Forum pour l’abord Clinique de l’autisme du 24 mars à NiceCompte-renduLe 24 mars à 15 heures a eu lieu à Nice le forum organisé par l’Institut psychanalytique de l’enfant et l’ACF Esterel Côte-d’Azur. Il réunissait plus de 180 personnes dans l’amphithéâtre du Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain.Des groupes du CEREDA (Marseille, Gap et Nice), du CIEN (Manosque, Martigues et Nice) s’étaient déplacés puisque la matinée et le début d’après-midi étaient consacrés à l’atelier régional de l’Institut de l’enfant autour du thème « Découvertes d’enfants ». Certains membres de l’ECF et de l’ACF Estérel Côte d’Azur, travaillant en institution, étaient aussi mobilisés : Chantal Bonneau et François Bony (IME Les Terrasses- Nice), Christine De Georges (CMP du Parc -Nice) et Franck Rollier (CPCT d’Antibes).Alexandre Stevens a introduit la journée avec la question de l’autisme en posant les enjeux éthiques et politiques du problème. Son propos fut relayé, dans la matinée, par Mme Fragiacomo. L’intervenante de Gap se référa au Cas Robert de Rosine Lefort, pour dire la nécessité d’un sujet, qui ne s’est pas séparé de l’objet, de « produire un tenant-lieu de ce moins ». Dans le fil de cette réflexion, lors du forum, Kristell Jeannot évoquait la petite vignette clinique de cet enfant qui, dans son acte pour décompléter l’Autre, avait besoin de placer un objet de l’autre coté de la fenêtre.Alexandre Stevens a ouvert le forum en nous parlant des autistes de haut niveau et de ce qu’ils nous enseignent. Il a mis l’accent, dans chaque cas, sur l’importance fondamentale d’une rencontre : la tante de Temple Grandin qui lui a permis un certain usage de sa machine à serrer ou encore la jeune Carol, double sur laquelle Donna Williams s’appuie pour se faire un corps. Alexandre Stevens nous désignait ainsi, à la faveur d’une rencontre, ce lieu où l’analyste peut être au rendez-vous. Après avoir décliné ce qu’il valait mieux savoir, et ce qu’il fallait ne pas savoir pour se faire le partenaire du sujet, Alexandre Stevens a poursuivi par un cas clinique de sa pratique institutionnelle: « L’enfant qui dit toujours la vérité ». La vérité se résume pour ce sujet à l’exactitude grammaticale de la phrase mais sa formulation lui a donné une certaine position qui eu des effets de pacification.Les échanges avec la salle ont donné lieu à une longue et riche discussion :La fonction du double fut évoquée, ainsi que celle de la complexification de l’objet autistique telle qu’elle avait été soulevée par Eric Laurent à la conférence de presse du Lutétia. Alexandre Stevens fut interrogé par une éducatrice sur la conduite à tenir avec un enfant qui avait élu une brindille comme objet. D’autres parlèrent de la méthode A.B.A. qui, dans un premier temps vise à repérer l’objet du sujet pour ensuite l’en priver ou le gratifier selon la réponse donnée à la consigne éducative. Ceux-là mêmes qui ont dû accepter de se former, en une semaine, à la technique A.B.A. nous ont dit combien la violence faite à l’enfant par cette méthode de « dressage » ne les avait pas laissés indifférents.La journée s’est conclue sur un Witz de Franck Rollier, à savoir qu’il nous fallait, dans notre rencontre avec les autistes, faire « avec les moyens du bord », de ce bord qui fait littoral entre sens et jouissance.J’ai entendu certains dire de cette journée, qu’elle les avait rendus gais.François Bony
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