Numéro 1, première année
Vous êtes en ligne avec la nouvelle publication de l’Association mondiale de psychanalyse (AMP).
Son nom, Mondō est une trouvaille de son éditrice, Angelina Harari.
Le fin mot de ce titre nous est donné par Jacques-Alain Miller, grâce à son heureuse découverte de sa source japonaise. Les deux kanji (問答) qui composent mondō signifient en effet lorsqu’ils sont séparés, dans le bouddhisme zen, question et réponse, mais une fois assemblés : le dialogue, la conversation. N’oublions pas la barre sur le O qui allonge le son O – Mondooooooo… – comme pour dessiner une perspective, un horizon, le désir de durer qui anime la psychanalyse. On gage en tout cas que Mondō se règlera sur cette échéance.
Son orientation. Mondō est la dépêche online de l’AMP. Pas n’importe quelle institution donc ! Cette institution psychanalytique d’orientation lacanienne, jeune trentenaire, créée pour donner son cadre au réel en jeu dans les productions des analystes. Mondō s’inspire de cette ambition. Si réponse il y a, elle ne vaut que comme réponse du réel.
Sa destination. Mondō dialogue avec chacune des sept Écoles reconnues par l’AMP. Florilège translinguistique, changement de focale à chacune de ses livraisons, au gré de l’actualité. Une conversation à voix haute, puis un passage à l’écrit, sur la vie de l’institution. C’est bien la vie des Écoles qu’il s’agira de saisir, sur le vif, non pas en s’orientant d’une association de professionnels, mais bien plutôt de la séance analytique comme expérience, conformément au modèle de l’École Une. En somme, l’École comme lieu d’un savoir en attente d’être lu, réalisé. L’École comme instituant à chaque moment crucial, dudiscours analytique.
C’est donc en toute logique, que Mondō commence son panorama des Écoles avec l’École de la Cause freudienne et son actualité la plus vive – définir l’enjeu d’un nouveau règlement de la passe. Le retour sur la passe a fait évènement en produisant un effet de coupure dans l’automaton de l’institution.
Ses lecteurs. Quiconque s’intéresse à la psychanalyse dans le monde, quiconque a le goût des bonnes rencontres avec l’inconscient, quiconque se sent concerné par l’opinion lacanienne.
Mondō comme mondial. C’est une boussole, en un temps où le déracinement et la délocalisation gagnent du terrain, où la globalisation est une dé-mondialisation. Dans un tel contexte, il n’est pas rien qu’une institution d’envergure planétaire, soit baptisée, non pas internationale mais association mondiale. Un monde qui rassemble les psychanalystes dans l’orientation lacanienne. Un monde conçu non comme totalité, mais comme Dasein, porté par le sens et son usage de jouissance au service de la cause analytique.