J´ai mon billet en poche pour le Nirvanâ de Novembre…parce que je me suis inscrite sans lambiner sur :http://www.causefreudienne.org/
N° 06le mardi 8 septembre 2009 Jacques-Alain Miller: Un nouveau concept (suite)Avec les quatre du Directoire, j´ai confectionné une petite grille, qui nous aidera à mettre un semblant d´ordre dans le joyeux chaos suscité par l´offre des Journées de Novembre. Ce sont des rubriques possibles pour classer, et coupler, les projets et les travaux qui nous arrivent déjà de toutes parts, à l´initiative des membres et des amis de l´Ecole. Si votre contribution vous semble ne pouvoir s´inscrire dans aucune, pas d´inquiétude : nous inventerons la rubrique qu´il faudra. Ceci étant dit, cette grille peut aussi vous inspirer, ce pourquoi je vous la livre.
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Rêve
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Acte manqué
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Lapsus
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Lapsus calami
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Oubli
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Mot d´esprit
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Symptôme
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Fantasme
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Pulsion (?)
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Affect
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Insight
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Interprétation
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Ligne du destin
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Vocation infantile
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Episode d´entrée
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Choix de l´analyste
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Amour et identification
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Haine de transfert
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Dé-supposition de savoir
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Intrigues et complications
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Phénomène de répétition
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Stagnation et inertie
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Episode de fin
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Durant la passe
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Tranches
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AE après la passe
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L´inconscient après analyse
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Reste symptomatique
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Bénéfice épistémique
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Premier pas dans la pratique
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Mutation dans la pratique
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Interprétation de contrôle
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Transfert à l´Ecole
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Souffrance institutionnelle
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Risque, réussite, ratage
Etc.NOUVEAUX PROJETS POUR LES JOURNEES Du lundi 7 septembre minuit au mardi 8, minuit, j´ai reçu près de trente nouveaux projets. Tous ceux dont les noms suivent m´ont joint quelques lignes, ou un argument, parfois un texte presque achevé ; j´en ai appelé plusieurs pour un rapide entretien au téléphone. D´autres projets restent suspens, le temps d´une clarification. On ne raconte pas « Ma vie et la psychanalyse, depuis que je suis toute petite » en un quart d´heure, pour se congratuler d´être devenue ce que l´on est, dans la grande tradition mégalomaniaque du Nietzsche de Ecce Homo, avec la larme à l´oeil du Petit Chose. On ne multiplie pas les allusions opaques, déchiffrables par le seul sujet, comme si l´inconscient n´était pas structuré comme un langage, mais humide comme un brouillard, épais comme une brume, vaporeux comme une fumée de mer (ce qui n´est pas dire qu´un brouillard, non plus que la buée, la bruine, le givre, les merveilleux nuages, et cette rosée du matin dont Lacan fit cas dans son Séminaire, ne soient pas eux-mêmes des phénomènes parfaitement structurés: le premier manuel venu de météorologie vous apprend que leur formation répond à une transition de phase (du premier ordre) de l´eau atmosphérique, dont les énergies sont calculables à partir de la relation de Clausius-Clapeyron, en fonction de la pression de vapeur saturante, selon différentes formules – de Rankine, de Duperray, de Dupré). On ne cherche pas à caser tout ce que Lacan appelait « mes bateaux », pour se congratuler d´être conforme au portrait-robot du lacano-analyste moyen, entré dans la vie névrosé jusqu´aux yeux, pouvant à peine respirer, qui découvre à la fois le désir, le S de grand A barré, le pas-tout, sa solitude radicale, et la grande famille de l´Ecole, et s´en va apporter lumière et réconfort à des patients qui ressemblent à lui, avant. On cerne avec précision un détail ou deux, original, charnu, épicé, croustillant, on le communique en pesant tous ses termes, on parle dans la langue de son inconscient, à nul autre pareille, avec le vocabulaire qui lui est propre, on s´épargne la révérence aux vaches sacrées, « Freud (ou Lacan, ou Gontran, a déjà dit…, et c´est si vrai ! ». On démontre ainsi en acte, et non en flons-flons, que des Journées d´analystes-analysants,… c´est tout de même autre chose que les Comices agricoles ! (Idée reçue : relire Madame Bovary.) – JAMRenée Padellec-Nguyen : Le jeu de l´O Beatriz Gonzalez : Terrible complication du oui et du nonCharles-Henri Crochet : Se décrocherMarga Mendelenko-Karsz : Mes cauchemarsGeneviève Mordant : Ma voixMonique Amirault : Mon symptôme inexistantLaura Sokolowsky : « Une chance inouïe ! », disait une voixMarie-Hélène Brousse : Grosse colère Hélène Deltombe : Gentillesse obligéeJean-Charles Douchet : Prendre le largeDominique Carpentier : Tenir deboutAnaëlle Lebovits : En quatrième vitesse Esthela Solano-Suarez : Trois secondes avec Lacan Patrick Roux : A deux doigts de…José Rambeau : Sauver une enfant à tout prix !Hélène Guilbaud : Dépouillée de la dépouilleAnnie Dray-Stauffer : Sous un regard mortJean-Philippe Parchliniak : Signorelli, un souvenir d´enfanceMarie-Hélène Roch : Somnambule qui trébuche, vite on bûche !Armand Zaloszyc : Destin d´un insubmersibleCatherine Lazarus-Matet : Pourquoi je n´ai pas fait la passeSoit 21 nouveaux projets ce mardi, ce qui fait, avec les premiers 12 de lundi, 33 projets listés. C´est bien.Jeanne Joucla : Comment Lacan est devenu psychanalyste…Ce titre est-il une boutade ? Oui… et non. Car Lacan lui-même évoque ce « comment » lors d´un de ses entretiens dans les universités nord-américaines à Yale, en 1975. Nous verrons que sa conclusion est saisissante !Lacan est invité dans les universités nord-américaines. A Yale, devant un public d´universitaires et d´étudiants c´est un peu à bâtons rompus : « Je voudrais d´abord adresser une question précisément à ceux qui ont choisi de se poser comme psychanalystes […] comment ils en étaient venus à ce qui peut, après tout être raisonnablement appelé leur…job » … »Maintenant, laissez-moi répondre à ma question: comment suis-je devenu psychanalyste ? » Il évoque alors sa thèse de doctorat en médecine en 1932, La psychose paranoïaque dans ses rapports avec la personnalité, « un essai de rigueur » avant tout, que, dit-il, « je me permets de prendre au sérieux ». Puis, il fait le rapprochement avec Freud écoutant très sérieusement les hystériques et qui a découvert l´inconscient ; il continue en se posant la question des formations de l´inconscient et le fait que dans la cure ce qui compte c´est le récit qu´on en fait – donc un matériel langagier. Lacan, après ces détours, réitère sa question « […] j´aimerais avoir une idée de comment quelqu´un se décide à s´autoriser comme psychanalyste aux USA? J´aimerais avoir une idée de ce qui correspond ici à ce que j´ai institué dans mon Ecole, et que j´appelle « la passe ». Il précise : « ça consiste en ce que, au point où quelqu´un se considère assez préparé pour oser être analyste, il puisse dire à quelqu´un […] ce qui lui a donné le nerf de recevoir des gens au nom de l´analyse…? » Silence…Il continue : » Vous devez admettre que la découverte de l´inconscient est une chose très curieuse, la découverte d´une très spécialisée sorte de savoir, intimement lié avec le matériel du langage… qui colle à la peau de chacun du fait qu´il est un être humain… »Lacan reprend, et c´est la troisième fois : « Maintenant si quelqu´un voulait bien me répondre je l´invite à dire la vérité …Vous pouvez me dire simplement que vous appartenez à une association psychanalytique, et que ça vous a semblé une belle situation… »Puis, la dernière phrase tombe comme un couperet : « Mais le fin de la vérité, la vérité vraie, est qu´entre homme et femme, ça ne marche pas ».Nous nous arrêterons sur cette phrase dont on imagine l´effet saisissant qu´elle aura eu sur la silencieuse assistance – et dont on mesure plusieurs décennies plus tard la pertinence tranchante ! On est en 1975, soit 8 ans après l´invention de la passe décrite dans la Proposition de 67, et seulement 6 ans après sa mise en fonction. Les Journées 38 ont lieu les 7 et 8 novembre prochains à Paris, au Palais des CongrèsECF 1 rue huysmans paris 6è Tél. + 33 (0) 1 45 49 02 68S´inscrire sur http://www.causefreudienne.org/diffusé sur ecf-messager ************