PIPOL NEWS FLASH 14
Quelques questions posées à Janusz Kotara, participant aux Simultanés de PIPOL 6
Pipol News* : Janusz, je crois savoir que vous avez exercé comme médecin dans les ambulances avant de vous engager dans la pratique analytique. Comment cela s’est-il fait ?
Janusz Kotara : J’ai commencé à écrire des poèmes à la fin de mes études. Don d’écrire ou « voix mystique de poésie », cela bouleversait complètement ma vie. À cette époque, je m’intéressais à Jung, Nietzsche et aux rapports qui existaient entre la Bohème et les impressionnistes et surréalistes de Paris. Je finis mes études de médecine en pensant que seule la psychiatrie pouvait, comme spécialisation conjoindre l’art et la médecine. Mais le hiatus qui existait entre un style de « vie bohémienne » que je préférais et le style de vie qui sied au jeune médecin était sans issue. Après quelques mois d’hésitation – continuer ou ne pas continuer une carrière professionnelle ; je pensais à la psychiatrie – je choisis la poésie. Mon choix de travailler dans les ambulances était un compromis. Je devais gagner de l’argent pour survivre, mais dans le même temps, pour vivre mon style de vie, je voulais du temps pour voyager, pour chercher l’inspiration, pour rencontrer d’autres artistes. Le système de travail dans les ambulances me donnait cette possibilité. Comme compromis, c’était évidemment mon symptôme. Comme médecin, je sauvais de la mort ; comme poète, je prétendais sauver mon âme de la mort. En 1991, je trouvais un premier article sur Jacques Lacan. Après une crise personnelle, je me dirigeais vers la psychanalyse.
PN : Vous avez publiés des recueils de poésie ?
JK : Entre 1987 et 2007, j’ai écrit des centaines de poèmes. Je les publiais comme des essais de poésie contemporaine dans des magazines littéraires. Quatre recueils de poèmes ont vu le jour. J’ai gagné quelques prix littéraires, mais secondaires. En 2013, paraitra un CD de douze chansons composées à partir de douze de mes poèmes.
PN : Quels sont en Pologne, selon vous, les signes avant-coureurs du « féminin qui prend le pas sur le viril » ?
JK : Paradoxalement, ou non, un signe avant-coureur du féminin fut le pape Jean-Paul II. La dimension « sans limite » était quelque chose d’absolument palpable. Ce personnage était tellement singulier que pour beaucoup de polonais, il n’y aurait qu’à l’imiter, sans traitement ou attention pour sa propre singularité.
Au niveau politique ou dans la police, du côté des femmes il y a plutôt une revendication phallique qui s’adresse au patriarcat.
Il y a quelques énonciations frappantes qui introduisent une dimension de singularité qui bouleverse la dimension de l’universel et la mythologie de la Pologne. Pensons par exemple, à l’actrice et chanteuse Maria Peszek.
* Interview réalisée par Yves Vanderveken, par mail.
Inscriptions en ligne : www.europsychanalyse.eu
Renseignements : +32 (0)483 365 082 | [email protected] ;applewebdata://3D9FC334-1D8C-4DFB-BB83-48D90CEE8DE6/[email protected]