Première soirée préparatoire aux Journées 2008 de l’ECF : Le rapport sexuel au XXI° siècle
26 Mars 2008 à 21h15
au local1 rue Huysmans – 75006
Paris
En 1970, Pierre Klossowski invente, non sans parodie, une fiction utopique pour la fin du XX° siècle et explicitement pour le XXI°. C’est La Monnaie vivante. Michel Foucault y voyait le plus haut livre de notre époque. La Monnaie vivante est le nom de cette société inventée (et idéale) où l’économie actuelle des besoins serait remplacée par la circulation brownienne des impulsions émotionnelles dégagées du carcan qui les entravent en des unités diverses : Le moi, le langage logique rationnel, les structures marchandes, etc. Qu’y fait-on ? Pour réaliser ce projet «impossible», notre auteur fait une hypothèse : « soit une phase industrielle où les producteurs ont le moyen d’exiger, à titre de paiement, des objets de sensation de la part des consommateurs. Ces objets sont des êtes vivants ». Voilà ce qui aujourd’hui apparaît comme impossible réalisé comme généralité du fonctionnement de cette société idéale. Le paiement n’est plus effectué au moyen du numéraire en tant qu’équivalent général abstrait des échanges marchands (Cf. Marx), mais grâce à des « êtres vivants ». C’est le « corps propre » qui se trouve impliqué en tant que tel dans ce moyen de paiement instauré comme le seul et unique moyen désormais pour effectuer des achats. Le corps vivant devient monnaie d’échange économique. Autrement dit, La Monnaie vivante fait du « rapport sexuel » un nouvel équivalent monétaire général. Que pouvons-nous tirer de cette fiction prévue pour notre siècle ? Quelle conséquences s’y dénudent ? Quelles impasses s’y révèlent ?