JOURNAL DES JOURNÉES N° 34 le jeudi 8 octobre 2009, édition de 11h 21
LISTE NAVEAU La liste compte 154 noms ; lire en fin de numéro. Après minuit ce soir, c’est fini… ce sera pour la prochaine fois. ************** BREVES – Elections à l’ECF : la liste est close depuis hier soir minuit ; elle est publiée à l’extrême fin de ce numéro. – Russel Grigg, notre collègue australien, arrivé à Paris ce lundi, est en France pour trois semaines. – Mauricio Tarrab, AE 2006-2009, secrétaire de l’AMP 2002-2006, résidant à Buenos Aires, m’informe qu’il s’est inscrit aux 38e Journées ; il me dit comprendre assez bien le français, et le parler assez mal. – Lapsus rectifié : Graciela Brodsky a été présidente de l’AMP de 2002 à 2006. – Marie-Catherine Mériadec, collègue d’Evreux, me signale que, dans sa chronique de « Siné-Hebdo », Michel Onfray se livre régulièrement à des attaques en règle contre la pasychanalyse. – Braderie de livres neufs de Freud sur www.chapitre.com : notamment, les OC dans l’édition Puf.. Plouf !
SAUT-DE-CHEVAL par Hélène Parvillé Une toute petite fille tombe de poney, elle a mal au coude, et entend qu’elle n’y arrivera jamais. Elle a 5 ans, elle relève le défi. Une adolescente, comme au cinéma, croque une pomme en regardant une scène de remise des prix. Elle voit l’agitation extérieure, les personnages endossés par les uns et les autres. Elle est spectatrice et pourtant c’est elle qu’on récompense. Une jeune fille lâche les piles de casiers qu’elle tentait de transporter. Elle pleure de rage : « Ah, si j’étais un homme ! » Elle a l’âge requis, elle au volant de son camion, ses chevaux sont bien installés, elle traverse la France, seule et gaie. Une jeune femme au corps meurtri s’allonge sur le divan. Elle a fait l’expérience de l’angoisse. A quoi bon parler, elle préfère l’action. Que peut lui apporter les mots, à part l’éloigner de ses sensations ? Elle y consent, elle apprend à utiliser des semblants, elle peut même s’en amuser. « Allez, sur la scène mademoiselle ! » Certes, mais elle en fait de plus en plus. Elle a renoncé à ses chevaux dont elle s’était faite elle-même l’esclave. Elle se met à galoper et enchaîne les semi-marathons… elle repense nostalgique aux galopades. Moins de fougue, moins d’excitations. Par bonheur, la psychanalyse est là. Elle prend soin de ses patients avec la même rigueur qu’elle le faisait avec ses chevaux. Son camion s’est transformé en Fiat 500, sa cravache en club de golf, sa selle en appartement, ses écuries en cabinet. Elle est moins sauvage, « insérée » même, pourrait-on dire ; sauf qu’elle n’y croit pas vraiment. Et son professeur, celui qui l’enseignait, est devenu l’Ecole. Si le cheval était son partenaire-symptôme, qu’en est-il de la psychanalyse ? On le constate dans la composition du texte, les notes disparates se lient, la mélodie se crée. D’ailleurs, c’est à ce moment qu’elle accomplit son rêve d’enfant, elle apprend à jouer du piano. Son premier morceau sera de Beethoven, compositeur de l’immédiateté qui ne connaît ni ordre, ni désordre. Qu’on la pardonne, elle s’empare tout de même de la baguette du chef d’orchestre… Elle rit.
ELECTIONS A L’ECF Les textes de cette rubrique sont publiés dans leur ordre d’arrivée à l’adresse [email protected] Parus : Agnès Aflalo, Francesca Biagi-Chai, Philippe De Georges, Dominique Holvoet, Jean-Daniel Matet, Nathalie Georges, Anne Ganivet-Poumellec, Jean-Pierre Deffieux, Pierre Naveau, Paolo Siqueira Eric Laurent, Jacques-Alain Miller, et Philippe Benichou ; à paraître : Francesca Biagi-Chai,Yves-Claude Stavy, Carole La Sagna. Ci-dessous, texte de Daniel Roy, candidat au Conseil. L’heure-limite pour déclarer une candidature au Conseil de l’ECF ou aux Cartels de la passe, est passée : c’était hier soir à minuit. Liste des candidats en toute fin du numéro.
Daniel Roy : Tours, entours, et tourbillons Au moment où je décide de présenter ma candidature pour être membre du Conseil de l’École de la Cause freudienne, resurgissent tous les tours dans lesquels je fus, et suis encore, engagé – l’ACF Aquitania, le Nouveau Réseau CEREDA, la fonction de trésorier dans le Directoire « ancienne formule », celle de secrétaire du Comité exécutif de la NLS, et toujours le secrétariat de la NLS pour l’Europe de l’Est, et quelques autres … Et avec ces tours, une question : que peuvent-ils bien cerner, pour ainsi insister ? Je tente d’y répondre. À chaque fois, l’opportunité, l’occasion, prit la forme d’un tourbillon, tourbillon de signifiants nouveaux à mettre à l’épreuve du collectif, en s’en faisant, de façon transitoire et pourtant déterminée, le supporter. Encore une fois, aujourd’hui, le tourbillon est là, encore une fois il a été mis en mouvement par Jacques-Alain Miller. Je crois que c’est comme cela que m’est venu le goût pour cette forme particulière que prend la vie institutionnelle dans les Écoles, et les autres composantes du Champ freudien : une gestion sérieuse et rigoureuse, qui préserve et maintient, au centre de l’institution, une incomplétude fondamentale. Chaque membre de la série (des instances) est traversé par cela, avec des effets subjectifs divers. En général, cela réveille. Je veux saisir également le mot « entours » dans le texte de Jean-Daniel Matet : oui, le centre décomplété du tourbillon éclaire alors les entours de l’École – psychanalyse appliquée, utilité publique, ONG – d’un jour nouveau. Il m’intéresse, au sein du Conseil, d’être attentif à cette pulsation centre-entours, à partir de questions simples : comment accueillir les jeunes collègues qui se posent aujourd’hui la question d’un « devenir psychanalyste », à partir du tourbillon des Journées de novembre ? Qu’est-ce que l’École peut attendre et faire entendre du Collège de la Passe, nouvellement réuni ? Quelle place l’École fait-elle aujourd’hui aux nouveaux collègues étrangers, toujours attirés par son aura ? Comme vous le voyez, cher(e)s collègues, je souhaite continuer à parier, pour l’École, sur le tourbillon.
choisir sa salle multiple par Christophe Delcourt Cher JAM, oui, à Barcelone on devait choisir sa salle multiple. L’ayant oublié, je l’avais un peu mauvaise de ne pas pouvoir écouter ce que j’avais prévu. Mais comme souvent, aussi durant les journées, la surprise s’est révélée passionnante. Pour les salles :
- Je suis opérationnel ce soir.
- Il faut que le programme soit publié pour que les inscrits puissent choisir leur salle.
- Il me faut connaître le nombre de salles ; la capacité exacte de chaque salle ; s’il y a des places à réserver, ce qui réduit la capacité ; s’il y a des dispositions particulières.
- Il suffit de m’adresser un mail (avec demande de confirmation de lecture), avec la mention « salles multiples journées » ou quelque chose comme ça, que vous déciderez.
- J’envoie chaque jour, à heure dite, la liste (et le nombre) des inscrits ayant choisi leur salle à qui de droit. Les rapprochements de liste sur Excel sont très faciles.
- Réaliser les badges dépend de la rapidité des inscrits à choisir leur salle après que le programme a été publié. On peut insister sur : premier mail = premier servi.
- C’est une question de quelques heures une fois toutes les réponses reçues ( il faut fixer une dead line) car j’ai mon idée : je range les inscrits par colonne/salle dans un fichier Excel; une fois la salle pleine, par publipostage, je réalise des étiquettes portant les noms des participants; que mon imprimeur me photocopie (laser si nécessaire) sur du papier couleur épais qu’il massicote à la taille des badges de nos hôtesses (je m’occupe de savoir la taille). Le connaissant, il me fait ça en 48h maxi. Ainsi, à chacun sa couleur et son nom.
- S’il y a échange, il faut se retrouver ensuite pour briser le « ce n’était pas lui, ça n’était pas elle non plus… » et alors on converse.
- On livre les étiquettes aux responsables de l’accueil. Conditions habituelles de distribution.
- Pour ceux qui s’inscrivent sur place, il faut une personne devant un ordinateur portable qui note en continu, au fur et à mesure des inscriptions, le nom dans la salle choisie sur le fichier Excel que je lui aurai transmis et qui comporte la liste des inscrits par salle et donc les places restantes. Chaque salle pleine est fermée au choix. Il y a en général 2 à 3 personnes à l’accueil des inscriptions sur place. Le préposé aux salles ne serait pas éloigné. Je confectionne un nombre suffisant d’étiquettes de couleur, vierges, sur lequel on inscrit le nom. C’est simple.
Bon, ce système ne va pas trop bien avec le côté carnaval annoncé, sauf les couleurs… L’opposition que je pressens est que les participants vont vouloir changer de salle multiple à chaque tranche d’exposés. S’il faut prévoir ça, c’est impossible à gérer par le badge. Il y a cependant une autre solution pour que chacun puisse choisir sa tranche : les hôtesses ont un ordinateur devant chaque salle qui comporte les réservations par tranche (faites de la même façon auprès de moi, je veux bien). Mais connaissant nos collègues… et l’inconscient, il y a fort à parier qu’il aient oublié la salle réservée à l’heure dite ; même si on leur fournit l’imprimé à l’accueil, il y aura toujours le caprice, la clause d’exception, etc… . Et puis : Bonjour, la queue aux entrées. Donc difficile… Voilà, je reste à votre disposition. Cordialement.
Réponse à Christophe Delcourt par Jacques-Alain Miller Cher Delcourt, je suis très tenté de vous suivre dans votre conception, d’autant que vous vous offrez pour la mettre en pratique. Vous n’êtes pas un contemplatif ou un théoricien en chambre, vous mettez la main à la pâte, prêt à prouver le mouvement en marchant. J’apprécie ça. Votre idée permet à chacun de choisir sa salle, dans la limite des places disponibles, et par ordre d’arrivée des demandes sur votre ordinateur. Des données pratiques que vous exposez, je conclus que le système Delcout n’est viable que si l’on choisit sa salle pour la journée. Sinon, foutoir assuré. Or, la fête, ce n’est pas le foutoir. Ne pas confondre. Voyez le Carnaval de Rio, les écoles de samba se succèdent dans un ordre pensé à l’avance, quasi militaire, comme le défilé du 14 juillet sur les Champs-Elysées, sauf que les êtres se tortillent au lieu de marcher au pas cadencé. La fantaisie sera dans les exposés et dans les discussions, mais le setting sera rigoureux. Et plus il le sera, plus on saura, on sentira que l’on participe à un événement. Evidemment, on ne pourra choisir sa salle auprès de vous que si l’on est préalablement inscrit aux Journées. Donc, en même temps que le programme sera établi et diffusé – ce qui prendra une bonne semaine, vu le nombre des travaux à lire de près, et le couplage à faire des 108 exposés retenus en 54 séquences, sous un titre original que je composerai, et avec un président qui sera sollicité de prêter son concours – il faudra lancer un appel à s’inscrire. Vous aurez la liste des inscrits – ou, mieux, elle sera diffusée dans un supplément du Journal. Les inscrits qui prendront contact avec vous, vous les répartirez selon leur vœu, dans la limite des places dispo, soit suivant la règle DLPD. Question que je vous pose : est-il concevable que l’on communique 3 choix par ordre de préférence, ou cela complique-t-il immensément les opérations dont vous vous chargerez ? Le calendrier, maintenant. Imaginons que j’arrive avec mes 4 comparses du Directoire à terminer le programme dans 10 jours, soit le week-end des 17 et 18 octobre, et à le diffuser dans ce Journal le lundi 19. Il est alors indiqué aux inscrits de vous envoyer un mail précisant la ou les salles qu’ils auront choisies. L’opération dure une semaine. Et le lundi 26, les noms sont reportés sur les badges de couleur qui auront été préparés par l’imprimerie de la rue de Vaugirard avec laquelle travaille ordinairement l’Ecole pour son matériel. Deux questions : comment va-t-on faire pour ceux qui s’inscrivent à l’ancienne, comme au 20e siècle ou à l’âge des cavernes, en retournant le bulletin d’inscription par voie postale ? et suffira-t-il d’un seul ordinateur pour les inscriptions sur place ? Je pose ces questions pour mémoire, car elles n’ont rien d’insurmontable, il convient seulement de bien calibrer la solution. J’avais pensé à un tirage de boules de loto, exactement comme dans le rêve de Nathalie Georges, que j’ai diffusé deux fois, et qu’elle a rêvé après que j’avais eu l’idée, et sans que je lui en parle d’aucune façon (seule Dominique Miller, qui m’assiste dans l’organisation in situ, était dans ma confidence). Freud aurait certainement classé ce rêve dans la catégorie des rêves prémonitoires, sauf que la séduction de votre système, Delcourt, en fait une « prémonition manquée », si je puis dire, ou le songe d’un « monde possible », au sens de Leibniz-Kripke. Il aurait été amusant, mais asez bordélique, de réaliser un tel tirage au sort dans le bar dit « Arlequin », sis au 3e étage du Palais des Congrès. Mieux vaut faire la répartition à l’avance, comme vous le proposez, et en laissant chacun énoncer son Wunsch, et exercer sa faculté de choisir, haute fonction de l’esprit, mais dans les limites de la simple raison, ici. DLPD. Reste à dire comment on va distribuer les séquences sur les salles, alors que les séquences sont homologues entre elles, et que les salles ne le sont pas. C’est une autre paire de manches. A chaque jour suffit sa peine. Ce qui serait bien, ce serait d’installer, non pas 1, mais 3 ordinateurs dans le bar Arlequin, reliés entre eux comme ceux des agences de voyage. Est-ce faisable ? Le savez-vous ? Qui faut-il interroger ? Anyway, il est probable que, le jour même, il ne restera de places que dans l’amphi Bordeaux, plus spacieux que toutes les autres salles. J’attends vos réponses. J’aurai aussi à dire dans quel esprit j’aborderai, avec les 4 du Directoire, la LSD – la lecture, la sélection, et la distribution – des travaux, et la confection du programme – touts opérations prévues pour débuter entre nous samedi prochain à 16h. Vous allez être le pivot de l’Opération Samedi (ça me dit ?). Je vous fais confiance, mais qu’est-ce que je fais si – ce qu’à Dieu ne plaise – vous attrapez la grippe ? Un « monde possible » où Delcourt serait grippé au moment de fonctionner, gripperait tout le système, sauf à ce qu’un collègue, sachant manier Excel, se substitue à lui. Il faut donc un remplaçant sur le banc de touche, comme au foot. Je fais appel aux bonnes volontés. A vous, en vous remerciant vivement, JAM Dominique Miller : Le Siècle, et compagnie Cher Jacques-Alain, toujours aussi « bande dessinée », ton JJ ! On pourrait croquer chaque paragraphe si on avait parmi nous un dessinateur rigolo et malin. Ce mail est pour te dire que j’ai déjeuné avec des amis du Siècle, dont J*. Entre autres remarques, ils disaient leur satisfaction à découvrir leur table à chaque dîner. Car on leur attribue des convives à chaque fois différents, sans qu’ils comprennent la logique de cette distribution. Il y a un chef de table, et 7 autres personnes qui se découvrent au dernier moment. Ils sont à peu près 200. Il y a un dîner par mois. Alors, l’idée d’attribuer nous-mêmes les salles aux participants m’est venue. Avec cet intérêt que ce soit fait à l’avance, et qu’on envoie à chacun son numéro de salle, pour alléger l’accueil du samedi matin. Il y aurait un chef de salle avec la liste. Puis, je me suis dit que, si on faisait ça, on chercherait ta logique à toi, ton désir. Qu’on trouverait ça trop policé. C’est vrai que c’est moins amusant. Bon. Ça pourrait être un tirage au sort, mais il serait fait à l’avance, par nous. Ou bien, on pourrait attribuer les salles selon une logique mécanique : ordre d’arrivée des inscrits depuis que tu as lancé ta campagne, par exemple ; ou autres… On en reparle … à moins que tu aies déjà peaufiné ta 1ère idée.
Jam : réponse à Dominique, et compagnie C’est une idée, chère Do. Si le système Delcourt se révèlait impraticable, on pourrait en effet avoir recours au système du Siècle, pourquoi pas ? Consulter à propos du Siècle Wikipedia. Plus de 600 membres, plus de 200 invités. Si c’est bon pour le club exclusif qui réunit les élites politico-administratives du pays, la classe dirigeante, la fine fleur, la crème de la société, et l’isole du vulgum pecus, comme on dit fautivement, alors ce doit être bon pour nous, qui sommes… quoi au juste ? « l’élite psy » ? Ah…nous mettons plutôt notre point d’honneur, dans notre pratique, à être le fond du panier, l’écume, le déchet. Sied-t-il à la lie d’imiter l’élite ? – même une élite délitée, comme celle de notre beau pays. Il est vrai que le JJ a publié plusieurs témoignages qui soulignaient l’intérêt des rencontres hasardeuses. Si on veut faire des rencontres, eh bien, les blind dates, c’est certainement ce qu’il y a de mieux. C’est ce qui se fait, non seulement aux dîners du Siècle, mais tout bonnement au Club Med. On fait une rencontre quand on rencontre quelqu’un qu’on ne connaît pas. Sinon, ce n’est pas une rencontre, c’est une habitude. La question est de sortir du régime de la récognition, comme disait Deleuze : « Tiens, c’est Socrate ! Bonjour, Socrate ! » – ou Toto, ou Lulu. Un peu d’Autre, un peu d’unheimlich, ou je meurs ! J’ai eu avant-hier un échanges de mails assez vif avec une collègue à la langue bien pendue, qui s’élevait avec véhémence contre tout système qui ne respecterait pas son « habeas corpus », sa libre disposition d’elle-même : « Je n’ai que peu de goût pour les assignations autoritaires à résidence, me débats lorsqu’on cherche à m’entraver, et sais que je n’aurai de cesse, si l’on m’impose une place que je n’ai pas choisie, de chercher à fuguer, comme l’adolescente que je fus. S’il ne tenait qu’à moi, chacun irait où ça lui chante, et changerait de salle selon son bon vouloir ». Je lui ai répondu : « Vous m’expliquez que la révolte, la liberté, c’est le grand large,… à savoir de « fuguer » pour se retrouver bien au chaud, dans son petit cocon transférentielo-copineux à la colle. Tu parles d’une aventure… C’est coucouche-panier. Le véritable esprit des Journées est à l’opposé : c’est le loto, le tirage au sort, comme au tout début de l’Ecole, c’est la rencontre hasardeuse, c’est le blind date, « j’ai rendez-vous avec un inconnu. » Comme je l’invitais à me répondre en y allant carrément, sans les gants, elle m’a répondu gentiment : « Vous m’avez fait rire à mes dépens, et j’aime bien votre idée de blind date. Après tout, pourquoi pas… Merci de ne pas publier ces échanges, en tout cas. Me retrouver affublée d’un bonnet de nuit et d’une robe de chambre matelassée sur les listes de diffusion, alors même que je croyais poser à la grande révoltée, bof ! » Cela dit, elle n’a pas désarmé, elle a même sorti la grosse artillerie : « Et depuis quand la psychanalyse croit-elle aux vertus du hasard ? Vous souvenez-vous que je vous ai demandé un jour où Lacan avait dit que le hasard était l’un des noms du réel ? Vous m’avez répondu qu’il l’avait sans doute dit, mais c’était en tout cas avant qu’il invente le réel sans loi…. La psychanalyse ne croit-elle pas plutôt au sujet supposé savoir, au transfert, au réel, et à la contingence ? Se tromper de salle, rater l’exposé qu’on voulait entendre, et se laisser captiver par un autre, oublier de changer de salle parce qu’on est pris par une discussion inattendue, changer de salle et croiser dans le couloir un(e) collègue avec qui on entame une discussion fructueuse qui fait aller dans une autre salle encore ? La rencontre hasardeuse et la rencontre décidée par le sort, est-ce la même chose ? Ou alors, il faut réinventer la « Loterie à Babylone ». Et pourquoi donc ces Journées inédites que vous nous offrez, qui suscitent tant de joie et une mise au travail sans précédent, qui sont émaillées d’événements jamais vus, telle l’invitation d’un champion automobile, devraient-elles faire usage à nouveau des recettes du début de l’Ecole, au siècle dernier ? Parce que c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleurs soupes ? » Bref, elle a si bien défendu sa position, avec bec et ongles, que j’ai admis qu’il me fallait nuancer mon idée. Et c’est alors que Delcourt parut, dans le bleu du ciel. Son système fait place au libre choix, mais DLPD, dans la limite des places disponibles. J’ajoute : on réserve sa place, on monte à bord, et on est embarqué, comme dit Pascal, pour la durée du voyage, pour six heures de rang. D’un avion, on ne fugue pas – à moins de sauter en parachute… Les salles multiples, c’est une escadrille, je vois ça comme ça. Avec l’avantage que, si l’on s’ennuie, on dit pouce, on sort, et on va boulotter un petit quelque chose. D’accord, il y a des sujets qui ont la bougeotte, et que la perspective de rester six heures dans la même salle asphyxie à l’avance. Plus exactement, il y a la pulsion anale, qui se satisfait très bien quand le sujet qu’elle parasite reste sur place et fait son trou, et il y a la pulsion orale, qui l’incite à courir de tous côtés, à regarder dans tous les coins, à soulever les tapis, à ouvrir les placards, à sonder les passants, pour si il y aurait par hasard un sein supplémentaire à téter. Il faut conclure. On ne va pas se prendre la tête 107 ans. Il y aura d’autres Journées, on donnera davantage à l’oralité une autre fois. De toutes les façons, des Journées, ça concerne surtout le se faire voir et le se faire entendre. Donc, abrégeons, cessons ces barguignages et ces cavillations. Comme nous le rappelait hier la sage Sonia, le 19 de la Berggasse est aussi vide que le tombeau du Christ. Qu’on fasse comme ci ou comme ça, ce qui est sûr, c’est que Freud , là où il est, il s’en tape. S’il y a un directeur des Journées, c’est pour qu’il dirige. Donc, je dis que je vote Delcourt, si son système est viable – et jusqu’à plus ample informé, il l’est. Je laisse jusqu’à ce soir minuit pour qu’on m’écrive son opinion, et qu’on l’argumente. J’en tiendrai compte. Mais les carottes sont cuites – ou, pour mieux dire, c’est le moment de conclure. PS. Comme c’est amusant ! A l’instant de boucler, voilà que ma spirituelle interlocutrice se manifeste par un mail d’une phrase, disant : « J’appuie chaleureusement la proposition de Christophe Delcourt. » Alea jacta est ! comme dit le divin Jules.
OUKAZE Le choix des exposés, leur distribution en salles, et la confection du programme, seront assurée par le directeur des Journées de Novembre, J.-A. Miller, avec les membres du Directoire de l’Ecole : Hugo Freda, président; Francesca Biagi-Chai, Pierre Naveau, et Dominique Miller.
1- La dead line pour intervenir aux Journées est fixée au jeudi 8 octobre à minuit. Vous pourrez toujours perfectionner vos énoncés jusqu’à la veille des Journées (non les allonger indûment). Envoyez de préférence votre texte entre le lundi 5 octobre et le jeudi 8 à minuit, envoyez d’emblée une copie au point, et non pas deux ou trois corrigeant des erreurs, c’est à rendre fou. 2- Le texte de l’exposé proposé sera envoyé par mail exclusivement. Pas de papelard. 3- Le mail devra comporter comme objet, en majuscules : NOVEMBRE. 4- L’envoi se fera aux deux adresses suivantes (pas l’une ou l’autre, les deux ensemble) : J.-A. Miller, [email protected] ; Pierre Naveau, [email protected] 5- Le texte est à taper en caractères Times New Roman, corps 12, avec double interligne; en haut, , votre nom, et, sur la ligne du dessous, le titre. 6- Il sera envoyé comme document Word 2004, de format spécial RTF. Sur l’item électronique porteur du texte, c’est à dire l’icône du document telle qu’elle apparaît à l’écran quand le texte est fermé, mettez comme étiquette votre nom propre – et non pas le titre des Journées, ou le titre. Si vous voulez bien respecter ce standard, cela facilitera beaucoup le classement rapide du matériel, et l’expédition au président de séance qui vous sera affecté, et qui devra aussi lancer la discussion. Précision : on peut être à la fois intervenant et président de séance (pas en même temps, pour sûr). 7- Rappelez-vous : l’exposé doit être lu en un quart d’heure (tolérance jusqu’à 20 minutes, mais pas une de plus). Donc, centrez votre propos, réduisez ou omettez les citations des auteurs. Ceci n’est pas une encyclopédie, ni un centon, c’est une flèche.
Liste des travaux reçus pour les Journées établie par Pierre Naveau ce jour à minuit et demi
1. Agnès Giraudel 2. Ahmed Degachi 3. Alain Courbis 4. Alain Le Bouëtté 5. Alain Gentes 6. Alain Merlet 7. Alain Revel 8. Anita Gueydan 9. Annaëlle Lebovits 10. Anne Béraud 11. Anne Ganivet-Poumellec 12. Anne-Marie Landivaux 13. Annick Delaleu 14. Annie Dray-Stauffer 15. Antoni Vicens 16. Armand Zaloszyc 17. Armelle Guivarch 18. Béatrice Brault 19. Béatrice Fabre 20. Beatriz Gonzalez 21. Beatriz Vindret 22. Bénédicte Jullien 23. Bernard Seynhaeve 24. Brigitte Roulois 25. Bruno Miani 26. Camilo Ramirez 27. Carlo Vigano 28. Caroline Doucet 29. Catherine Bonningue 30. Catherine Lacaze-Paule 31. Catherine Lazarus-Matet 32. Catherine Raynaud 33. Céline Menghi 34. Chantal Bonneau 35. Chantal Guibert 36. Charles-Henri Crochet 37. Christiane Siret 38. Christine Le Boulengé 39. Cinzia Crozali 40. Claire Piette 41. Clotide Leguil 42. Dalila Arpin 43. Damien Guyonnet 44. Danièle Olive 45. Daniel Pasqualin 46. Daniel Roy 47. Didier Guenardeau 48. Dominique Carpentier 49. Dominique Chauvin 50. Dominique Fabre-Gaudry 51. Dominique Haarscher 52. Dominique Heiselbec 53. Dominique Jammet 54. Dominique Laurent 55. Elisabeth Gurniki 56. Elisabeth Marion 57. Elsa Ebenstein 58. Emmanuelle Borgnis-desbordes 59. Éric Zuliani 60. Estelle Bialek 61. Ester Cristelli-Maillard 62. Esthela Solano 63. Eugenia Varela Navarro 64. Évelyne Meublat 65. Fernando de Amorim 66. Francesca Biagi-Chai 67. Francine Champion 68. Franck Rollier 69. François Ansermet 70. François Bony 71. Françoise Fonteneau 72. Françoise Haccoun 73. Françoise Pilet-Frank 74. François Leguil 75. Geneviève Mordant 76. Gérard Brosseau 77. Gérard Seyeux 78. Gil Caroz 79. Gilles Chatenay 80. Gudrun Scherer 81. Gustavo Freda 82. Inma Guignard-Luz 83. Hélène Bonnaud 84. Hélène Deltombe 85. Hélène Guilbaud 86. Isabelle Rialet-Meneux 87. Jacqueline Dhéret 88. Jacques Ruff 89. Jean-Charles Douchet 90. Jean-François Lebrun 91. Jeanine Sparbé 92. Jean-Marie Adam 93. Jeanne Joucla 94. Jean-Philippe Parchliniak 95. Jean-Pierre Deffieux 96. Jean-Pierre Klotz 97. Jean-Pierre Rouillon 98. Joëlle Joffe 99. José Rambeau 100. Katty Langelez 101. Laetita Jodeau 102. Laura Petrosino 103. Laura Sokolowsky 104. Laure Naveau 105. Laurence Metz 106. Liliana Redon 107. Maria Luisa Alkorta 108. Mariana Alba de Luna Chourreu 109. Maria Sueli Peres 110. Marie-Claude Chauviré-Brosseau 111. Marie-Hélène Blancard 112. Marie-Hélène Issartel 113. Marie Lindenfeld 114. Marie-Noëlle Faucher 115. Martine Revel 116. Massimo Termini 117. Michel Delepouve 118. Michel Galtier 119. Monique Amirault 120. Myriam Mitelman 121. Nathalie Charraud 122. Nathalie Georges-Lambrichs 123. Nathalie Jaudel 124. Nathalie Menier 125. Nicole Borie 126. Nicole Magallon 127. Ofelia Lopez 128. Ombretta Graciotti 129. Patrick Lambouley 130. Patrick Monribot 131. Patrick Paquier 132. Pauline Prost 133. Paulo Siqueira 134. Philippe Chanjou 135. Philippe Cousty 136. Philippe Hellebois 137. Philippe La Sagna 138. Philippe Maulavé 139. Philippe Stasse 140. Pierre Naveau 141. Pierre Streliski 142. Reginald Blanchet 143. Renée Padellec-Nguyen 144. Rodolphe Adam 145. Roger Cassin 146. Sonia Chiriaco 147. Sophie Gayard 148. Sylvie Pujol-Dulucq 149. Stella Harrison 150. Suzanne Hommel 151. Thierry Vigneron 152. Véronique Mariage 153. Victoria Horne-Reinoso 154. Vincent Moreau
Liste des candidats aux élections de l’ECF communiquée par Francesca Biagi-Chai, Secrétaire de l’Ecole Conseil de l’Ecole 16 candidats pour 12 places
- Aflalo Agnès
- Benichou Philippe
- Cottes Jean-François
- Deffieux Jean-Pierre
- De Georges Philippe
- Ganivet Anne
- Georges Nathalie
- Holvoet Dominique
- Hommel Suzanne
- La Sagna Carole
- Matet Jean-Daniel
- Naveau Pierre
- Roy Daniel
- Siqueira Paolo
- Stavy Yves-Claude
- Vinciguerra Rose-Paule
Cartels de la passe Trois candidats pour deux places
- Grasser Yasmine
- Laurent Eric
- Miller Jacques-Alain
Questions sur l’envoi des travaux: Dominique, [email protected] Problèmes avec l’inscription aux Journées : Francesca, [email protected] Plaintes, protestations, concernant la préparation des Journées : Hugo, [email protected] Mise en vente à la Librairie des Journées : Anne, [email protected] Réception du Journal, liste de distribution : Philippe [email protected] Journal en pdf : Dominique, [email protected] Direction des Journées : JA, [email protected]
Les Journées 38 ont lieu les 7 et 8 novembre prochains à Paris, au Palais des Congrès ECF 1 rue Huysmans paris 6è Tél. + 33 (0) 1 45 49 02 68 S’inscrire sur www.causefreudienne.org diffusé sur ecf-messager et sur forumpsy