Paru juste avant l’annonce de l’autisme comme Grande cause nationale, ce petit livre est une rareté, une exception dans la série des livres consacrés à l’autisme. En effet, il ne se présente pas comme la dernière méthode permettant de rendre l’enfant autiste autonome. Il ne s’agit pas non plus du témoignage d’un sujet autiste de haut niveau. Il s’agit du témoignage, de l’écriture croisée, nouée, des parents de Garance. Dans une écriture superbe qui fait sa place à la poésie, mais aussi au réel, ils nous transmettent leur combat au quotidien pour accompagner leur fille. Ils nous confient leurs moments d’angoisse, d’abattement, leur parcours auprès des médecins et des divers spécialistes, mais aussi les moments de joie, d’émerveillement, de grâce avec leur fille. Dans de courts chapitres, nous découvrons son amour pour la musique, pour Haendel, sa façon abrupte et tendre de faire connaissance avec l’homme ou la femme de passage, sa façon d’étreindre les objets, mais aussi ses colères, ses crises, les moments où elle est perdue. A chaque ligne, ce qui surgit et s’impose, c’est la qualité de l’écoute attentive des auteurs face aux souffrances de leur fille, mais aussi leur respect de ses trouvailles pour s’avancer dans le monde. Ce témoignage déterminé de la richesse d’une vie qui peut sembler chaotique est une leçon d’éthique pour ceux qui rencontrent au quotidien ces sujets si énigmatiques.