Communiqué de jacques-alain miller ce lundi 19 septembre 2011 à17h 20
Isabelle DURANT, Vice-présidente du Parlement Européen, signe l’appel « Libérez RAFAH ! Du raffut pour RAFAH ! »
Qui est, que pense, Isabelle Durant ? Lire cet entretien.
Alors, Isabelle Durant, vous vous en allez à l’Europe ? (celle-là, je l’ai entendue quelques fois ces derniers mois…)
I.D. : Je n’ai absolument pas l’intention de « partir » ! Le Parlement européen est à Bruxelles, à 10 minutes de chez moi, càd pas plus loin que le Parlement fédéral. Vous avez de drôles d’expression : siéger au Parlement Européen, ce serait une sorte d’entrée en religion ou en retraite. Moi, je me propose de travailler là où je crois que je serai la plus utile.
Non mais vous quittez la politique belge ?
I.D. : Je quitte le sénat, oui, la politique belge, certainement pas. Qu’on soit sénateur, député fédéral ou régional, conseiller communal ou échevin, ou même simple citoyen électeur, se penser en dehors du monde global n’a pas d’intérêt. Il n’est pas plus difficile d’intervenir dans le débat belge de la rue Wiertz que de la rue de la Loi. Quelques uns l’ont fait avant moi et je compte bien rester solidement accrochée non seulement à la réalité politique belge, régionale, schaerbeekoise, mais aussi et surtout à la réalité tout court.
Croire qu’on peut mieux résoudre les problèmes qui affectent la Belgique et les Belges depuis le Sénat belge que depuis le Parlement européen est un non-sens
Des exemples ?
Pourquoi le bureau de poste de votre quartier ou de votre village est-il en passe defermer ? Pourquoi des lignes de chemin de fer sont-elles fermées, des arrêts moins désservis ? Parce qu’il y a quelques mois ou quelques années, ceux qui nous représentent au Parlement Européen ou au Conseil des ministres européens ont participé à la décision qui le permet. Qui le sait ? Qui en est informé ? En tous cas, le résultat est là.
L’Europe ferait-elle mieux par rapport la crise actuelle ?
Evidemment que la définition de nouvelles régulations pour lutter contre la crise financière : cela ne se fera pas au seul niveau belge. La crise n’est d’ailleurs pas que financière. Elle est avant tout celle d’un modèle de développement qui est dans l’impasse totale. En matière d’énergie par exemple, la définition d’objectifs chiffrés en matière de lutte contre le réchauffement climatique (c’est le Parlement européen qui décide sur les objectifs en matière d’énergie renouvelable attribués à la Belgique – pas le Parlement belge ! Quant aux plans de relance : chaque pays concocte son plan, ses mesures, en recyclant parfois de vieilles recettes et sans concertation avec les autres.
Oui, mais ça, ce sont des décisions pour demain, par les gens d’ici et de maintenant…
Où se décide la mise en culture d’OGM ? Qui aura le dernier mot pour décider des centaines de produits chimiques qui seront mis sur le marché dans l’avenir ? Qui décide de faire produire par nos agriculteurs de quoi faire rouler les voitures ? C’est le Parlement Européen et le Conseil des Ministres européens, et souvent des gens que nous avons élus. Qui le sait ? Qui s’y intéresse quand cela se décide ? En tous cas, la décision pourrait peser lourd dans l’avenir. Qui résiste à ces décisions à court terme car elles menacent notre santé comme l’a fait l’amiante pendant des années ? Qui soutient une agriculture de qualité qui fait vivre les producteurs et les rapprochent des consommateurs ?
Bon, bon, d’accord… Dites, mais quand cette mouche européenne vous a-t-elle piquée ?
J’ai conservé un excellent souvenir de la Présidence belge de l’Union européenne dans le domaine des transports et de la mobilité en 2001. Là où certains ne cessaient de me chercher des crosses totalement caricaturales en Belgique, nos partenaires européens et l’administration de la commission européennecontinuent à citer notre travail en exemple (temps de travail des routiers négocié notamment avec Michel Rocard, mise en route de Galileo, projet industriel et alternative au GPS américain , Conseil extraordinaire du 14 septembre, travail sur les bateaux à double coque après les désastres de l’Erika et du Prestige en Gallice) A l’époque un certain Olivier Deleuze, secrétaire d’Etat à l’énergie, dépendait de moi. Avec la solide contribution de 5 ministres verts dans différents états membres, et de la commissaire M. Wallström, il a évité au processus de Kyoto de trébucher. Vous imaginez où on en serait si cette étape n’avait pas été franchie.
Isabelle DURANT, Vice-présidente du Parlement Européen, signe l’appel « Libérez RAFAH ! Du raffut pour RAFAH ! »
Qui est, que pense, Isabelle Durant ? Lire cet entretien.
Alors, Isabelle Durant, vous vous en allez à l’Europe ? (celle-là, je l’ai entendue quelques fois ces derniers mois…)
I.D. : Je n’ai absolument pas l’intention de « partir » ! Le Parlement européen est à Bruxelles, à 10 minutes de chez moi, càd pas plus loin que le Parlement fédéral. Vous avez de drôles d’expression : siéger au Parlement Européen, ce serait une sorte d’entrée en religion ou en retraite. Moi, je me propose de travailler là où je crois que je serai la plus utile.
Non mais vous quittez la politique belge ?
I.D. : Je quitte le sénat, oui, la politique belge, certainement pas. Qu’on soit sénateur, député fédéral ou régional, conseiller communal ou échevin, ou même simple citoyen électeur, se penser en dehors du monde global n’a pas d’intérêt. Il n’est pas plus difficile d’intervenir dans le débat belge de la rue Wiertz que de la rue de la Loi. Quelques uns l’ont fait avant moi et je compte bien rester solidement accrochée non seulement à la réalité politique belge, régionale, schaerbeekoise, mais aussi et surtout à la réalité tout court.
Croire qu’on peut mieux résoudre les problèmes qui affectent la Belgique et les Belges depuis le Sénat belge que depuis le Parlement européen est un non-sens
Des exemples ?
Pourquoi le bureau de poste de votre quartier ou de votre village est-il en passe defermer ? Pourquoi des lignes de chemin de fer sont-elles fermées, des arrêts moins désservis ? Parce qu’il y a quelques mois ou quelques années, ceux qui nous représentent au Parlement Européen ou au Conseil des ministres européens ont participé à la décision qui le permet. Qui le sait ? Qui en est informé ? En tous cas, le résultat est là.
L’Europe ferait-elle mieux par rapport la crise actuelle ?
Evidemment que la définition de nouvelles régulations pour lutter contre la crise financière : cela ne se fera pas au seul niveau belge. La crise n’est d’ailleurs pas que financière. Elle est avant tout celle d’un modèle de développement qui est dans l’impasse totale. En matière d’énergie par exemple, la définition d’objectifs chiffrés en matière de lutte contre le réchauffement climatique (c’est le Parlement européen qui décide sur les objectifs en matière d’énergie renouvelable attribués à la Belgique – pas le Parlement belge ! Quant aux plans de relance : chaque pays concocte son plan, ses mesures, en recyclant parfois de vieilles recettes et sans concertation avec les autres.
Oui, mais ça, ce sont des décisions pour demain, par les gens d’ici et de maintenant…
Où se décide la mise en culture d’OGM ? Qui aura le dernier mot pour décider des centaines de produits chimiques qui seront mis sur le marché dans l’avenir ? Qui décide de faire produire par nos agriculteurs de quoi faire rouler les voitures ? C’est le Parlement Européen et le Conseil des Ministres européens, et souvent des gens que nous avons élus. Qui le sait ? Qui s’y intéresse quand cela se décide ? En tous cas, la décision pourrait peser lourd dans l’avenir. Qui résiste à ces décisions à court terme car elles menacent notre santé comme l’a fait l’amiante pendant des années ? Qui soutient une agriculture de qualité qui fait vivre les producteurs et les rapprochent des consommateurs ?
Bon, bon, d’accord… Dites, mais quand cette mouche européenne vous a-t-elle piquée ?
J’ai conservé un excellent souvenir de la Présidence belge de l’Union européenne dans le domaine des transports et de la mobilité en 2001. Là où certains ne cessaient de me chercher des crosses totalement caricaturales en Belgique, nos partenaires européens et l’administration de la commission européennecontinuent à citer notre travail en exemple (temps de travail des routiers négocié notamment avec Michel Rocard, mise en route de Galileo, projet industriel et alternative au GPS américain , Conseil extraordinaire du 14 septembre, travail sur les bateaux à double coque après les désastres de l’Erika et du Prestige en Gallice) A l’époque un certain Olivier Deleuze, secrétaire d’Etat à l’énergie, dépendait de moi. Avec la solide contribution de 5 ministres verts dans différents états membres, et de la commissaire M. Wallström, il a évité au processus de Kyoto de trébucher. Vous imaginez où on en serait si cette étape n’avait pas été franchie.