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JOURNAL DES JOURNÉESN° 50le mercredi 28 octobre 2009, édition de 10h 25
Editorial, par Jacques-Alain MillerDepuis dimanche soir, j’ai sacrifié la sortie du Journal à la réalisation du programme du samedi 7 novembre. Sur la base d’un premier repérage effectué par Pierre Naveau, un certain nombre de travaux ont été écartés comme « non satisfaisants », les autres se trouvant étalonnés en fonction de leur qualité estimée. J’ai décidé de placer l’exposé d’Agnès Aflalo en séance plénière en fonction des considérations suivantes : a) un créneau restait ouvert dans le programme du dimanche ; b) ce créneau se plaçant à la suite des exposés que j’avais demandés à Serge Cottet et à Eric Laurent sur Freud analysant et Lacan analysant, il était souhaitable que le troisième exposé nous rapproche de notre actualité ; c) le travail d’Agnès Aflalo est l’un des deux signalés par Naveau comme excellents ; d) conformément au thème des Journées, l’exposé concerne un acte manqué, ou un lapsus, de l’auteur, mais celui-ci a la particularité de se produire dans le contexte du combat que nous et nos amis menons pour la défense et la promotion de la psychanalyse ; il s’agit en l’occurrence du numéro spécial que BHL a voulu consacrer à la psychanalyse, et pour lequel il a demandé à Agnès Aflalo de jouer le rôle de rédactrice en chef.Par ailleurs, comme convenu avec le président et le Conseil de l’AMP, Leonardo Gorostiza a rédigé un travail sur le thème des Journées, consacré à son analyse. Cet exposé a été d’emblée placé en séance plénière, et ce, afin que, indépendamment de la qualité de sa contribution – qui est, on le verra le 8 novembre, certaine – le public français et européen des Journées, fasse la connaissance du futur président de l’Association mondiale.Il s’agissait donc de composer le programme de la Journée de samedi. J’avais annoncé à l’avance mon intention d’instituer une unité de travail standard pour cette Journées des salles simultanées, d’égale durée, une heure, et comprenant : la présentation de deux travaux d’un quart d’heure (20 minutes maximum absolu), suivie d’une discussion, le tout avec un président de séance, choisi par le directeur des Journées, chargé d’introduire les auteurs, et de lancer, modérer et clore la discussion.Comme on le sait, j’avais choisi de commencer par former trois séries de 9 : 9 analysants de Lacan évoquant sa pratique ; 9 x 2 = 18 AE et ex-AE, la plupart, mais non pas tous issus de la première catégorie du repérage Naveau. Ces séries de 9 ont du être complétées pour devenir des séries de 10 quand une dixième salle a été ajoutée. Pour la premièr, deux analysants de Lacan, les deux Jean-Claude, Maleval et Razavet, se proposant suite à mon appel, j’ai retenu leurs deux noms. Pour compléter les deux autres, j’ai choisi Catherine Lazarus-Matet et Sonia Chiriaco. Concernant ces quatre noms, j’ai déjà donné mes raisons. Il s’agissait donc, sur ces fondements, de choisir et distribuer 120 travaux, groupés par deux, à répartir en 10 salles, occupées trois heures le matin et autant l’après midi. Au moment où je retrouve cet ordinateur, j’ai formé 38 de ces paires. Pendant que je vous écris, avant que je ne m’attelle aux 22 qu’il me reste à constituer, la secrétaire des Journées est en train de reporter ces premiers résultats sur la grille du programme. J’ajoute que ces 38 paires ne sont pas ne varietur, et que, jusqu’à l’achèvement de la tâche, je me réserve de modifier telle ou telle paire en fonction de l’ensemble.
Pourquoi avoir choisi de créer des paires ? Parce qu’un signifiant représente le sujet pour un autre signifiant. Un texte signifie d’autant mieux qu’il est articulé à un autre. Du couplage se déprend un effet de sens, qui a, comme nous disons dans notre jargon, « valeur d’interprétation ». J’en ai fait à nouveau l’expérience depuis je me suis à cette tâche. Nombre des textes reçus ne sont pas univoques, n’imposent pas une lecture et une seule, ne s’interprètent pas eux-mêmes, ont plus d’une face, suivent plusieurs lignes à la fois (ceci n’est pas une critique). L’articuler à un autre texte revient à mettre l’accent sur l’une des lectures possibles. L’auditeur entendra l’exposé en éprouvant l’effet de cet accent que je mets ; au cours de la discussion, il pourra, soit valider cette ponctuation, soit la contester ; dans un cas comme dans l’autre, il y trouvera un appui, et, si je puis dire, un « pousse à penser ». J’ajoute que « l’autre signifiant », ce n’est pas seulement le travail couplé, c’est aussi le titre que je donne à la paire, voire l’identité du président.Un exemple pour faire comprendre. Je rencontre hier soir Marie-Hélène Brousse, nous évoquons son travail des Journées, je lui dis que je vais l’informer, pour voir ce qu’elle en pense, du titre du travail avec lequel je songe à coupler le sien. Elle me glisse que son travail insiste sur le fait que la passe n’est pas une fois pour toutes, que c’est une tâche infinie, que c’est un effort quotidien. Je lui réponds que, certes, mais que cette signification est déjà reçue et peu surprenante, même si, bien entendu, elle est ici présentée d’une façon originale : « En revanche, ce qui n’est qu’à vous, lui dis-je, c’est votre mode d’accueillir la « grosse colère » qui fait votre titre, teinté d’ironie. C’est la colère d’un homme, et j’ai pensé à coupler votre exposé avec celui de Dominique Wintrebert, “Calmer une femme !” ». Marie-Hélène rit. Je considère qu’elle me dit oui.
Voilà donc comment je procède. Je dois faire avec un « matériel » qui n’a pas été fait sur mesure pour s’emboîter, mais qui me vient de l’Autre – comme le bricoleur de Lévi-Strauss, ou comme le spécialiste des « bouts rimés », ou encore Jean-Sébastien Bach, quand il reçoit de Frédéric II un thème joué à la flûte, dont il tire la Musikalisches Opfer. Cela demande une connaissance approfondie des textes, et souvent plusieurs lectures, de manière à savoir à quels effets de sens ils sont susceptibles de participer, selon tel ou tel couplage.C’est une tâche qui prend du temps, et qui demande de garder en mémoire de nombreux textes, au moins tant que l’opération n’est pas achevée, mais elle n’est nullement fastidieuse. La qualité, la pertinence, le bien-dire, de ces courts écrits, tout cela me frappe, comme cela avait frappé Pierre Naveau. J’y vois beaucoup de promesses pour l’Ecole, pour l’AMP, pour l’avenir de la psychanalyse, et aussi, jusqu’à un certain point, une validation de la politique passé, de restriction des admissions tant que nos procédures étaient… ce qu’elles étaient ; et aussi, validation de la pratique analytique dans cette Ecole. En ce qui me concerne personnellement, je me dis que la ténacité que j’ai mise à poursuivre un enseignement hebdomadaire n’était pas en vain. Donc, c’est du travail, certes – bien que sans patients depuis samedi, je ne quitte mon établi, même pas pour me promener dans les Jardins du Luxembourg, alors qu’il fait un beau soleil – mais c’est dans la joie, la satisfaction d’un devoir accompli, et d’un devoir à accomplir, que je le fais.
Les collègues dont les exposés ne seraient pas retenus, j’ai anticipé que le désagrément qu’ils en éprouveraient serait particulier, vu la nature du travail que j’avais demandé. Pour cette raison, j’ai suscité les Journées de Rennes, et inventé le « corps des mentors ». J’ai indiqué que les travaux non retenus seraient de plusieurs sorte : éliminés, non pour insuffisance, mais par manque de place, d’autres entrant plus aisément dans une paire et/ou dans l’ensemble, et reportés tels quels à la session de juillet à Rennes ; travaux à améliorer, un peu, moyennement, beaucoup ; travaux rejetés comme insuffisants, et à reprendre ab ovo. Le public ressent que « il se passe quelque chose à l’Ecole de la Cause », puisqu’au jour d’aujourd’hui, il y a, me communique François Marchaison, responsable du site Orgone, 1 950 inscrits.Cela dit, ces considérations générales, mes raisonnements, mon bagout, son « hyperconsistance », pour reprendre un terme qui se rencontre dans l’exposé de Camillo Ramirez, n’effaceront jamais le déplaisir ressenti par celui ou celle qui a livré une part de son intime à l’Ecole pour se voir être rebuté. Je me suis efforcé de répondre à chacun de ceux qui me confiaient leur déception par mail, puis, à partir de dimanche, j’ai donné tout mon temps à la composition du programme.Je ne tiens rigueur à personne de m’exprimer sa peine et son étonnement, voire de me reprocher de méconnaître ses mérites ou ses droits. Cela est dans l’ordre des choses. C’est l’essence même de la protestation d’un Kierkegaard, par exemple – étudié dans un livre attachant par notre collègue Rodolphe Adam – quand il s’élève, au nom du singulier conçu comme reste irréductible à l’universel, contre le système de Hegel et ses tours de passe-passe (le passe-passe, opposé de la passe).J’annonce que je prendrai en compte chaque reproche, que je l’estime fondé ou infondé, et que j’y répondrai. J’y répondrai même publiquement, dans les pages de ce Journal, ce qui suppose que le reproche y soit lui-même publié.
Il y a, selon l’heureuse expression de Gérard Wajcman, une « tyrannie de la transparence ». Eh bien, à mon avis, c’est exactement ce qu’il faut à cette Ecole.Trop d’abus ont prospéré dans l’ombre, trop de négligences se sont insinuées dans notre pratique institutionnelle, trop de mépris et trop de complaisances. Rien de tout cela n’est fatal, rien n’est insurmontable. Il y a de « mauvaises habitudes », voilà tout – c’est le mot d’un correspondant juriste du Journal. Celles-ci ont prévalu à partir d’un moment, et elles ont parfois donné à l’administration de cette Ecole, en dépit de la qualité des personnes, qui n’est pas en cause le moins du monde, un assez mauvais genre, je trouve. A la suffisance des administrateurs, malgré la rapidité des permutations, et à leur défiance à l’égard des administrés, répondait en face, ou en dessous, soumission, paresse, et laissez-faire. Bouche cousue des deux côtés.La dialectique vicieuse ainsi déclenchée vient de se fracasser sur l’obstacle qui s’est dressé sur sa route , à savoir, ces Journées, leur préparation fiévreuse, haletante, ce Journal, le style à la fois tyrannique et transparent de nos échanges, et surtout l’élan étonnant, imprévu, émouvant, suscité par là chez la plupart, administrateurs, administrés, et simples amis de l’Ecole. C’est l’occasion ou jamais d’instituer dans l’ECF un « cercle vertueux », ou plutôt de le rétablir, car il existait à la création de l’Ecole, et fut maintenu durant une décennie au moins.
La « reconquête du champ freudien » n’est pas à mes yeux un slogan éculé, une idole morte devant quoi faire une courbette rituelle avant de vaquer à ses petites occupations. C’est la raison d’être de l’Ecole, de l’AMP, de la Fondation du Champ freudien. Pour la nommer telle, Lacan n’a pas craint d’emprunter au vocabulaire des Rois Catholiques, comme je l’ai démontré dans une conférence faite jadis dans la ville de Grenade, dont je ne sais plus si elle a été publiée. La « Reconquista », point n »est besoin d’être féru d’histoire ou hispanophone, pour comprendre de quoi il en retourne (et il y a toujours Wikipedia). Cela veut dire ceci : l’Ecole est, certes, une école, une université, un lieu où élaborer et transmettre un savoir, et aussi où le questionner et le mettre en cause – mais de ce fait même, elle est vouée à une tâche qui est proprement guerrière.Croyez-vous qu’il soit pas insignifiant que, dans son discours à son Ecole qui débattait de la passe, Lacan ait choisi d’illustrer la « destitution subjective » attendue d’un « Analyste de l’Ecole », par le livre de Paulhan, Le Guerrier appliqué ? – alors même que « le cher Paulhan », il ne le portait pas tant que ça dans son cœur, cf. les « paulhaneries » de la page 389 des Autres écrits.L’Ecole fut conçue par Lacan comme un lieu de savoir, et elle ne l’est pas assez, mais aussi comme l’instrument d’une reconquête. Lacan voyait dans l’IPA une Eglise, il espérait que son Ecole serait une armée, pour dire le mot. C’était la leçon qu’il tirait de la Massenpsychologie.
Quoiqu’il en soit, l’Ecole – celle-ci, les autres aussi – n’est pas d’abord faite pour que ses membres y prennent leurs aises, ou y fassent carrière. Ce n’est pas non une maison de retraite, ni non plus une pouponnière. Nul n’en doute, il y a un combat à mener pour que vive la psychanalyse au 21e siècle, et qui le fera ? En raison même de ses succès, de son influence sociale, jamais les ennemis de la psychanalyse n’ont été plus nombreux et mieux organisés.Penser une politique, déterminer ses priorités, rassembler ses moyens, en déduire une stratégie, manœuvrer et prendre les initiatives tactiques répondant aux circonstances, ce ne peut être le fait d’un seul. Ce ne peut l’être très longtemps.Ce mardi 27 octobre 2009UN FORUM SE PREPARE POUR LE DIMANCHE 7 FEVRIER 2010*********PONCTUATION
José Achache : La castration d’Alan TuringVotre Journal des Journées n’existerait pas sans un homme génial et méconnu : Alan Turing. Il est l’inventeur de l’informatique. Il est aussi l’homme qui a gagné la WW II (un texte plus circonstancié dirait qu’il a accéléré la chute du régime nazi) en craquant les codes de la machine Enigma. Mais Jacques Stern nous en dira plus dimanche bientôt. Il est son descendant direct, ou plutôt le concepteur des Enigma d’aujourd’hui, qu’aucun nouveau Turing ne viendra décoder. Ou bien… ? Je crois que le savoir n’est jamais définitif.Je t’écris sur Turing parce que, il y a quelques jours, Gordon Brown a présenté, au nom du Royaume Uni, des excuses solennelles pour avoir, par la castration chimique, poussé cet homme au suicide, et l’avoir ensuite enseveli dans l’oubli. J’ai remarqué et aimé ce geste des Anglais. J’en ai fait part à Dominique, en lui parlant de l’intolérance et de l’hypocrisie (Turing fut condamné et ainsi traité parce qu’il était homosexuel, et le revendiquait), de la pomme, d’Apple et des journées. Dominique et moi étions à Londres la semaine dernière. Nous sommes allés voir deux expositions à la National Portraits Gallery. La première sur les icônes des années 60, des Beatles à Bowie. Là, rien de nouveau. La seconde, plus étrange, sur les icônes gays. Nous y avons retrouvé Turing.La pomme, au fait ! Turing s’est donné la mort parce que la castration chimique transformait son corps. Il lui poussait des seins. Il s’est tué en croquant une pomme empoisonnée. Quoiqu’ils s’en défendent, chacun sait que c’est cette pomme croquée qui a inspiré le logo d’Apple.[From Wiki. José Achache is currently the Secretariat Director of Global Earth Observation System of Systems. He is the first to serve in the position, having taken the post in 2005. He was previously a research assistant then professor at the Institut de Physique du Globe de Paris, deputy director of the French Geological Survey‘s research division the deputy director general of the French space agency and director of Earth observation at the European Space Agency.]
Pauline Prost : A chacun son fondamentalismeLa conférence de Russell Grigg fait mesurer l’intérêt et la difficulté de tracer les contours du « fondamentalisme ». Cette notion englobe, selon lui, toutes les formes de réaction contre la laïcisation (ou sécularisation) des sociétés contemporaines, réaction qu’il interprète comme la forme virulente du monothéisme refoulé, sa dérive grimaçante, la forme douce offrant le visage du spiritualisme diffus, sentiment du sacré, religiosité « soft ». Cette thèse robuste est convaincante à l’échelle où elle se place, celle où monothéisme et fondamentalisme sont saisis comme des entités globales, moyennant refoulement. On assiste alors à une dialectique infernale, où le monothéisme aux prise avec son négatif « modernité », engendre, non pas son dépassement, mais une dérive totalitaire, dont la loi surmoïque fait retour « au nom du Père », dans le fanatisme et la violence.Mais jusqu’à quel point ces entités sont-elles homogènes, consistantes? Ne comportent-elles pas des degrés d’intensité, des variantes? Par exemple, y a- t-il un fondamentalisme catholique? On parle plutôt, dans ce champ, de traditionalisme ou d’intégrisme: le premier affiche un attachement viscéral à la morale, aux normes familiales et éducatives, où la religion est le vecteur de la transmission des valeurs, de ce qui fait le sens et l’ordre du monde. Plus conquérant et organisé est l’intégrisme, suscité en France par la violente réaction à Vatican 2, et incarné par la sécession de Mgr Lefèvre, entré en rébellion contre l’autorité vaticane, et donc en toute rigueur, schismatique. Cela a pris des formes violentes: certains se souviennent de l’occupation par la force de l’église St Nicolas du Chardonnet, d’une action de commando lors de la visite du théologien Hans Küng à Paris……Encore plus organisé, l’Opus Dei, dans les pays latins, mais aussi en France, infiltre les institutions, agit secrètement sur le pouvoir politique (en Espagne, dans le passé récent), exerçant de ce fait une violence symbolique.Sur des sujets tels que l’avortement, la pression peut devenir physique: des médecins sont menacés (incidents de l’hôpital St Joseph). subissent attentat et même assassinat au U.S.A. L’excommunication d’une adolescente, ayant avorté après un viol, a porté l’affrontement au paroxysme, sans parler de la controverse tragi-comique autour du préservatif. Mais cette tyrannie de la loi n’a pas le même sens, selon qu’elle s’exerce sur les membres de la communauté, ou sur tous les autres. L’intégrisme qui sévit dans les états sécularisés ne propage pas la terreur, et ne menace pas le monde entier, à la manière du fondamentalisme islamique, issu d’états théocratiques, auquel se réfère Russell Grigg. Plus divers encore se révèle l’intégrisme dans son rapport à la science. Ici se dessine un double clivage, non superposable, ente catholiques et protestants, d’une part, et entre l’Europe et les Etats-Unis : le « pour ou contre Darwin » qui sévit dans certaines communautés anglo-saxonnes ne concerne pas les catholiques, intégristes compris. L’Eglise, vaccinée par le procès de Galilée, a assumé et intégré petit à petit la vérité scientifique, armée de l’imparable argument de la double vérité. C’est aux applications de la science qu’elle oppose sans relâche ses exigences éthiques.Par contre, les communautés protestantes, dispersée dans une nébuleuse où elle peut prendre des formes sectaires, relève du fondamentalisme, par sa crispation sur la littéralité scripturaire (v. Les Adventistes du septième jour, pointe avancée d’un certain obscurantisme)C’est aussi d’une religion du texte qu’il s’agit dans le judaïsme, mais ce n’est pas par là qu’il paye, lui aussi, son tribut à l’intégrisme, car ce texte, il l’interprète sans relâche, et à l’infini, à l’opposé d’une conception littérale et dogmatique. Peut-être faut-il plutôt chercher l’intégrisme dans un rapport figé aux rites, accomplis « à la lettre », dans une matérialité crispée, intemporelle, quasi magique, déployée dans les tabous alimentaires, mais aussi dans l’intensité « charnelle » de la relation à une terre sacrée.Il conviendrait aussi d’examiner les variantes qu’autorise le terme, apparemment unitaire de « monothéisme ». Les religions du « Nom du Père » ne forment pas un bloc. Elles admettent, autour de l’Absolu du Nom, des degrés d’intensité. Comme le notait Jacques-Alain Miller (v. “L’avenir de Mycoplasma laboratorium”) « Les mouvements des fondamentalistes restent modérés là où s’est imposée une conception trinitaire, tamponnant « l’absolu du Nom », ils sont plus extrémistes là où le culte du Nom unique est traditionnel, dans le Judaïsme. Il ont franchement recours au mass-murder là où le Nom est traditionnellement appelé à régner sur les esprits et sur la société sous une forme absolue, je veux dire en terre d’Islam. »L’Absolu du Nom, c’est l’Absolu du NON, c’est la guerre à la modernité. La conception trinitaire fissure cet absolu, elle y fait entrer l’Histoire, les aventures du Fils, le soin du corps mortel, l’accueil de la souffrance, de la finitude, du relatif…qui finira par la dissoudre dans l’humanisme athée, la tolérance, l’oecuménisme..Mais entre les Croisades, l’Inquisition; les persécutions de toutes sortes, et Al Quaïda, court le fil rouge de la géopolitique.
HavaFoREVER : Philosophie de TwitterJ’ai trouvé l’idée charmante, et y ai immédiatement adhéré, mais en comprenant le fonctionnement de l’engin j’ai rapidement eu des doutes sur son utilité à devenir l’outil idéal par lequel passerait un échange quelconque dans la tribu des lacaniens. Twitter, c’est suivre qui veut avec une facilité inouïe, car « l’être est » au sens le plus accessible, le plus général et le plus ouvert à tout, parce qu’ouvert à rien. Combien sont inscris, suivent et/ou sont suivis sans émettre le moindre son? Le plus souvent, les oiseaux en question n’ont pas pris la peine de montrer la couleur de leurs plumes au moyen d’une photo, leurs pseudo se complètent d’un nom très codé, qui ne révèle même pas s’ils sont homme ou femme. Quand aux 140 caractères qui renseigneraient misérablement sur quelques particularités de leur être au monde, ils restent muets, et le silence persiste et enferme dans son secret jusqu’à l’emplacement géographique de leurs nids.Twitter apparaît de surcroît éblouissant comme l’outil Internet idéal de communication et d’adhésion massive. Mais il le doit cela au fait qu’il répond de la plus ample (et par conséquent la plus pauvre) définition que l’on puisse donner à cette noble idée : entre « les être qui sont », « la communication est ».Elle est quoi, comment et pour qui? 140 caractères qui s’adressent à tout le monde, et donc forcément à personne. Et même lorsqu’un interlocuteur se fait gratifier de la reconnaissance de son existence singulière dans un propos qui lui est spécifiquement adressé, le temps qu’il réagisse, il n’y a plus de place pour que sa réaction devienne une réponse. Il gazouille, mais on ne comprends pas à quel propos… En effet, quelques interventions plus tard, l’écran s’est déjà rempli, et il ne reste plus qu’à parler dans le vide. On n’entendez plus rien, tout se mélange dans une cacophonie aussi vide que désagréable. De la libre association d’idées? Peut-être! Mais cette misérable perturbation des ondes que vous tentez péniblement d’effectuer pour sortir de la confusion est passée au hachoir de la restriction quantitative, alors elle est condamnée à être décapitée par la précipitation de laquelle toute exigence qualitative est impérativement exclue. Alors, on se dit qu’on est tous, là, à attendre quelque chose d’impossible dans ces conditions, et on se rappelle que les blogs existent… Que les Forums, c’était pas si mal… Comment le nommerions-nous? Qu’au fait, FaceBook, c’était quand même bien plus drôle.Sur FaceBook, il y avait moyen de commenter un Statut à plusieurs, tout en sachant précisément qui disait quoi à qui. Certains de mes friends avaient battu leur propre record, dépassant la centaine de commentaires, les uns plus délirants que les autres, sur un seul Statut. Oui, mais pour parler de quelque chose à quelqu’un, il faut peut-être se mouiller d’avantage; s’enhardir à donner quelques infos sur soi, s’encanailler à s’exhiber de quelques photos que « tous les followers » verraient, mais surtout dire autre chose que : « comment dire quelque chose avec Twitter? »…Qui m’aime me suive! La tentation est si forte, et je dois reconnaitre qu’elle n’a jamais aussi si bien été exhaussée que sur Twitter. Mais plus on me suit, moins je suis… Car, parait-il, le parlêtre… Et sur Twitter, la parole s’envole et s’évapore, tel un gazouillis qui n’a d’autre destination que celle que la portance du vent veut bien lui donner…deux nouveaux blogs sur le net, à découvrir…L’AFTER DU PARACLET
Eric Laurent : Réformes promisesDans le JJ n°49, dans ton panorama électrique et global, tu notais l’humeur triste de l’ELP. Une bonne nouvelle : répondant à l’appel de la Vanguardia, nos collègues se sont proposés, animés, rassemblés, de nouveau intéressés aux prochaines journées de Valencia. Celles-ci seront de bonne tenue, aussi bien du côté du public que de celui des exposés. On entendra des choses inédites. Il reste maintenant à s’assurer que les membres peuvent avoir plaisir à se parler entre eux. Il faut donc préparer l’Assemblée. Dès mon retour de brève vacances, la VV contribuera à cet objectif. C’est un objectif partiel. Au delà, la VV se transformera en Viento de Valencia. Elle aidera à trouver la bonne façon de faire souffler le vent du renouveau sur l’ELP, vent avant-coureur des réformes promises à l’AMP dans son ensemble. L’ELP retrouvera ses couleurs.
Leonardo Gorostiza : México, Caracas, ChileAcabo de leer en el JJ 49 su mención a México y a Caracas. Aquí van algunas precisiones. Con respecto a México, hace poco ha sido creada la Delegación México de la NEL coordinada por nuestra colega Marcela Almanza, miembro de la NEL, de la EOL y de la AMP. Esta Delegación ha tomado como base para su surgimiento un Grupo asociado a la NEL, el ALEP. Le envío por separado su página on line, cuya dirección es: http://nel-mexico.org/template.phpCon respecto a Caracas, el 10 de octubre pasado tuve la alegría de que los colegas y amigos de ambas asociaciones, la ACP y la AP, hayan puesto en acto su deseo de participar en una Reunión Institucional. La misma, que contó con mi coordinación así como con la del Presidente de la NEL y Director de la Sede Caracas, Juan Fernando Pérez, y de Cristina Garroni (ACP) y Gustavo Zapata (AP) – ambos integrantes de dicho Directorio-, se desarrolló en una atmósfera de entusiasmo, de bien decir y de mutuo respeto que hacen pensar que nuevos vientos soplan por Caracas. Prudencia y no forzar ni precipitar lo que se ha manifestado en este nuevo instante de ver es lo que tal vez permita abrir nuevos horizontes para esta Sede tan importante para toda la NEL y la AMP. Las actas de dicha reunión, tomadas cuidadosamente por nuestra coelga y amiga Raquel Cors, pronto estarán disponibles y se las haremos llegar.Por último, Chile. Como usted sabe ese es un ámbito geográfico cuyo desarrollo es responsabilidad de la EOL. Hay también aquí buenas perspectivas. Desde hace más de un año existe allí un Grupo Asociado a la AMP, Asociación Lacaniana de Psicoanálisis de Santiago de Chile (ALP), cuya Dirección está integrada por tres miembros de la AMP: Paola Cornú (EOL), Alejandro Reinoso (SLP) y Ricardo Aveggio (EOL). Ellos tienen a su cargo, además de la actividades regulares del grupo, la organización los Coloquios-Seminarios de Campo Freudiano al cual son invitados diversos miembros de la EOL. La ALP mantiene una fluida relación con el Consejo de la EOL el cual, junto con la AMP, orienta su política en Chile. Asímismo, hay otro grupo en desarrollo y en cuya Dirección participan dos miembros de la AMP: Rosa Lagos (NEL), colega recientemente emigrada de Caracas a Santiago de Chile, y Silvia Macri (EOL). El lazo de este Centro de Estudios e Investigaciones en Psicoanálisis Lacaniano (CEIPL) con el Consejo de la EOL y con la AMP América es sostenido y puede vislumbrarse como otra posibilidad cierta para el desarrollo de la Orientación lacaniana en Chile. Hechas estas precisiones, me voy a preparar la exposición para la soirée del martes 10 en la ECF: « El gnomon del psicoanalista ».Reciba, como siempre, un fuerte y afectuoso abrazo,
Jorge Aleman : EcoQuerido Jacques Alain, que feliz me ha hecho el eco, que gracias a Vd, encontro mi texto en Francia. Una vez mas lo saludo con mucho aprecio y gratitud.
Jacques-Alain MillerCARNET DU JOURécrit le dimanche 25 octobre 2009
Turing. Oui, comme mon ami José, je suis bien content que le Premier ministre britannique ait fait amende honorable à la mémoire de Turing, et reconnu la contribution éminente du mathématicien à la victoire sur le nazisme : « Il n’est pas exagéré de dire, écrit M. Gordon Brown, que, sans sa contribution hors du commun, l’histoire de la seconde guerre mondiale aurait pu être très différente. » Relevons au passage que le chapitre Turing de l’histoire des mathématiques confirme la conception récemment exposée dans ces pages par le jeune mathématicien Lebovits. Nous proposons de nommer sa thèse « la Conjecture de Joachim », en la formulant dans les termes suivants : « Toute branche des mathématiques a été, est, ou sera pourvue d’au moins une application ».
Condé. Comme l’avait fait judicieusement remarquer, au temps où elle était le Premier ministre de M. Mitterrand, Mme Edith Cresson, et cela avait été considéré à m’époque comme tactless, si l’establishment d’Albion a toujours persécuté l’homosexualité, c’est tout en la pratiquant assidûment. L’imitation de la grèce a ses lettres de noblesse en Angleterre, et le choix d’objet homosexuel s’y recommande volontiers de l’exemple glorieux donné par Sparte et par Thèbes. Il est bien connu que la cité d’Oedipe avait coutume de faire du couple de l’éraste et de l’éromène une unité militaire de combat, escomptant qu’elle serait d’autant plus ardente sur le champ de bataille qu’active en l’amoureux déduit. En somme, pas si béotiens que ça, les Béotiens ! Plus à la coule, au moins, que ces fondamentalistes américains qui font la chasse aux gays et aux lesbiennes sous l’uniforme. La France de l’âge classique, qui se considérait elle-même comme l’héritière de la Grèce et de Rome, était plus éclairée. Qui ne connaît la chanson que composa le duc d’Enghien, futur « grand Condé », l’une des gloires militaires les plus pures de la France, alors qu’il descendait le Rhône en compagnie du marquis de La Mousaye en 1643 ? « Securae sunt nostrae vitae : / Sumus enim Sodomitae, / Lanlanladerirette / Igne tantum perituri, / Lanlanderiri. » Soit, en résumé : ne craignons point l’eau, car, vu nos mœurs, c’est par le feu que nous périrons, tralala ! à la fin de sa vie, Condé eut la sagesse, blâmée par Voltaire, de se faire dévot, ce qui lui valut d’être honoré d’une de ces magnifiques oraisons funèbres dont Bossuet avait le secret. Elle est restée inoubliable : « Au moment que j’ouvre la bouche pour célébrer la gloire immortelle de Louis de Bourbon, Prince de Condé, je me sens également confondu, et par la grandeur du sujet, et, s’il m’est permis de l’avouer, par l’inutilité du travail. Quelle partie du monde habitable n’a pas ouï les victoires du prince de Condé, et les merveilles de sa vie? On les raconte partout : le Français qui les vante n’apprend rien à l’étranger; et, quoi que je puisse aujourd’hui vous en rapporter, toujours prévenu par vos pensées j’aurai encore à répondre au secret reproche que vous me ferez d’être demeuré beaucoup au-dessous. Nous ne pouvons rien, faibles orateurs, pour la gloire des âmes extraordinaires: le Sage a raison de dire que leurs seules actions les peuvent louer; toute autre louange languit auprès des grands noms; et la seule simplicité d’un récit fidèle pourrait soutenir la gloire du prince de Condé. » Et un peu plus loin : « Mais si jamais il parut un homme extraordinaire, s’il parut être éclairé, et voir tranquillement toutes choses, c’est dans ces rapides moments d’où dépendent les victoires, et dans l’ardeur du combat. Partout ailleurs il délibère; docile, il prête l’oreille à tous les conseils. Ici, tout se présente à la fois; la multitude des objets ne le confond pas; à l’instant le parti est pris, il commande et il agit tout ensemble, et tout marche en concours et en sûreté. Le dirai-je? mais pourquoi craindre que la gloire d’un si grand homme puisse être diminuée par cet aveu? Ce n’est plus ses promptes saillies, qu’il savait si vite et si agréablement réparer, mais enfin qu’on lui voyait quelquefois dans les occasions ordinaires: vous diriez qu’il y a en lui un autre homme à qui sa grande âme abandonne de moindres ouvrages où elle ne daigne se mêler. Dans le feu, dans le choc, dans l’ébranlement, on voit naître tout à coup je ne sais quoi de si net, de si posé, de si vif, de si ardent, de si doux, de si agréable pour les siens, de si hautain et de si menaçant pour les ennemis qu’on ne sait d’où lui peut venir ce mélange de qualités si contraires. » Etc. Le texte est disponible sur le Net : http://www.page2007.com/news/bossuet-oraison-funebre-de-tres-haut-et-tres-puissant-prince-louis-de-bourbon-prince-de-conde
Contraste. Il a fallu une pétition, et 30 000 signatures, pour que Mr Prime Minister se décide à se fendre d’une tribune dans le Daily Telegraph pour dire : « Bien que Turing ait été traité selon la loi de l’époque, et que nous ne puissions pas remonter le temps, ce qu’on lui a fait était bien entendu totalement injuste. » C’est mieux que rien, certes, mais c’est un peu puant – isn’t it ? – cette combinaison misérable de « the law is the law is the law » et de « Past is past ». Ce socialiste écossais, devenu le onzième Premier ministre depuis Churchill à baiser la main d’Elizabeth II, témoigne ici d‘une philosophie de l’histoire et d’une philosophie du droit marquées au coin de la tautologie la plus plate, et qui font irrésistiblement penser au Gendarme est sans pitié, jusqu’à la volte-face finale. Le contraste ne saurait ête plus grand avec le sort du Grand Condé, couvert d’honneurs sa vie durant, et qui fut changé en lui-même par une éternité que rythmaient les cadences de la prose la plus sonore, peut-être, de tous les temps. Tandis qu’à Paris, c’est Bossuet qui officie, on joue à Londres Orange mécanique revu par Courteline.
Ariane. Vers 1964, en même temps que je suivais le Séminaire des Quatre concepts, je passais des heures sur les « machines de Turing » et les « machines oracles », conçues pour résoudre les problèmes indécidables par les premières, mais incapables de le faire pour ceux qui sont indécidables pour les machines équivalentes à elles-mêmes. La malédiction d’où est issue la malheureuse « théorie des types » de Russell ne les frappait pas moins, et l’on retrouvait derrière l’éternel figaro obligé, mais incapable, d’exercer son art sur lui-même. C’était l’époque bénie où un béotien comme moi pouvait encore lire le Journal of Symbolic Logic, et revivre les étapes de la conquête conceptuelle, et signifiante, de la calculabilité – ce fil tendu qui mène des théorèmes de Gödel aux machines de Turing en passant par les machines de Post, les fonctions lambda-définissables, les fonctions récursives, la thèse de Church. Je sais que je parle hébreu pour les lecteurs du Journal – et encore plusieurs ont-ils montré que l’hébreu, ils connaissent parfaitement.
Dédale. J’avais aimé, enfant, l’histoire héroïque de Thésée, et la calculabilité algorithmique m’apparaissait comme une Ariane, la récompense pour avoir esquivé les pièges mortels du Minotaure tapi au cœur du labyrinthe. Il s’agit de ce vide du ne cesse pas de ne pas s’écrire, qui tout avale, et d’où procède l’énumération infinie qu’engendrent les problèmes insolubles, quand on les fait entrer dans une machine faite pour discriminer et pour conclure. Lorsqu’elle a à traiter des insolubilia, comme disaient les scholastiques, la machine vouée à calculer ne saurait s’arrêter. Satisfaction inaccessible. Jouissance impossible. Orgasme indéfiniment retardé. La machine est là comme un sujet, comme l’inconscient, animé d’une « pulsion (demande) de mort » (Lacan), qui est demande de repos, éternité, béatitude, mais justement, « l’arrêt de mort » (titre de Blanchot) lui est refusé. L’indécidable la condamne à cette « renaissance intarissable », dit Lacan, dont le sentiment accompagne ces rêves inoubliables qui vont « au fond de la douleur d’exister ».
Érotisme. Cependant, je n’avais jamais pardonné à Thésée d’abandonner à Naxos Ariane éplorée. Le sens de cet abandon, je ne devais le découvrir que plus tard, quand Lacan nous fit voir ce qui, par excellence, ne cesse pas de ne pas s’écrire. A savoir, le rapport sexuel. D’où l’érotisme que respire ce chapitre glorieux de l’histoire de la logique, le même que celui de la Critique de la raison pratique, « érotisme, sans doute innocent, mais perceptible », dit Lacan. Il fallut rien de moins qu’un dieu, que Dionysos lui-même, rien de moins qu’une hiérogamie, pour rédimer Ariane dans sa déréliction, qui reste symboliser à jamais ce que peut avoir de cruel le il n’y a pas du rapport sexuel.
Ombres. En 1965, sortit un livre que je ne quittai plus, The Undecidable, de Martin Davis, recueil des textes fondamentaux de Gödel, Alonzo Church, Turing, Rosser, Kleene, et Post. Puis, en 1967, le monumental From Frege to Gödel, de van Heijenoort. Bodyguard of lies, de Anthony Cave Brown, 1976, m’apprit le rôle éminent qu’avait joué léquipe de Benchley Park, avec Turing, dans la victoire des Alliés. Enfin, j’appris en 1983 son destin tragique en lisant sa biographie par Andrew Hodges, Alan Turing : The Enigma. Mais déjà je n’avais plus personne avec qui parler de tout ça. Déjà cette histoire que j’avais tant aimée n’était plus que la préhistoire, laissée aux antiquaires, d’une logique dont le destin était désormais passé aux mains des mathématiciens. Pourtant, ces ombres heureuses – ou malheureuse plutôt – m’entourent, sont auprès de moi, quand je m’efforce d’exercer la psychanalyse. *********UN FORUM SE PREPARE POUR LE DIMANCHE 7 FEVRIER 2010*********Les nombreuses réactions, en français et en espagnol, à mon Carnet du numéro 49, seront ultérieurement publiées, ainsi que les nouvelles contributions de Nathalie Jaudel et Jean-Daniel Matet au « Débat de l’Ecole ». Et encore d’autres textes.— JAM
Les Journées 38 ont lieu les 7 et 8 novembre prochains à Paris, au Palais des CongrèsECF 1 rue Huysmans paris 6è Tél. + 33 (0) 1 45 49 02 68S’inscrire sur http://www.causefreudienne.org/ Précédents numéros du Journaldiffusé sur ecf-messager, forumpsy, et amp-uqbar