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(1)
La commission d’organisation des IXes journées du RI3, composée des trois institutions associées l’Île verte, la Demi-Lune et Podensac, communique l’argument des journées.
Les propositions d’intervention sont attendues jusqu’au 23 octobre 2009. Elles comprendront un titre, le nom de l’auteur et de l’institution où il intervient, ainsi qu’un argument développé.
Le cristal de l’urgence
Quand trop, c’est trop
Il y a des moments où l’enfant, l’adolescent, que nous accueillons dans nos institutions, témoigne de quelque chose « en trop » – dans ses pensées, dans son corps, dans sa rencontre avec les autres, quelquefois dans notre simple présence -, quelque chose qui a surgi et qu’il lui est impossible de traduire en mots.
C’est l’enfant autiste dont un autre s’est approché de trop près, c’est l’adolescent auquel on a « mal parlé », c’est un événement qui s’est produit dans l’entourage. L’enfant ou l’adolescent est alors confronté à une présence obscure et à l’absence de toute représentation pour cette chose nouvelle qui lui arrive, absence qui se fait « criante », voire insultante. Maintenant, c’est ce vide, ce trou, qui le regarde de travers, qui veut le dévorer ou qui exerce un implacable rejet.
C’est ainsi que, soudain, un sujet entre dans le temps et l’espace de l’urgence, et il n’y a plus de possibilité de retour en arrière. Cela n’est plus comme avant et cela paraît sans remède. Une rupture des chaînes, une déchirure de la trame, trop de souffrance, c’est maintenant que cela se passe. C’est un cas d’urgence.
Un moment de décision
Face à ces moments de précipitation, nous sommes bien souvent désorientés dans la conduite à tenir : que faire ? que dire ?
La pression sociale, les attentes de la famille, sont fortes pour ces enfants que l’on a voulu « intégrer » et dont l’angoisse fait maintenant effraction, pour ces adolescents qui « pètent les plombs » quand est apparue une figure d’autorité. Lors d’une première rencontre, nous n’avons pas le mode d’emploi, nous ne sommes pas sûr de parler la même langue, mais nous espérons trouver avec le sujet et ceux qui prennent soin de lui d’autres issues, d’autres solutions, pour traiter cet « en-trop ».
Même embarras quand l’urgence surgit dans le quotidien de l’institution, alors que nous pensions avoir tissé une trame solide autour de cet enfant qui « fait sa crise » et met à mal les autres enfants et les murs de la maison.
Que cela soit face à une demande d’accueil « en urgence » ou face à un moment de crise dans l’institution, la précipitation des cas d’urgence nous oblige à conclure dans la hâte, avant qu’ils ne se concluent, le plus souvent dans un passage à l’acte.
Sur quoi pouvons-nous alors fonder notre décision? Une boussole : pour le sujet, dans cette modalité particulière de l’adresse qui ne demande pas, mais exige impérativement de l’autre une réponse, dans cette contraction du temps et de l’espace subjectifs, quelque chose s’est décidé en lui et nous pouvons nous en orienter.
Oui, il est urgent de répondre à l’urgence, quelle que soit sa manifestation phénoménale, pour autant que notre intervention se règle sur ce trait d’événement imprévu, de hors-sens, qui est au coeur de l’urgence.
Quand l’exception, c’est la règle
Pour l’individu comme pour le collectif, les lois de « l’état d’urgence » sont des lois d’exception : quand un sujet est entré dans cette zone, il se produit lui-même comme objet, objet rejeté, objet à détruire ou objet destructeur. Il s’agit pour nous de l’accompagner dans ce moment de simplification mortelle pour en limiter les ravages, avec les moyens qui conviennent, qui ne sont pas toujours ceux de la parole, même s’ils visent à retrouver les complications que nous fait le discours.
Dans les institutions du RI 3, orientées par la psychanalyse, nous cherchons avec le sujet, et nous les suscitons, les diverses occasions où il pourra élaborer les traductions singulières de l’insupportable qui fait son tourment. Comment vont-elles pouvoir loger cette exception dont l’urgence fait signe ? Comment vont-elles permettre une issue pour les significations qui s’y trouvent prisonnières ? Un pari, qui n’est pas déjà écrit dans des règles ou des règlements, est à chaque fois appelé pour y répondre, à côté. La contingence d’une rencontre entre l’enfant et un intervenant, les mots et les lettres qui s’y produisent, peuvent alors faire points d’appui, traces à partir desquelles quelque chose d’une exception peut commencer à s’écrire dans « une fraternité discrète ».
Les Journées du RI3 seront l’occasion d’entendre comment nous accueillons, au-delà de toute « aide samaritaine » et de tout idéal de normalisation, le cristal de l’urgence, avant qu’il ne vole en éclats …