PIPOL IV | Barcelone 11 et 12 juillet 2009 |
4ème Rencontre européenne du Champ freudien | |
Bulletin de préparation et d’informations à la Rencontre | |
Clinique et pragmatique de la désinsertion en psychanalyse |
Date : dimanche 14 juin 2009 Modérateur : Judith Miller Compte rendu de la 6ème soirée préparatoire à PIPOL IV
Le 5 juin 2009 au local de l’ECF
Peut-on parler d’enfant désinséré ? Selon ses parents et l’école qui les oblige à consulter, Kevin est un enfant surdoué et hyperactif. Or, loin de pouvoir traiter la jouissance qui l’assiège, l’assignation de cet enfant à ces S1 accentue son exclusion du lien social. Armelle Gaydon considère que la cure d’un enfant doit viser à le désinsérer de ce type de signifiants maître astreignants. Rapidement, en séance, Kevin évoque ses hallucinations. Il voit des couleurs qui flottent devant ses yeux. Devant ses parents peu réceptifs, il parle aussi de la voix de Dieu qui lui intime d’arrêter l’une des multiples activités que ces derniers l’obligent à pratiquer. L’analyste se saisit de cette perche que l’enfant lui tend : « La voix de Dieu hallucinée lui donne des ordres qui permettent de faire exister un moins » précise-t-elle. Kevin a un savoir sur la position d’objet a qu’il occupe pour ses parents. Il sait qu’il est tout pour eux. Eux-mêmes ne peuvent prendre appui sur la fonction du Nom-du-Père pour l’élever. L’analyste va se laisser quitter par l’enfant lorsque le père commence à montrer des signes manifestes de persécution. Tout ce qui s’interpose réellement entre son fils et lui le menace directement. La cure prend fin avant de provoquer la déprise du père. Sur le seuil de la porte, l’enfant lance alors un joyeux « a-dieu ! » à celle qui l’a soutenu dans son effort pour donner sa place au manque. Avec John, la configuration est différente. Cet enfant n’a pas occupé la place d’objet de ses parents. John a eu affaire au désir anonyme d’un Autre qui n’a pu transformer son cri en appel. Ce n’est qu’à six ans qu’il a prononcé son premier mot, « poisson », quand il a été séparé de sa mère pour la première fois. Dominique Holvoet précise qu’il a fallu le surgissement de l’Autre désirant, via l’Autre institutionnel, pour que cet enfant produise le premier signifiant qui lui permette de loger son corps dans le langage. Plus tard, lorsqu’il arrive au Courtil, à l’âge de 11 ans, John se sert de noms propres dans le fil de ce premier signifiant. Il parle ainsi de l’Horreur (c’est ainsi qu’il transforme le nom du navire l’Aurore du Capitaine Haddock) et du Titanic (dont il vient de voir le film). Ces signifiants lui servent d’ancrage minimal dans cet Autre d’où les questions de son existence et de son sexe peuvent se poser. Pourquoi est-il en vie ? Pourquoi est-il un garçon ? Ces questions ne demandent pas de réponse définitive. Leur relance et leurs modulations suffisent. Pour produire la béance d’un vide où loger son être comme manque dans le symbolique, John attaque la langue en la déformant. Mais l’invention d’une langue privée ne suffit pas. L’impossible séparation avec la chaîne signifiante qui le traverse de part en part va nécessiter la mise en acte de la coupure opérée par les rencontres régulières avec un psychanalyste. Au fil des années passées dans l’institution, le traitement du « ça parle » hallucinatoire s’est effectué par la réduction du champ de la parole et l’activation de la ponctuation. Dominique Holvoet le montre avec clarté : une insertion sociale définie comme prise valide dans l’Autre n’est possible qu’à la condition d’en être séparé. John quitte le Courtil à 23 ans. Il emporte avec lui « le paquebot de la liberté ». VERSION EN ESPAÑOL
Informe de la sexta noche preparatoria de PIPOL IV 5 de Junio 2009 en el local de la ECF ¿Podemos hablar del niño des-insertado? Según sus padres y la escuela que los obliga a consultar, Kevin es un niño superdotado e hiperactivo. Sin embargo, lejos de poder tratar el goce que lo asedia, la asignación de este niño a esos S1 acentúa su exclusión del lazo social. Armelle Gaydon considera que la cura de un niño debe apuntar a des-insertarlo de ese tipo de significantes amo limitantes. Rápidamente, en sesión, Kevin evoca sus alucinaciones. Ve colores que flotan delante de los ojos. Delante de sus padres poco perceptivos, habla de la voz de Dios que lo intima a detener una de sus múltiples actividades que éstos últimos le obligan a practicar. La analista se aferra de ese bastón que el niño le tiende: “La voz de Dios alucinada le da órdenes que le permiten hacer existir un menos” le precisa. Kevin tiene un saber sobre la posición del objeto a que él ocupa para sus padres. Sabe que é es todo para ellos. Ellos mismos no pueden tomar apoyo sobre la función del Nombre del Padre para levantarlo. El analista va a dejarse abandonar por el niño cuando el padre comienza a mostrar signos manifiestos de persecusión. Todo lo que se interpone realmente entre su hijo y él lo amenaza directamente. La cura termina antes de provocar el desenganche del padre. En el umbral de la puerta, el niño lanza un feliz “adiós” a aquella que lo sostuvo en su esfuerzo para dar su lugar a la falta. Con John, la configuración es diferente. Este niño no ha ocupado el lugar del objeto de sus padres. John tuvo que vérselas con el deseo anónimo de un Otro que no ha podido transformar su grito en llamado. Sólo a los seis años pronunció su primera palabra, “veneno”, cuando fue separado de su madre la primera vez. Dominique Holvoet precisa que fue necesario el surgimiento del Otro deseante, por la vía del Otro institucional, para que este niño produjera el primer significante que le permitiera alojar su cuerpo en el lenguaje. Más tarde, cuando llega al Courtil, a la edad de 11 años, John se sirve de los nombres propios en el hio de ese primer significante. Habla así del Horror (es así que él transforma el nombre del navío la Aurora del capitán Haddock) y del Titanic (del cual viene a ver la película). Esesignificante le sirven de anclaje mínimo de ese Otro de donde le vienen las cuestiones de su existencia y de su sexo pueden plantearse. ¿Por qué vive? ¿Por qué es niño? Esas cuestiones no demandan una respuesta definitiva. Su empuje y sus modulaciones son suficientes. Para producir hiancia de un vacío donde alojar su ser como falta en lo simbólico, John ataca la lengua defprmándola. Pero la invención de una lengua privada no es suficiente. La imposible separación con la cadena significante que le atraviesa de lado a lado va a necesitar la puesta en acto del corte operado por los encuentros regulares con un psicoanalista. Con los años pasados en la institución, el tratamiento del “eso habla” alucinatorio se efectúa por la reducción del campo de la palabra y la activación de la puntuación. Dominique Holvoet lo muestra con claridad: una inserción social definida como apuesta válida en el Otro no es posible sino a condición de estar separado. John deja el Courtil a los 23 años. Lleva consigo el “equipaje de la libertad”. Traducción del francés: Mario Elkin Ramírez