Nous nous engageons pour la recherche et l’enseignement supérieurLa communauté scientifique a montré depuis plusieurs années sa volontéd’améliorer le dispositif de recherche et d’enseignement supérieur, enfaisant des propositions concrètes qui restent d’actualité. Toutefois laprofonde restructuration de l’enseignement supérieur et de la rechercheactuellement engagée par le gouvernement conduit à mettre l’activitéscientifique sous contrôle direct du pouvoir politique (bien au delà de ladéfinition des grandes orientations dont il a la responsabilité). Denombreuses voix ont critiqué les mesures gouvernementales, en particulier desdirecteurs de laboratoires, des médaillés du CNRS, son conseil scientifique(dont ses membres étrangers), des conseils d’universités, des assembléesde laboratoires ; le Conseil d’Administration du CNRS n’a pu se tenir le 19juin traduisant notre profonde inquiétude face à la restructuration imposéeà cet organisme, qui menace sa cohésion et son indépendance. Afin de sortird’une crise qui ne peut qu’affaiblir la recherche française, et deretrouver la confiance nécessaire pour réformer nos institutions dans le sensde l’intérêt collectif, nous demandons donc aujourd’hui :
1 – Que toute évolution du dispositif de recherche se fasse dans le respectde l’autonomie scientifique et des principes de collégialité et dedémocratie des institutions universitaires et de recherche.
2 – Que des moyens suffisants, financiers comme humains (chercheurs etenseignants-chercheurs, personnels de soutien technique et administratif),soient attribués aux universités et aux organismes, sur une basepluri-annuelle. Les établissements pourront ainsi construire une politiquescientifique, leurs laboratoires pourront développer leurs propres projets etle principe de fonctionnement de la recherche et de l’enseignement supérieursur la base de postes statutaires, garant d’une indépendance effective, serapréservé.
3- Que le CNRS couvre tous les champs du savoir, afin de pouvoir développerune politique scientifique globale et faire collaborer les disciplines entreelles.
Ces demandes ont un coût, qui peut être assumé à l’intérieur del’enveloppe globale affectée à l’enseignement supérieur et à larecherche.Nous sommes déterminés à inscrire notre action dans la durée. Conscients denotre responsabilité dans la mise en oeuvre d’une évolution du systèmed’enseignement supérieur et de recherche, nous nous engageons àn’accomplir aucune tâche qui contribuerait à affaiblir les fondementsmêmes de notre activité et son avenir à court terme, en cohérence avec lecommuniqué du 23 juin signé par des directeurs de laboratoires et desresponsables d’instances scientifiques. Si nous ne sommes pas entendus, nousmettrons en place une grève administrative progressive ; en particulier, nousnous engageons à :
1- Suspendre notre participation aux activités d’expertise etd’évaluation pour l’ANR et l’AERES.
2- Refuser de transmettre toute donnée permettant le pilotage de la rechercheau moyen d’indicateurs contournant l’expertise scientifique.
3- Dans un second temps et si le gouvernement reste sourd à nos demandeslégitimes, pour les directeurs de laboratoires, les responsables d’instancesscientifiques et les membres de ces dernières, démissionner de leurs mandats.
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Isabelle This Saint-Jean
Vice-présidente de Sauvons La RechercheProfesseur à l’Université Paris Nord 13
Membre du CEPN (UMR 7115 Université Paris Nord 13)Chercheuse associée à PHARE (EA Université Paris 1)
Université Paris Nord 1399, avenue Jean-Baptiste Clément 93430 Villetaneuse
Tel. : 33 1 42 81 53 77 [email protected]