Echos du Forum du 23 juin 2012 “Pour un abord clinique de l’autisme” à Metz
en présence de Nathalie Griesbeck, député européenne
D’emblée Pierre Ebtinger et David Sellem rappellent le contexte politique du forum et le ton est donné : une nouvelle attaque contre la psychanalyse, une de plus certes, mais pas n’importe laquelle, et des psychanalystes, et des professionnels orientés par la psychanalyse décident d’une défense car l’enjeu est de taille. Il s’agit de répondre. Et cette défense-réponse s’effectue par la mise en série d’exposés qui, au cas par cas, apportent un éclairage sur le savoir y faire avec les autistes, acquis patiemment, au fil des rencontres, pour tenter de transmettre la pertinence et l’efficacité de l’orientation analytique dans ce type de traitement. Ainsi se succèdent, par l’intermédiaire de 4 tribunes, les différents points de vue de professionnels divers et variés, nous permettant de sentir l’oscillation entre le point de vue clinique et le point de vue politique, et l’importance de les articuler de la façon la plus juste.
Au total, ce sont 20 exposés de 5 à 10 mn qui seront proposés au public venu nombreux, avec Jean-Pierre Rouillon et Jacqueline Berger pour discutants permanents à la tribune. Ces derniers ont réagi aux exposés, dont la qualité n’a pas failli, dont l’effort d’écriture est à souligner, et ont resserré un ou des points vifs dans cette articulation de la psychanalyse et du politique. Le temps nous a manqué, malgré une volonté des organisateurs de faire respecter le timing un peu court, autant que laisser les échanges se produire. Et quels échanges ! Quel enthousiasme à débattre de points précis, nécessaires, fondamentaux, sans rien céder sur la complexité de l’affaire en question.
Le point d’orgue du forum est à situer au moment de l’intervention de Nathalie Griesbeck, députée européenne invitée par les bons soins d’Odile Barthélémy. Sa proposition de venir au Parlement Européen de Strasbourg présenter la pratique analytique avec les autistes, à la suite d’un vif débat avecJean-Pierre Rouillon et Françoise Labridy, a été un temps fort de l’après-midi.
Du côté clinique, beaucoup d’interventions où nous avons eu l’occasion d’entendre les éléments essentiels de chaque sujet de la relation, soignant comme soigné, dans la rencontre, toujours singulière. Et la pratique à plusieurs, et ses effets, évoquée avec brio !
Au final, une journée sous l’égide de l’Institut de l’Enfant, dans laquelle le forum s’est inséré, avec la contribution remarquable des membres de l’ACF-Est et la participation de chaque professionnel, où l’accent à été mis sur l’ultime radicalité de chaque parlêtre, aux prises avec le réel et la jouissance, et surtout, pas sans la psychanalyse.
Bélinda Comyn