Engagé en politique, j’ai fermement protesté en 2003 (je souris, j’avais 21 ans et j’échangeais des emails enflammés avec une députée soutenant le projet de loi jusqu’à ce que certains de ces collègues parlementaires rejoignent ma position) contre une proposition de loi du même acabit que ce que la France a connu. A l’époque, Philippe Hellebois et d’autres ont incarné ce combat contre l’ingérence du politique dans nos cabinets. Le projet est maintenant au frigo, on ne sait pas quand il refera surface. Mais je suis à présent plus qu’inquiet. Est-ce qu’au nom d’une défaite en France, les « amis de la psychanalyse » en Belgique vont devoir se passer du soutien de l’Ecole de la Cause Freudienne quand le maître aura décidé de ressusciter sa Bête ? Je pose cette question, et j’émets le souhait que sous le voile moderne et haute technologie de la nouvelle École ne se cache pas un mouvement rétrograde qui enverrait à la corbeille plus d’un siècle de psychanalyse laïque que Freud avait défendu.
Pierre-Yves Turpin, L’Université, tombeau ou pseudopode de l’État ? J’ai comme bien d’autres été assez « décoiffé » par le vent nouveau que Jacques-Alain Miller a su faire souffler, avec le succès que l’on sait, dans les voiles de la Cause Freudienne, notamment en lançant et alimentant les « JJ » depuis le 1er Septembre 2009. Je pourrais pour de multiples raisons me joindre sincèrement au chœur des laudateurs de cette initiative – même si toute la place nécessaire leur a sans doute été laissée, les bémols ont été rares à se faire entendre – mais je ne le ferai pas aujourd’hui : cela ne représenterait somme toute qu’une contribution bien faible en valeur relative. Je voudrais plutôt signaler qu’à la lecture du JJ n°78, j’ai été par deux fois un peu agacé par deux évocations de l’Université (avec un U majuscule à chaque fois). Dès l’éditorial, on peut lire : « L’Université est là, tombeau des savoirs ». Puis plus bas, dans les commentaires de Jacques-Alain Miller sur quelques questions abordées dans la lettre d’Yves Depelsenaire, à propos d’ « Une subversion d’utilité publique », est évoqué le sort d’une Ecole qui, à « devenir un rouage de l’Etat ou d’un de ses pseudopodes, l’Université,…. », reviendrait à faire disparaître la petite alvéole indispensable à la formation des analystes. En effet, s’il n’y prend garde, un lecteur trop rapide risque bien vite de confondre l’Institution, avec ce qu’elle a effectivement d’image stricte, rigide, momifiée, poussiéreuse, conservatrice, morte en un mot, avec les sujets qui la composent et y participent en son sein. Et donc d’être amené en quelque sorte à jeter sans égards le bébé avec l’eau du bain.
« Tombeau des savoirs ». C’est un peu vite stigmatiser une certaine propension d’une partie de la communauté des chercheurs et enseignants-chercheurs à adopter des paradigmes scientifiques « à la mode » (par « unanimisme » dirait Depelsenaire, par « suivisme » dirait Jacques-Alain Miller), sous prétexte – ou par conviction – d’efficacité dans leurs activités. Certes la politique actuelle de rentabilité de la science – qui, dans le système de recherche et d’enseignement supérieur français jacobin et centralisateur, peut s’y soustraire actuellement ? – ne peut que favoriser des « processus de stabilisation des croyances, des capacités biologiques, des normes technologiques, des manipulations expérimentales, des jeux d’association symboliques et des pratiques sociales allant de la demande de promotion au rite de la publication » (M. Bitbol, dans « Théorie quantique et sciences humaines », CNRS éditions, 2009, p. 116). Mais que dire alors de ceux qui dans l’université ont bien conscience des semblants de leurs fonctions et enseignent et cherchent en dehors « des sentiers battus » ou à la mode ? Que dire de ceux qui se sont élevés et exprimés énergiquement contre l’ANR, contre l’amendement Accoyer, contre l’évaluation tous azimuts, la tyrannie de l’indice H, l’AERES (je rappelle qu’« en physique, les présidents des comités d’expertise [nommés par l’AERES] n’ont pas souhaité procéder à la notation des unités », je me permets de reporter à mon article « La méthode AERES : du n’importe quoi » dans la Lettre Mensuelle 271, Septembre – Octobre 2008) ? Que dire aussi des étudiants doctorants qui sont à l’université à la fois le terreau et le levain des idées nouvelles, même si pas toujours aussi subversives que l’on pourrait le souhaiter ? Pour paraphraser JAM, on pourrait reconnaître là les éléments d’« une institution qui [satisfait] pleinement aux exigences de l’Etat et de la société, tout en abritant en son sein une pratique subversive […] ». Que dire enfin des étudiants du département de psychanalyse de Paris VIII, dont il est par ailleurs souhaité qu’ils participent davantage au vent nouveau qui souffle dans l’ECF3 ?
« Un rouage de l’Etat ou d’un de ses pseudopodes, l’Université,…. ». Agacement derechef. À deux titres au moins. Le premier, me plaçant encore dans la perspective de l’université française au sens strict (i.e. hors les « Grandes Ecoles » de renom, à l’évidence mieux loties) il est de notoriété publique – reconnue par nos plus hauts dirigeants eux-mêmes – que ce rouage-pseudopode est bien mal huilé, en termes de considération, de reconnaissance, de crédits…. : j’arrête, je veux éviter la litanie partisane. Bref il n’y a pas qu’à propos de la fonction de « l’instituteur » dans la société que l’on peut dire : « Tout f… le camp ». Le second : en se limitant à une histoire récente, ce n’est pas à un ancien « soixante-huitard » que j’apprendrai d’où est parti le vent de subversion qui, malgré les matraques, a changé pas mal de choses, en tout cas dans l’hexagone, même si Lacan n’en a jamais été dupe sur le fond. Par ailleurs, rien qu’en comptant actuellement le nombre de cars de CRS autour de la Sorbonne à la moindre velléité de contestation, il semble que l’Etat et les acteurs de l’université n’entendent pas de la même manière ce que pseudopode de l’État veut dire.
En conclusion je dirais qu’à mon sens toute institution, en particulier d’émulation et de transmission d’idées et de savoirs – l’université, le CNRS, l’ECF, …. – peut porter par essence une image de « tombeau », mais ne vaut que par la qualité et l’éveil des sujets qui participent à son activité. Il n’y a donc pas de raison d’en stigmatiser une plutôt qu’une autre, ou de se servir de l’une comme repoussoir de l’autre.
Catherine Grosbois Je réagis à la présentation de Charles Henri Cochet du CAS. Cet organisme effectue semble t-il la promotion d’une drôle de bête, la NBIC, sans doute haine-bique, qui m’a paru au moins aussi difficile à traire que la liquette-nunc chère à Zazie, est difficile à laver. Saint Raymond, poétisez nous encore cette prose, que nous puissions rire! Pour moins pleurer, et peut être un peu nous fâcher, de la bonne façon, s’entend?
Mauricio Tarrab Querido Jacques –Alain: Le envío algunas reflexiones sobre el tema del Pase como aporte al debate que ud ha puesto en marcha. Aunque ese debate se halla iniciado y se esté desarrollando en la ECF, repercutirá en todas las Escuelas, y de hecho lo dirijo también a la EOL, donde sé que este debate resuena y que a su manmera viene discutiendo de el tema desde 2006 . En el Congreso de la AMP en Buenos Aires, en abril del 08, participé de una mesa que se llamaba Modalidades del Pase en el siglo XXI. Copio primero algunos fragmentos de ese texto que considero todavía útiles , y luego algunas reflexiones actuales. “Una reorientación de la política alrededor del Pase parece imprescindible, pero esa reorientación no será producto más que de una reorientación de la libido. Es eso lo que debería cambiar en nuestra comunidad, para que el pase, que casi ha sido puesto en la vitrina del museo del psicoanálisis, vuelva a manifestar su vitalidad. Hay algunos indicios y estas 6 nuevas nominaciones que hemos escuchado nos abren nuevas expectativas. Hemos pasado de un pase inhibición, a un pase síntoma que como tal seguramente volverá a traernos problemas. Espero que esa sea así, nada podrá cambiar si el pase sigue siendo tratado con tanto silencio.” […] ¿Se trata del dispositivo o se trata de la libido? ¿Se trata de buscar nuevas modalidades del pase y nuevas formas del dispositivo?. Por lo que he podido vivir como miembro de tres carteles y como pasante, el dispositivo del pase como tal se sostiene con su simpleza y su eficacia tanto como se sostiene el dispositivo freudiano, al que Lacan no necesitó poner patas para arriba para modificarlo de cabo a rabo. ¿Habría que proponer un pase a medio camino y un pase “final”?. Aunque es una evidencia que existen momentos de pase durante un análisis, creo que el pase capta un momento conclusivo y eso supone considerar por un lado lo inédito que se inscribe allí y por otro lado lo incurable que no dejará de retornar. Eso es ineliminable. Pase y “non plus ultra” no se llevan bien. El pase es imperfecto, y eso conviene mucho más a la experiencia efectiva.[…] En los 40 años que han pasado desde la proposición de Lacan, esta no es la primera “reconfiguración”. En ese tiempo le han pasado muchas cosas a las Escuelas, a la comunidad analítica y a la práctica del pase. Ese desarrollo ha mostrado que el pase es permeable a la incidencia de la época, de los conceptos y de la política. Eso no es ninguna renuncia respecto de los principios. Eso quiere decir a mi juicio que no hay una dogmática del pase escrita en las estrellas. Estamos por el contrario en ese punto que -como decía J.A.Miller- Lacan dejó sin fijar. Lo cito: “Si Lacan hubiera entrado en detalles hubiera producido un efecto de sugestión que resultaría perjudicial para la autenticidad de la experiencia”. Es lo que debemos preservar a toda costa. Estamos en ese borde y allí solo tenemos fragmentos de una experiencia, que en el filo entre lo colectivo y lo singular, atraviesa las Escuelas. Por eso no hay, ni debería haber una dogmática del pase. Entre los aspectos doctrinarios y la práctica del pase hay un hiancia que debe mantenerse abierta.[…] Por otra parte las modalidades del Pase en el siglo XXI ya son una realidad efectiva, no hay que especular sobre eso, hay que tomarlo en serio es decir encarnarlo en un política, JAM lo ha propuesto de múltiples forma : hay el pase lógico, el pase matema y el pase hystorización. Hay el pase relámpago y el pase escritura. Hay el pase científico y el pase artístico. Hay el pase atravesamiento y el pase sinthome, hay el pase 1 y el pase Bis. Y hay, por fortuna, la sorpresa del Pase. Y terminaba mi exposición parafraseándolo a ud cuando decía que el “ psicoanálisis es un saber que siempre se alegra de recomenzar. Es por eso que se puede decir del psicoanálisis: ud aún no ha visto nada!!!. Es lo que podemos hoy volver a decir respecto del pase: Aún no hemos visto nada! . Entonces, preparémonos para lo que vendrá!” (Buenos Aires, abril 2008) Y pues, eso ya llegó bajo la forma de esta marejada imparable que ha comenzado en la ECF pero que implica a todas las Escuelas de la AMP.
- La política de la enunciación, o hacer de la enunciación una política
La política de la enunciación es una enorme y eficaz aplanadora de las jerarquías, en especial si estas se encuentran un poco rígidas en sus lugares institucionales y en especial si esa enunciación se autoriza en la relación que cada uno tiene con el inconciente, con el de cada uno, claro. Frente a eso que nos determina, nadie puede erigirse en un “maestro” (en el sentido que el término tiene en español). Pero sí puede hacer valer el saber-verdad que ha obtenido hasta allí de la experiencia del análisis. Y también puede hacer ver adonde se está respecto de su formación analítica. Eso es algo de lo que la Escuela debería tomar nota, poner a prueba y sancionar oportunamente. Es lo que entendí, como se lo dije en un mail unos días después, en la Jornada de Noviembre, respecto de esa frase de Lacan : “no hay formación analítica, hay formaciones del inconciente”. La fórmula “todos analizantes” puede leerse : todos iguales frente a la experiencia del inconciente y de lo real. Desde allí hablamos, los practicantes, los AME, los AE y los “recién llegados”. Es un hecho que abre un campo nuevo, que renueva las cosas, que sacude las generaciones, y es saludable que eso no recaiga solo en los AE. Bienvenido sea!! no estamos exentos de los problemas demográficos y por otra parte el tiempo es real. Aunque se sabe que la solución nunca ha estado en la juventud, eso ha traido también figuras colectivas macabras. Solo el talento da alguna esperanza. Pero al talento hay que hacerle lugar. Eric, en su texto El pase-deseo, señala que ahora puede ser que una generación ya no piense que por su jerarquía no puede hacer el pase” . Pues yo mismo, y no debo ser el único, me presenté al pase formando parte de la “jerarquía”. Recuerdo muy bien cuando fui a decirle que me iba presentar al dispositivo y ud un tanto “grave” (según mi óptica de las cosas en ese instante”) me dijo: – Nunca un Secretario de la AMP hizo el Pase – Y? , le dije un tanto molesto y sin entender el problema que ud señalaba. Acaso eso me lo impide? – No, me contestó ud , pero eso es nuevo.
- El pase síntoma y el elemento Omega
El Pase mismo ha sido, desde su invención por Lacan, una política de la enunciación. Lo fue en una época en la que los semblantes institucionales eran mucho más firmes que ahora. Y como creo que es por ahí, por donde ud quiere volver a vitalizar el Psicoanálisis puro dentro de la Escuela, es que comparto su entusiasmo, aunque no sepa bien adonde vamos. En cuanto a los testimonios, los que he escuchado desde noviembre, (y que alarman a algunos porque diluirían el pase como tal), creo que con al menos una excepción, son variantes de cómo alguien puede mostrar, en un punto de su análisis, como él entiende que se ha enredado con la verdad. Pero eso no es lo mismo que lo que ocurre en el Pase, donde, para citarlo a ud. mismo en su curso “El lugar y el lazo”, uno debe demostrar “como se sacó de encima sus amores con la verdad”. Por otra parte el pase consiste en demostrar la lógica de una separación, no la lógica de la propia alienación al inconciente. Pero hay algo que tienen en común, que es mostrar como la experiencia analítica nos atraviesa. Atraviesa nuetras vidas. Cuando di mi primer testimonio, en un momento no muy sencillo en la EOL respecto del pase, pensé que lo que verdaderamente quería era decirle a mi comunidad que lo que hacemos en la práctica, que la experiencia que atravesamos, que nuestra orientación en el psicoanálisis, valía la pena. Quizás algo de esa enunciación hice pasar allí. Por otra parte, además de los testimonios, las nominaciones de AE tienen aún otro valor que el de la trasmisión. La nominación de un AE, tienen el valor interpretativo de recordarle a las Escuelas su inconsistencia. Nos recuerdan a todos , no solo que hay un agujero en el saber, sino que hay un elemento, Omega, que forma parte pero que es heterogeneo al conjunto. La Escuela debe vivir con eso, pero ¿quiere hacerlo? A veces si, a veces no.
- Y mientras tanto, que ha sucedido en la EOL?
Puede el Pase dejar de ser un problema? Y si dejara de serlo, si fuera muy satisfactorio ¿no sería eso su domesticación?. En la EOL, en los últimos cinco años hemos pasado por varias intensas tormentas alrededor del Pase. Dos crisis graves, la primera en diciembre de 2004 llevó a la suspensión del pase. La segunda en diciembre de 2005, donde un grupo trató de apropiarse del dispositivo, puso a la Escuela al borde de una crisis terminal. Hubo, a partir de allí una época de desierto y silencio, se desplegó la deflación y el descrédito respecto al Pase. No solo del dispositivo y su credibilidad, sino del final del análisis como posible y del pase mismo como acontecimiento verificable. No tengo ninguna duda de que se esperaba, secretamente con alivio, que esa « incomodidad » que es el pase pasara al museo. Hubiera sido el fracaso de la EOL y el triunfo de la endogamia grupal que es el nombre de nuestra “psicología de las masas”, contra la que el Pase ha sido una dosis de heterogeneidad necesaria, es decir sintomática, para que la Escuela sea una Escuela. Solo en Julio de 2006 y luego de una nueva nominación, el Delegado general comienza a gestionar la reposición del dispositivo. Aunque hasta ese momento no se encontraba la manera de encauzar las cosas, el deseo estaba ahí. Volver de ese páramo no fue sencillo, requirió de la apuesta y de la sensatez de muchos y puso a prueba la relación de cada uno con el Psicoanálisis y con la Escuela. La EOL se movió, tuvo respuestas. Y cuando eso se despertó nuevamente algo, la Escuela misma estuvo dispuesta a verselas y a acoger de nuevo esa experiencia, alrededor de la que hubo un reordenamiento. Desde 2007, con un nuevo reglamento y la constitución de un cartel que resultó confiable para el conjunto de la Escuela, se inició otro movimiento. La perspectiva de la AMP y de la Escuela Una estuvo allí siempre presente durante las crisis y después. Con Graciela primero y luego con la intervención de Eric, en cada paso que se dio para poner las cosas otra vez en funcionamiento. Su inclusión en ese cartel fue fundamental. En los últimos dos años el secretariado del pase de la EOL recibió 26 pedidos de pase y hubo 3 nominaciones. ¿Es poco? ¿Es mucho? ¿Cómo se evalúa eso?. Esos 26 son quienes han corrido el riesgo, poniendo en juego todo lo que sus propios análisis les han aportado. Hayan pasado o no han contribuído a construir una experiencia colectiva incomparable. Es lo que tenemos en pleno funcionamiento. Un nuevo reglamento para el período 10-12 está en elaboración y la Escuela ha recibido con entusiasmo las últimas nominaciones. Por su parte, el cartel del pase ha escuchado a suficientes pasantes como para poder tener un panorama de la orientación actual de los análisis , trasmitida por quienes habiendo o no “pasado”, han dicho lo que consideran esencial sobre el curso de sus análisis , sobre lo que consideran el final, o sobre lo que entienden que han obtenido de ese final. El Informe que el cartel tiene en elaboración tratará de dar cuenta de eso. ¿Es que le cuento maravillas de la EOL? De ninguna manera, sé muy bien que la EOL puede ser el inferno y que sus ronquidos a veces resuenan en el Rio de la Plata, pero respecto al pase está dispuesta a despertarse rápidamente. Cuente con eso. ¿Hemos llegado alguna parte? Sí, pero nada está asegurado.
- Interrogar a los analistas
Creo que un debate sobre una reformulación del Pase , debe incluir la interrogación sobre los análisis mismos, sobre la orientación y la concepción que hoy tenemos del final del análisis, y en qué esta concepción se ha ido modificando a medida que hemos ido pasando del atravesamiento del fantasma al sinthome. Hay que interrogar en que por ejemplo la transferencia no se constituye en un obstáculo para la salida del análisis. Un obstáculo puesto por el analista, no por el analizante. Ud mismo planteó esto en su intervención en Roma al citar el final del seminario X, donde Lacan advierte –¿a quien sino a los analistas?- que los analizantes no son sus obras. La reconfiguración del pase requiere la libido, que se ha puesto a fluir intensamente otra vez, pero también requiere actualizar la clínica del final del análisis e interrogar a los analistas mismos en su relación al agujero en el saber. En suma, como Lacan lo indica, interrogar si son capaces de “perder allí su agalma”. Querido Jacques-Alain le hago llegar también mi afecto Mar de las Pampas , 12 de enero de 2010 Mauricio
Céline Menghi, La piscina di cristallo -Mi è capitato a Milano lo scorso dicembre, in occasione del seminario di Eric Laurent, in quell’ora dedicata al «parlare fuori dai denti», di prendere spunto dalla metafora del «trampolino di lancio verso la Scuola» che il nostro nuovo AE Sergio Caretto evocava per elucidare le molteplici attività dei colleghi di Torino. Quando visualizzo il trampolino di lancio, da un po’ mi si impone l’immagine di una piscina. Il trampolino evoca il tuffo e dunque l’acqua, ma qui si tratta di una piscina in disuso, fuori stagione, lasciata alla mercè delle intemperie, con un fondo di acqua piovana terrosa mescolata a vecchie incrostazioni. L’acqua è così poca che, se ci si lancia dal trampolino, ci si sfracella o, alla meglio, se si rinuncia al tuffo, non si riesce comunque a nuotare. -Nel 1956, un architetto milanese esponeva alla X triennale di Milano la famosa Piscina di cristallo. Per struttura fu scelto il cemento armato – e non il ferro – per evitare deformazioni elastiche che avrebbero reso precarie la resistenza del materiale trasparente di chiusura, la sua tenuta all’acqua e la perfetta visibilità attraverso di esso. I pannelli di cristallo che racchiudevano l’acqua erano del tipo «triplex temperato» fornito dalla VIS di Pisa, cioè due lastre temperate con plastica in mezzo atte a evitare l’appannamento che avrebbe reso la visibilità precaria, e con una capacità di tenuta a carichi addirittura superiori a quelli previsti. Ricordo che il giorno dell’inaugurazione mio padre, l’architetto, tenendomi per mano, mi aveva fatto fare il giro della piscina che mi era parsa naturalmente immensa. Da tutti i lati del grande parallelepipedo si potevano osservare i nuotatori che si tuffavano e facevano prodezze in quella trasparenza aperta al cielo, che lo sguardo abbracciava a tutto tondo, fin nelle immersioni più profonde. -Struttura. Tenuta. Trasparenza. Solidità. Profondità. Movimento. Tuffi. Stili liberi. Che meraviglia! La Scuola come una piscina trasparente? Un «triplex temperato»? Nuotare, tuffarsi, riemergere, fare il morto a galla, ripartire e tuffarsi ancora! Una visione idilliaca? Un peccato di ideale? Un fantasma non consumato? Questo suggerisce l’immagine forte e liquida? O forse semplicemente serve a evocare – a contrario – la nudezza profonda e fredda delle pareti di cemento, opache, lungo le quali si fatica a risalire, là dove manca la spinta verticale dell’acqua che sostiene la barca, che sostiene e sospinge i corpi, che è onda di trasmissione, che è onda transferale. I nuotatori ci sono, ognuno con il suo stile: chi a rana, chi alla marinara, chi sul dorso, chi a delfino o a farfalla, chi al battito elegante del crwoll, ci sono anche quelli prudenti che, seppur timidamente, tasterebbero con la punta del piede l’acqua prima di decidere se lanciarsi. Ma l’acqua, nella nostra di piscina, non basta ed è per giunta torbida, allora si va a nuotare dove si può. Ci si arrangia, si va a nuotare là dove ancora circola il transfert di lavoro, dove si odorano sprazzi e profumo di desiderio e anche perché all’orizzonte esiste la Scuola Una nella quale, si diceva a Buenos Aires il 14 luglio del 2000 – tra l’altro era toccato a me leggere la dichiarazione per l’Italia -: “[…] all’inizio di questo nuovo secolo, i firmatari, membri dell’Associazione Mondiale di Psicoanalisi, si riconoscono come compagni di una stessa causa e dichiarano di costituirsi in Scuola Una. Una, nonostante la diversità delle lingue e delle tradizioni culturali. Una, nonostante le distanze geografiche. Una, nel senso opposto alla tendenza naturale all’allontanamento, alla divergenza, allo sbriciolamento. Una, ma senza la noia che si accompagna all’omogeneità dell’Uno perché plurale e non-standard. Scuola, che ha i suoi AE, la cui passe è verificata nello stesso dispositivo messo all’opera in ciascuna delle Scuole, secondo procedure omologhe”. Il nuovo secolo ha compiuto dieci anni, forse è giunta l’ora che noi membri della SLP c’interroghiamo sul nostro rapporto di compagni di una stessa causa con la costituzione in una Scuola Una, senza la noia e senza lo sbriciolamento… E’ giunta l’ora di un lancio in mare aperto, se davvero crediamo che all’orizzonte ci sia la Scuola Una che polarizza il transfert, i transfert. La Scuola Una serve, così è stato per me, serve nei momenti di noia, di mortificazione, di stagnazione, a ricordarci che non siamo soli. -Estela Paskwan (JJ n° 75) e naturalmente Jacques-Alain Miller, Eric Laurent, c’interrogano. Siamo i grandi assenti della Scuola Una. Siamo menzionati più per le nostre beghe con i loro toni da cortile che per la nostra produzione clinica o teorica. E’ giunta l’ora di dire bene, di parlare fuori dai denti e fuori dai corridoi – ce lo siamo detti tante volte – per non inabissarci in un silenzio che fa pensare al consenso, e per non lasciare soli quei colleghi che ancora mantengono ferma una posizione analitica. E’ giunta l’ora di parlare senza retorica, la solita retorica, a tratti livida o carica di livore, che spesso ha contraddistinto i nostri dibattiti passati, dove significanti quali AGALMA, ETICA, DESIDERIO, e non ultima l’esilarante AFFECTIO SOCIETATIS, suonano vuoti, come bucce, a velare un reale pesante come un macigno, come il cemento della piscina vuota, senza trasparenza e senza levità. Nel n° 78 del JJ, Jacques-Alain Miller ci ricorda che «la Scuola, in quanto ha dei membri, che seleziona, non è la psicoanalisi pura, è la psicoanalisi applicata. E’ la psicoanalisi applicata alla costituzione e al governo di una comunità professionale, e alle relazioni di questa comunità con i poteri stabiliti nella società, e con l’apparato dello Stato». Ecco, allora, la necessità di una Scuola d’analisti che applichino la psicoanalisi prendendo in conto che c’è un reale della Scuola stessa. Bernard Seynhaeve diceva, a Barcellona nel 2008, che il compito dell’AE è quello di analizzare la Scuola. -A Milano mi è capitato di dire che la SLP è morta e tante volte ho avuto l’impressione di una cosa inusabile. Non è stato facile dirlo davanti ai colleghi, agli amici, ma non mi è tremata la voce, il mio residuo sintomatico si è fatto leggero lasciandomi in pace. Dovrò assumerne le conseguenze. Ricorro di nuovo all’immagine della Piscina di cristallo. A partire da una fotografia è stato fatto un quadro di tale piscina. Sulla tela, grazie all’intervento dell’artista, il parallelepipedo ospita ora oltre ai nuotatori dei pesci rossi, e appare come una grande nave appena attraccata a Ellis Island, mentre la folla dei visitatori della Triennale sembra una moltitudine di uomini, donne e bambini che si mescolano agli abitanti del Nuovo Mondo in cui vogliono vivere e lavorare. Bisogna che le istanze della SLP, non solo acconsentano a un ricambio dell’acqua, ma che, ancor prima, possa immettersi l’acqua e che sia poi curata questa acqua, e che la libertà di ciascuno possa esprimersi in bracciate lunghe e larghe. Intendo per libertà quella di seguire il transfert di lavoro e analitico là dove tende a posars, senza correre il rischio di essere guardati a vista, di essere mal visti, di essere sparati a vista, di diventare i Bilal del Campo freudiano, come in Welcome di Philippe Liret. Ci vuole il rispetto da parte di ciascuno dei membri della SLP nei confronti dell’origine e nei confronti del destino del desiderio, molla prima di qualsiasi movimento: verso il nuovo, verso il singolare. Forse così possiamo concorrere alla costituzione di una Scuola come campo magnetico, un “triplex temperato”(!), dove la libertà non è una libertà a caso, che se ne frega del campo, ma quella di chi lavora per la causa analitica. A tal proposito, aspettiamo sempre che accanto al nome di certi lavoratori compaiano le tre lettere: A M E. Non è tutto lì, in quelle lettere, certo, ma è pur sempre il segno di un riconoscimento da parte della Scuola per il lavoro e l’impegno di certi colleghi” compagni di una stessa causa”. -Ci chiedono perché la passe non funziona in Italia, eppure, la Scuola Una “ha i suoi AE, la cui passe è verificata nello stesso dispositivo messo all’opera in ciascuna delle Scuole, secondo procedure omologhe”, recita la dichiarazione della Scuola Una. E’ la storia dell’uovo e della gallina. Le domande di passe ci sono state, la prova è che alcuni membri della SLP sono stati nominati AE – da cartelli non italiani. Perché, se ci sono state e forse ci sono ancora domande di passe, la SLP non ha il suo dispositivo messo all’opera? Dov’è la Scuola? E’ questa la domanda che sorge ancora una volta. Dov’è la Scuola che possa sostenere tale dispositivo? Ci vuole prima la Scuola o prima il dispositivo? Il rispetto cui accennavo prima porta con sé la discrezione, la discrezione porta la fiducia, cosa che non sempre ha costituito un punto fondante, e non pregiudicabile, già di quel dispositivo che viene ancor prima del dispositivo della passe: il dispositivo analitico. Senza la fiducia negli analisti, tra gli analisti, verso gli analisti, è impensabile la costituzione di un cartello della passe, un cartello composto di analisti all’altezza del compito di testimoni. Ai tempi dell’istituzione della passe d’entrata in Italia, quando ero passeur, prima del famoso 18 dicembre 1999, mi colpì la frase della nostra ex collega, Annalisa Davanzo: “Neanche morta farei la passe in Italia!”. Mi dicevo: ma come, lei, presidente della SISEP e membro del cartello della passe, può dire una cosa del genere! In seguito Miller considerò che non ci fossero «le condizioni perché nella Sisep si possa fare la passe. Svolgere la passe nella Sisep era un atto di fiducia nella possibilità di autoregolarsi da parte del gruppo italiano. Un atto di fiducia nei confronti degli AME italiani. Ma non funziona» (Le passe in corso si terminarono un anno dopo, se ben ricordo, a Madrid). Sono trascorsi da allora undici anni. -C’è un’altra questione. Se ci sono degli AE nella SLP – due scaduti, uno all’ultimo anno e uno appena nominato – che cosa ne fa la Scuola di questi AE, che cosa ne ha fatto di quanto hanno mobilitato fin dal primo impatto delle loro testimonianze? Due sono scaduti, dicevo, e – per certi versi – non ce ne siamo quasi accorti. Una è ancora in corso per un anno, e a volte quasi me ne sono dimenticata. Uno è appena stato nominato, che ne sarà di lui? Quanto a me, l’una ancora in corso per un anno e che me ne sono quasi dimenticata, – parlo a nome mio ma mi piacerebbe che gli altri AE si esprimessero -, è solo fuori dall’Italia che ho sentito che qualcosa della libido che la passe e il dopo passe smuovono continuava a muoversi, a smuovere e a muovermi, ovvero a insegnarmi. Un’altra volta è successo, è vero, quando la seconda e ultima serata degli insegnamenti della passe (dovevano essere tre) ha coinciso con una Conversazione clinica a Roma e molti allievi dell’Istituto freudiano sono rimasti ad ascoltare i tre AE. Quella volta si è dileguato il sentimento di solitudine. -Si dice che la Scuola italiana è divisa. Non sono d’accordo, a meno di non volerla vedere con: da una parte le istanze e dall’altra i nuotatori. Altrimenti, la divisione della SLP è un fantasma, un fantasma passepartout, atto a velare il reale che solo possiamo soppesare nei luoghi adatti, uno per uno, anziché farlo rimbalzare da una gestione all’altra nel balletto delle turnazioni, mentre la libbra di carne la affetta qualcun altro, quella libbra che non passe par tout, ma passa, a volte, per un imbuto stretto. -Potremmo apportare il nostro contributo alla Scuola Una non solo sintonizzandoci con i grandi temi del dibattito internazionale con una voce originale, come ben suggerisce il presidente della SLP Marco Focchi (JJ, n°80), ma, proprio perché la voce sia originale, attingendo maggiormente alla nostra storia, al nostro tessuto culturale e artistico, un tessuto che non è lo stesso di quello francese, seppur a volte con esso intrecciato e da esso ampiamente arricchito, un tessuto, il nostro, che forse deve più all’influenza mitteleuropea. La nostra cultura non è intessuta da decenni dei significanti lacaniani, del pensiero di Lacan, della sua straordinaria dimestichezza con gli artisti del suo tempo, nelle nostre Università non abbiamo litigato e amoreggiato con lui, mentre abbiamo avuto un’eredità scomoda che, non senza fatica, stiamo smaltendo come si smaltiscono le scorie. Pur sapendo che con le scorie si ha sempre a che fare, dobbiamo poter attingere anche a dei significanti nuovi, fruibili nel nostro paese, nella nostra lingua, perché possano servire da supporto e da veicolo al discorso analitico, con Lacan, con Jacques-Alain Miller e con tanti altri analisti della Scuola Una. -E’ importante la lingua, la nostra lingua, la lalingua che articola la nostra storia come corpo, e che ne rivela la tessitura, ciò che non è solo una elucubrazione di sapere, per poter articolare ciò che resta profondamente femminile, arrangiato a partire da una certa inconsistenza. A volte noi scimmiottiamo a partire da un sapere preso a prestito, anziché inventare. E’ importante anche riflettere sul fatto che la situazione italiana, a livello delle politiche sociali, non è necessariamente la stessa di quella francese o parigina, come ogni giorno ci insegna la clinica che pratichiamo al Ce.Cli, nei Consultori di psicoanalisi applicata e nelle istituzioni del Campo freudiano, lungo una spina dorsale che sfiora le Alpi, l’Africa e prende fiancate dai Balcani, una clinica sempre più difficile che riflette il disagio della società del nostro paese, una clinica pensabile solo a partire dalla psicoanalisi pura e dalle nostre analisi personali. -Concludo con le parole di Ungaretti, il poeta che credeva che “logica” e “forza geometrica” precedessero l’arte e che “non c’è la misura del mistero” ma c’è una misura che al mistero si oppone come manifestazione più alta e invenzione dell’uomo, il poeta che ha saputo scandagliare il segreto del barocco, quello di Michelangelo, il barocco che “sbriciola e ricostruisce”: ”In quegli anni [appena dopo la guerra], non c’era chi non negasse che fosse ancora possibile, nel nostro mondo moderno, una poesia in versi. Non esisteva un periodico, nemmeno il meglio intenzionato, che non temesse, ospitandola, di disonorarsi. Si voleva prosa: poesia in prosa. La memoria a me pareva, invece, un’ancora di salvezza: io rileggo umilmente i poeti, i poeti che cantano”.1 E’ un invito a noi membri della SLP a mettere la poesia al posto della retorica, la poesia che anche con Lacan si sostiene della logica e della forza geometrica da cui distilliamo la nostra misura, singolare e unica.
Shula Eldar, ¿Y la chispa del pase? Hay un problema en la ELP. Lo sabemos desde hace tiempo por los hechos que lo demuestran: no hay pasantes, apenas alguno. No es fácil, al menos para mí, apuntar de manera certera a la raíz del problema. Me pregunto: ¿hay deseo de pase hoy? Se habla del pase, es cierto pero el acto permanece detenido. Ese es el estado de las cosas y no es nuevo. Hemos percibido desde hace tiempo la inmovilidad, la apatía, el exceso de prudencia quizás; ¿lo seguiremos denegando? Tener que informar sobre la situación del pase, de cara a las Asambleas por ejemplo, se convertía en una cuestión embarazosa. Me correspondió hacerlo por formar parte del Secretariado del pase y puedo dar fe de ello. Hemos hablado, hemos repetido, pero un debate no se llegó a abrir de verdad, no logramos que las palabras tuvieran consecuencias. No obstante, ¡qué paradoja!, no faltaron invitaciones a los AE recién nombrados en nuestras Jornadas, – como corresponde y no pongo en cuestión el saldo positivo de la escucha de sus testimonios -, ni se dejaron de organizar durante estos últimos años, con salas llenas, conversaciones sobre temas de « psicoanálisis puro ». Además un espacio de trabajo sobre el pase se sostuvo en las distintas comunidades que componen nuestra Escuela. En lo colectivo el pase está presente pero, entonces, ¿uno por uno qué sucede? Parece que pasamos, ahora, del embarazo a la turbación y nos hacemos nuevamente preguntas en busca de buenas razones. ¿Se trata de un problema de funcionamiento o de desconocimiento del dispositivo? No lo veo por ese lado. El dispositivo ha funcionado bien y el reglamento se cumple. ¿Volver a hablar sobre ello? Por supuesto, eso siempre es necesario. ¿Se trata de la designación de pasadores? Los AME de la ELP designamos pasadores, y seguimos designándolos. Se supone que lo decidimos tomando en cuenta ese momento del análisis que Lacan señala en la Proposición « …como estando allí…como el que es ese pase… » . (Proposición de octubre de 1967). Muchos de los pasadores esperan el golpe de suerte que les permita cumplir su función. O se resignan, viendo que las probabilidades no juegan a su favor. ¿Porqué no volver a hacer pública esa lista? ¿Cuántos de entre los pasadores han dado el paso de demandar el pase? Sería interesante poner a disposición de todos algunos datos (número de demandas, número de pasadores, etc.). Para algo nos pueden servir estas estadísticas. Porque si lo que sucede es que los pasadores dejan el acto de presentarse al pase en suspenso, -sabiendo que ser pasador no es una condición previa de la demanda de pase -, esto es algo sobre lo cual sí vale la pena cuestionarse seriamente. ¿En qué nos ha sido cómodo el silencio cuando « lo que permite el pase a alguien que piensa que puede ser analista, a alguien que se autoriza él mismo a ello, o que está a punto de hacerlo, (es) dar a conocer que fue lo que lo decidió, e introducirse en el discurso del cual pienso que por cierto no es fácil ser el soporte » (J. Lacan. La experiencia del pase. 1973)? Hablar no es suficiente; puede haber palabras pero ¿hay también « esprit« ? ¿O el « esprit« , la experiencia analizante, el deseo que da color a la Escuela se ha desvaído bajo el primum vivere y otras comodidades…? Recordaba una historia jasídica citada por Elie Wiesel. Es la historia del herrero que se quiso hacer independiente. Compró un yunque, un martillo, un fuelle y se puso a trabajar. Fue en vano. Entonces un viejo herrero a quien fue a pedir consejo le dijo: « Tienes todo lo que necesitas….menos la chispa ».