Editorial
Institut national de prévention et d’éducation pour la santé. On se demande vraiment qui baptise nos grands établissements d’État et leur décerne leurs acronymes. Vous avez dit… Inpes ? Inpes-te ou Empes-te ? Inpes-tiféré ou Inpes-ticide ? à moins que… Inpes-tilence. “Pestilence” ? Voyons le Petit Robert : “odeur infecte, miasme putride, infection”. L’Inpes a lancé sur le territoire national une gigantesque campagne de désinformation sur la dépression de l’adulte, avec spots télé, spots radio, un guide diffusé à un million d’exemplaires, des dépliants ; les médias y ajoutent : interviews, témoignages, photos. Des enquêtes ? Il y en a très peu, ou pas du tout. Ce matraquage sans précédent a pour but d’imposer 7 thèses : 1) que la dépression existe ; 2) que c’est une maladie ; 3) qu’elle ne cesse de gagner du terrain dans la société au point d’être devenue un problème de santé publique ; 4) qu’elle est donc à soigner de toute urgence ; 5) qu’elle se soigne par la médication et le conditionnement ; 6) que la dépression n’a pas de dimension existentielle ; 7) que la psychanalyse n’est pas un recours possible. D’énormes moyens financiers, provenant des caisses de l’État, non sans la contribution, au moins indirecte, des laboratoires, ont été mis au service de la promotion unilatérale de ces 7 thèses, toutes hautement contestables.
En face de cette déferlante médiatique, il y a quoi ? Il y a nous, LNA, Le Nouvel Âne. “LNA, combien de divisions ? – Autant que Léonidas aux Thermopyles !” Nous verrons bien si nos 10 000 exemplaires parviennent à enrayer l’opération “dépression partout”. Il faudrait pour cela qu’ils déclenchent les médias.
Il y a bien un enjeu de santé publique, et c’est la prévention des tentations suicidaires. Elle concerne les adultes, mais aussi les enfants de plus en plus jeunes. Combien faudra–t-il de Virginia High Tech et de Colombine pour faire saisir que le passage à l’acte (auto- et hétéro-agressif) a une logique, que la psychanalyse a éclairée? Pour Freud, la tristesse, ce n’est pas un dysfonctionnement organique qui en est responsable, c’est la vérité (voir le billet de François Leguil) ; c’est pourquoi la tristesse est souvent lucide. Elle est légitime quand il y a deuil ; quand elle devient symptôme, elle le demeure, tant que reste bâillonné le désir qu’elle enserre. Ce symptôme, qui est intime, est en même temps connecté au malaise de la société, à ses prescriptions de savoir et de pouvoir sans limite.
Réduire l’humain à une chaîne de neurones et de neurotransmetteurs, ce n’est pas seulement le réduire à la servitude, c’est le condamner à une dépression définitive.
Instituto nacional de prevención y de educación para la salud. Nos preguntamos verdaderamente quien bautiza nuestros grandes establecimientos de Estado y les concede sus acrónimos. ¿Usted dijo…Inpes? ¿Inpes-te o Empes-te? [pestilente] Inpes-tífero o Impes-ticida? A menos que sea…Inpes-tilencia. ¿“Pestilencia”? Veamos el Petit Robert: “olor infecto, miasma pútrido, infección”. El Inpes ha lanzado sobre todo el territorio nacional una gigantesca campaña de desinformación sobre la depresión del adulto, con cuñas de tele, cuñas radiales, una guía difundida con un millón de ejemplares, los plegables; los medias añaden: entrevistas, testimonios, fotos. Y ¿encuestados? Hay muy pocos, o ninguno. Ese bullicio sin precedentes tiene por fin imponer 7 tesis: 1) que la depresión existe; 2) que es una enfermedad; 3) que no cesa de ganar terreno en la sociedad al punto de haberse vuelto un problema de salud pública; 4) que es entonces urgente curarla; 5) que se cura por la medicación y el acondicionamiento; 6) que la depresión no tiene dimensión existencial; 7) que el psicoanálisis no es un recurso posible. Enormes medios financieros, provenientes de las arcas del Estado, no sin la contribución, al menos indirecta, de los laboratorios, han sido puestas al servicio de la promoción unilateral de esas 7 tesis, inmensamente discutibles.
De cara a este despliegue mediático, ¿que hay? Estamos nosotros, el Nouvel Âne. “LNA, ¿cuantas divisiones? – ¡Tantas como tenía Leonidas en las Termópilas!” Veremos si nuestros 10000 ejemplares logran atajar la operación “depresión por todas partes”. Para ello será necesario que lleguen a desencadenar los medias.
Hay una apuesta de la salud pública, y es la prevención de las tentaciones suicidas. Ésta concierne los adultos, pero también a los niños cada vez más jóvenes. ¿Cuantas Virginia High Teach y Colombines serán precisas de para darse cuenta que el pasaje al acto (auto y hetero-agresivo) tiene una lógica, que el psicoanálisis ha esclarecido? Para Freud, la tristesa, no es un disfuncionamiento orgánico responsable de esta situación, sino la verdad (ver el recuadro de François Leguil); es porque la tristeza es frecuentemente lúcida. Es legítima cuando hay un duelo; cuando se vuelve síntoma, permanece, en tanto resto amordazado el deseo que ella contiene. Ese síntoma, íntimo, está al mismo tiempo conectado al malestar de la sociedad, a sus prescripciones de saber y de poder sin límite.
Reducir el humano a una cadena de neuronas y de neurotransmisores, no es solamente reducirlo a la servidumbre, es condenarlo a una depresión definitiva.
Agnès Aflalo
Traducción de Mario Elkin Ramírez
Mais non, le mal est fait : quoi que dira son entourage, l’oeil public ne le lâchera plus, on scrutera ses pâleurs, son regard, son teint, son port de tête, son pas, ses cernes …
Malheur à lui au premier coup de pompe ! Nous vivons désormais dans un monde où la
sainte fatigue n’existe plus : c’est la déprime, la dépression, chérie, où es-tu ? Vite, mon
antidépresseur !
Il s’agit pourtant d’un homme, rappelezvous, qui, depuis cinq ans, quand il devint ministre de l’Intérieur, ébahit ses concitoyens par une énergie, une faconde, un aplomb, un zest, enfin une joie de vivre, apparemment inépuisables.
Depuis son élection à la présidence, à leur tour l’Europe et le monde se sont étonnés du
phénomène. Quand les peuples commencèrent à mesurer leurs dirigeants à son aune, ils
leur semblèrent qu’ils vivaient au ralenti. Mais voilà un divorce. Aussitôt, disons en
moins de deux, on nous le transforme en déprimé, sinon effectif (“Voyez, il a souri”),
du moins potentiel. Ce n’est qu’un cri : va-til tenir ? va-t-il tenir dopé ? à coup de
pilules ? une bonne petite psychothérapie comportementale ? du genre à vous saper le
moral : mais non, mais non, vous n’avez pas tout raté dans votre vie, veuillez, s’il vous
plaît, cocher ces petites cases.
Je veux bien que tout ceci ne soit pas un fait politique, comme le serinent nos Sages, qui
sont les éditorialistes de nos grands journaux, mais j’attends qu’ils nous démontrent
que ce n’est pas un fait de société.
La dépression, le soupçon de la dépression, est désormais partout. Il n’y aura bientôt sur
cette Terre que des déprimés et ceux qui se défendent contre la dépression par la
manie et l’hypomanie, ce que l’on appelait jadis, dans les siècles d’ignorance, la bonne
humeur, l’allant, l’allégresse. Ah, Molière ! Il faudrait ta plume divine pour percer la boudouille de ces Diafoirus ! Comment en est-on arrivé là ?
DEPRESSION DAY
C’est le nouveau D-DAY. Depuis quatre ans en Europe, le 9 octobre, cinq pays plus le nôtre célèbrent la Journée européenne de la Dépression (European Depression Day) : Allemagne, Belgique, Espagne, Italie, Royaume Uni. Cette année, à l’heure du petit déjeuner, on pouvait entendre Magali se raconter : dépressive depuis l’âge de 15 ans, la voici guérit, elle en a 47. Si vous avez pris le train à la gare Montparnasse le 11 octobre, vous êtes tombé sur la dizaine de stands de l’association France Dépression informant le public des “différentes facettes de la dépression et des troubles psychiques : son diagnostic précoce, sa prévention, ses solutions”, au milieu des flons-flons du groupe des Polycordes. Oui, l’HOMO FESTIVUS, dénoncé par le regretté Philippe Muray, était de la partie, il intronisait le nouvel HOMO DEPRESSUS qui achevait de naître. Si vous étiez là vers 13 heures, vous avez pu assister à un lâcher symbolique de ballons aux couleurs de la Journée Dépression. On signale quelques animations en province, à Rouen, à Tours, à Nancy. Dans le Val d’Oise, une expérience de pointe est en place depuis le mois de mai de l’année dernière, le REDEP (Réseau Dépression), doté de structures départementales “pour l’écoute, l’accueil, et la prise en charge des personnes affectée de troubles dépressifs”.
Tout cela ne va pas bien loin, soit, mais accrochez-vous, ce n’est qu’un début. L’OMS a d’ores et déjà établi qu’en l’an 2020, la dépression sera la première cause d’invalidité WORLD-WIDE, après les maladies cardiovasculaires. C’est programmé. Attendez-vous donc à voir des REDEP partout, avec orchestre et ballons, peuplés de Docteurs Knock qui ne seront plus des médecins d’ailleurs, mais des agents de santé mentale, formés à faire remplir les questionnaires, à mener des entretiens standardisés, et à distribuer potions et pilules selon un barème, jusqu’à ce que ces produits fassent l’objet de la publicité directe au consommateur soit autorisée, ce qui ne saurait tarder, et que certains de ces produits finissent par être en vente libre.
Comme nous sommes en retard, n’est-ce pas ? Aux Etats-Unis, le National Depression Screening Day (la Journée nationale du dépistage de la Dépression) existe depuis 1991. Invariablement tous les ans, au mois d’octobre, le jeudi de la Mental Illness Awareness Week (la Semaine de prise de conscience de la maladie mentale), on part à la chasse aux déprimés : vous regardez des vidéos qui font votre éducation ; vous attrapez des dépliants, des guides, des petits manuels très bien faits ; vous remplissez votre questionnaire ; vous échangez un petit peu avec un spécialiste en maladie mentale ; si quelque chose lui paraît clocher, il prescrira une évaluation complète. Quelque chose vous paraît aller de travers chez un parent, un proche, “a loved one” ? C’est prévu, nous avons un questionnaire pour ça aussi. Vous ne pouvez vous déplacer ? Ce n’est pas grave : nous examinons soigneusement les questionnaires envoyés par courrier électronique. Prenez exemple sur les soldats de Fort Benning, en Géorgie, retour d’Irak : cette année, la majorité a voulu être testée pour dépression, on s’en réjouit à www.mentalhealthscreening.org
Pauvre France, ta santé mentale fout le camp, et tu t’en soucies comme d’une guigne. Heureusement, il y a l’Europe, elle s’est saisie de la question. EAAD, l’Alliance européenne contre la Dépression, mise en place dans le cadre de l’Alliance de Nuremberg, a tenu son 5ème General Meeting à Leipzig : Lisa Wittenburg, EAAD Project Manager, a bon espoir que la Commission européenne continue de subventionner l’opération : tant de gens meurent de dépression, et il faut penser aussi à tout le petit peuple bureaucrate qui en vit à EAAD. Coordonner les actions Dépression sur toute l’Europe n’est certainement pas une sinécure.
Attention ! Il ne sera pas dit que la France – la France, une certaine idée de la France, France, mère des arts, des armes, et des lois – s’accommodera d’être à la traîne dans la course à la dépression. Non, ce sera désormais France, mère des arts, des armes, et des lois – et de la dépression. D’ailleurs, où est-il paru, ce poème de du Bellay ? Vous ne vous souvenez pas ? C’est le neuvième sonnet d’un recueil qui s’intitule comment ? Les Regrets, comme par hasard. Et la date ? 1558. En matière de dépression, nous, Français, nous n’avons de leçon à recevoir de personne. Comment dit Éluard, au fait ? Dépression j’écris ton nom ?
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NOVIEMBRE-DICIEMBRE 2007 NAVARIN ÉDITOR
Le Nouvel Âne
Español
Depresión, escribo tu nombre
¡ La depresión! ¡La depre! La palabra corre, galopa, y rinforzando de boca en boca allí va el diablo, está de ahora en más en todas partes, desde hace algunos días habita el palacio del Eliseo. “Otra vida comienza para el jefe de Estado”, escribía desde Lisboa el periodista de Le Monde pegado a sus pasos, M Philippe Ridet. “¿Qué presidente será ahora que está solo?” “¿Depresivo, fragilizado?” Uno de sus consejeros que quiere ser tranquilizador: “El ejercicio del poder – dice – le ganará a la depresión.”
Pero no, el mal está hecho, se diga lo que se diga en su entorno, el ojo público no lo dejará más, se escrutará su palidez, su mirada, su tinte, su porte, su paso, sus ojeras…
¡Maldita su primera crisis de agotamiento!
Vivimos de ahora en más en un mundo donde la santa fatiga ya no existe: es la depre, la depresión, querida, ¿donde estás? ¡Rápido, mi antidepresivo!
Sin embargo se trata de un hombre, recuerden, que desde hace cinco años, cuando fue nombrado ministro del Interior, dejó estupefactos a sus conciudadanos por su energía, su fecundidad, su aplomo, una prontitud, en fin una alegría de vivir, aparentemente inagotables. Después de su elección como presidente, Europa y el mundo a su vez se sorprendieron del fenómeno. Cuando los pueblos comenzaron a medir a sus dirigentes con su vara, les pareció que vivían a ritmo lento.
Pero ocurrió un divorcio. Inmediatamente, digamos en menos de un dos por cuatro, se lo transforma en deprimido, si bien no efectivo (“Miren, se sonrió”), al menos potencial. No es más que un grito: ¿va a poder aguantar? ¿Va a sostenerse dopado?, ¿a fuerza de pastillas? Una buena pequeña psicoterapia comportamental? De esas que te visten la moral: pero no, pero no, usted no ha fracasado en todo en su vida, por favor complete estos casilleros.
Estoy de acuerdo en que todo esto no es un hecho político, como nos machacan nuestros Sabios, que son los editorialistas de nuestros grandes diarios, pero espero que nos demuestren que no es un hecho social. La depresión, la sospecha de la depresión, está de ahora en más en todas partes. Pronto no habrá en esta Tierra más que deprimidos y aquellos que se defienden contra la depresión por la manía y la hipomanía, es lo que hace mucho tiempo se llamaba, en los siglos de la ignorancia, el buen humor, la energía (allant), la alegría. (allegresse) . !Ah, Molière !¡Haría falta tu pluma divina para perforar la tontería (boudouille) de esos Diafoirus! ¿Cómo hemos llegado a esto?
DEPRESSION DAY
Es el nuevo D-Day. Desde hace 4 años en Europa, cinco países más el nuestro celebran el 9 de octubre la Jornada europea de la Depresión (European Depression Day) : Alemania, Bélgica, España, Italia, Reino Unido. Este año, a la hora del desayuno, podíamos escuchar a Magali que contaba: depresiva desde los 15 años, la vemos ahora curada, tiene 47.
Si usted tomó el tren en la estación Montparnasse el 11 de octubre, usted cayó en la decena de stands de la asociación Francia Depresión que informa al público sobre las “diferentes facetas de la depresión y de los trastornos psíquicos: su diagnóstico precoz, su prevención, sus soluciones”, en medio de los acordes del grupo de Policordes. Sí, el HOMO FESTIVUS denunciado por el lamentado Philippe Muray, era de la partida, entronizaba al nuevo HOMO DEPRESSUS que acababa de nacer. Si usted estuvo allí alrededor de las 13 horas, usted pudo asistir a una suelta simbólica de globos con los colores de la Jornada Depresión.
Anuncian animaciones en la provincia, en Rouen, en Tours, en Nancy. Existe en el Val d´ Oise, una experiencia de avanzada desde el mes de mayo del año pasado, el REDEP (Red depresión), dotada de estructuras departamentales “para la escucha, la recepción y tomar a su cargo a las personas afectadas de trastornos depresivos”
Todo esto no va muy lejos, pero agárrense, solo es el comienzo. La OMS ha establecido de ahora en más, que en el año 2020, la depresión será la primera causa de invalidez WORLD-WIDE, después de las enfermedades cardiovasculares. Está programado. Esperen para ver REDEP por todas partes, con orquesta y globos, pobladas de Doctores Knock que, por otra parte ya no serán médicos sino agentes de salud mental formados para hacer completar cuestionarios, para conducir entrevistas estandarizadas, y para distribuir pociones y píldoras según un tabla, hasta que estos productos sean objeto de la publicidad directa al consumidor, es decir autorizada, lo que no va a tardar, y que algunos de estos productos terminen por ser de venta libre
Qué retrasados estamos, ¿no es cierto? En los Estados Unidos, le National Depresión Screening Day (la Jornada nacional de la detección de la depresión) existe desde 1991. Invariablemente todos los años, en el mes de octubre, el jueves de la Mental Illness Awareness Week (la Semana de la toma de conciencia de la enfermedad mental), parte a la caza de los deprimidos: ustedes miran videos que los educan; se llevan folletos, guías, pequeños manuales muy bien hechos; completan cuestionarios; hacen algún intercambio con un especialista en salud mental; si algo le parece que no anda bien; le prescribirá una evaluación completa. ¿Les parece que algo anda mal con un pariente, una persona cercana, “a loved one”? Está previsto, tenemos un cuestionario para eso también. ¿Usted no puede desplazarse? No es grave: examinamos cuidadosamente los cuestionarios enviados por correo electrónico. Tomen el ejemplo de los soldados de Fort Benning, en Georgia, a la vuelta de Irak: este año, la mayoría quiso ser tratado por depresión, se regocijan de ello en www.mentalhealthscreening.org
Pobre Francia, tu salud mental se escapa, y tú no te preocupas ni un poco. Felizmente existe Europa, ella se ha hecho cargo de la cuestión. EAAD, la Alianza europea contra la Depresión, puesta en forma en el marco de la Alianza de Nuremberg, ha realizado su 5to General Meeting en Leipzig : Lisa Wittenburg, EAAD Project Manager, tiene la esperanza de que la Comisión europea continúe subvencionando la operación: tanta gente muere de depresión, y hay que pensar también en todo el pequeño pueblo burócrata que vive de ello en la EAAD. Coordinar las acciones Depresión sobre toda Europa no es ciertamente un trabajo descansado.
¡Atención! No se dirá que Francia – Francia, una cierta idea de Francia, Francia madre de las artes, de las armas y de las leyes – se acomodará estando en el último puesto en la carrera de la depresión. No, será de ahora en adelante Francia, madre de las artes, de las armas y de las leyes – y de la depresión. Por otra parte, ¿dónde apareció ese poema de du Bellay? No se acuerdan? El noveno soneto de una recopilación que se titula cómo? Como por azar Les regrets* (Los lamentos). ¿Y la fecha? 1558. En materia de depresión, nosotros franceses, no tenemos que recibir lecciones de nadie. ¿Cómo dice Eluard, de hecho? ¿Depresión, escribo tu nombre?
• JACQUES-ALAIN MILLER
Traducción: Silvia Baudini
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*Nota de traducción: se incluye un extracto de Les regrets
Extracto de Les regrets de Du Bellay
France, mère des arts, des armes et des lois,Tu m’as nourri longtemps du lait de ta mamelle :Ores, comme un agneau qui sa nourrice appelle,Je remplis de ton nom les antres et les bois.
Si tu m’as pour enfant avoué quelquefois,Que ne me réponds-tu maintenant, ô cruelle ?France, France, réponds à ma triste querelle.Mais nul, sinon Écho, ne répond à ma voix.
Entre les loups cruels j’erre parmi la plaine,Je sens venir l’hiver, de qui la froide haleineD’une tremblante horreur fait hérisser ma peau.
Las, tes autres agneaux n’ont faute de pâture,Ils ne craignent le loup, le vent ni la froidure :Si ne suis-je pourtant le pire du troupeau.
Communiqué du Nouvel Âne
Les 3 Ecoles européennes, ELP, NLS, SLP, et les trois latino-américaines EBP, EOL, NEL, ainsi que les Instituts, ont commandé hier et aujourd’hui 890 exemplaires de LNA 7.