Comment entre-t-on dans un cartel ?
Entre acte et savoir
L’acte et le savoir font vibrer le travail des cartellisants. L’acte de sortir du même pour s’engager sur un terrain où le savoir se produit, s’oppose à la cristallisation et à la consistance. En effet, le savoir s’y produit pour chacun, articulé aux effets de sa propre analyse.
Cette soirée des Cartels sera l’occasion de mettre au travail une question fondamentale, à savoir : Qu’est-ce qu’on cherche en constituant un cartel ? Qu’est-ce qui pousse quelqu’un à sortir de sa solitude pour s’engager auprès de l’École pour faire avancer la psychanalyse ? Entre acte et savoir, nous nous demanderons quels sont d’une part les effets subjectifs liés au cartel, d’autre part le gain de savoir, la décomplétude d’un savoir, ou la surprise, que produit le travail en cartel.
Le cartel, dispositif conçu par Lacan pour l’étude de la psychanalyse, cet « organe de base »1 du travail de l’École, ne s’inscrit pas dans les critères académiques du Discours universitaire. Ce n’est pas la production d’un savoir universalisant qui est aux commandes comme maître de l’affaire. « Aucun progrès n’est à attendre, sinon d’une mise à ciel ouvert périodique des résultats comme des crises de travail »2. La production assidue d’un savoir ne constitue pas un but en soi, il ne représente pas un progrès non plus.
Alors, nous sommes loin d’une position confortable car témoigner à ciel ouvert des résultats, comme des crises rencontrées, implique un engagement du sujet dans l’acte de dire. C’est ce que nous chercherons à cerner au plus près lors de cette Rentrée des Cartels de l’ECF pour l’Envers de Paris et l’Association de la Cause freudienne d’Île de France.
1 Jacques Lacan, « D’écolage », 11 mars 1980 (extrait de son séminaire)
2 Ibid