Colloque de l’Association de la Cause freudienne à AngersLe Crime et ses énigmes à la lumière de la psychanalyse Samedi 23 janvier 2010, de 10heures à 18 heures, Faculté de Droit, Angers Les crimes contemporains se présentent comme dénués de sens . Ils ne peuvent plus s’interpréter dans le registre symbolique et laissent démunis ceux chargés d’en expliquer la logique. Les causes familiales, sociales, culturelles s’effritent comme se sont effritées les catégories de la clinique psychiatrique aptes à permettre d’identifier quel désordre intime est en jeu dans le passage à l’acte. La psychanalyse nous apprend que le sujet qui se trouve commettre un crime, le plus souvent, ne peut avouer ce que lui-même ignore de cette zone obscure, de ce trou qui l’a aspiré et où il a disparu. Et la difficulté à rendre raison de l’insensé, le sentiment d’étrangeté suscité par des criminels souvent si ordinaires dans leur existence et leurs propos, au regard de leurs crimes extraordinaires, conduisent à les rejeter hors du champ de l’humanité, épinglés sous les signifiants abjects de prédateur, de bête ou de monstre qui fleurissent dans les medias. Ce qui échappe au sens commun, ce qui ne s’explique pas par les lois de l’entendement, les dérèglements impensables des conduites humaines, tout cela est familier à la psychanalyse qui est chez elle là où se présentifie le hors sens du réel. Car les lois de la parole et du langage, chez l’être parlant, ne vont pas sans leur envers, ce qui leur échappe, cet impossible à résorber qui dicte au sujet, malgré lui ou contre son idéal lui-même, des actes irrémédiables. Rendre la justice est sans doute, comme psychanalyser, une tâche impossible. Raison de plus pour que juristes, magistrats et psychanalystes se rencontrent autour de cette zone qui est commune à l’exercice de leurs fonctions. La présence du Dr Francesca Biagi-Chai, psychiatre et psychanalyste, qui s’est intéressée au cas d’un illustre criminel Edouard Désiré Landru, sera l’occasion d’entrer plus avant dans l’univers de ces sujets et de leur destin. Nous verrons comment, saisir la logique d’une vie singulière, les coordonnées d’un acte, ses déterminations subjectives, sans préjugés préalables, peut permettre de réintégrer le dit criminel dans la communauté des hommes et de mieux situer la question de la responsabilité et de la juste réponse à y apporter dans chaque cas. Renseignements complémentaires et inscriptions : [email protected] Affiche, programme complet et bulletin d’inscription joints.
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