Éditorial
… La lettre n’est pas faite pour communiquer quelque chose du sujet, car celui-ci n’est pas à confondre avec un personnage. Il n’y a, en ce sens, aucun message à déchiffrer. Et d’ailleurs comme nous l’indique Lacan à propos du conte d’Edgar Poe, le véritable sujet de l’affaire c’est la lettre.
C’est ce qu’une psychanalyse apprend et c’est ce qu’un psychanalyste doit savoir : de la lettre ou des lettres en souffrance dont il est l’émissaire, pour un temps dans le transfert, il deviendra litter (déchet), soit ce qui reste de ce parcours ou de ce détour qu’est une analyse.
Voilà pourquoi, le psychanalyste s’intéresse à ce passage de letter à litter, car si la lettre ne borde qu’un trou, vide de tout message, elle est néanmoins ce qui lui permet de ne pas confondre le savoir et la jouissance.
La lecture de ce numéro donnera au lecteur plus qu’un aperçu sur ce qu’il en est de la lettre et de ses enjeux, à travers le discours de l’analyste, dans notre monde actuel. Voilà pourquoi, le psychanalyste se doit, au jour le jour, de suivre et d’ouvrir les yeux sur ce qui se passe dans ce monde où l’on ne jure que par la communication, afin que la lettre porte.
Lilia Mahjoub,
Paris, mars 2008.
Lettre et littérature
Alexandre Stevens : Clinique de la lettre
Guy de Villers : Litter, letter, littoral
Éric Laurent : De la disparité dans l’amour
Daniel Pasqualin : RAF
Clinique du transfert
Jean-Pierre Klotz : Un fracas clinique
Pierre Naveau : Le transfert dans la psychose
Malaise contemporain
Miquel Bassols, Enric Berenguer, Éric Laurent : Lost in cognition
Daniel Roy : Le lien social : nouvelles règles, nouveaux troubles
Notre orientation
Jacques-Alain Miller : Causerie sur les formations de l’inconscient