Le rapport sexuel au XXIème siècle
La préparation des Journées
Les ACF en province préparent les prochaines Journées de l’ECF – chacune avec son style, son orientation, ses enjeux. Mais, souvent, ce qui se fait, se débat, s’interroge dans ce cadre n’est connu que de l’ACF elle-même – de ses membres, de son public.Changeons la circulation de ces informations et faisons que ces préparations soient présentées à tous, via nos listes électroniques.On trouvera, pour commencer, l’état de cette préparation dans l’ACF-CAPA et à L’Envers de Paris. D’autres suivront.
Hervé Castanet, directeur des Journées 2008.
1 – ACF-CAPA : FRANCHIR DES ÉTAPES
La proximité des Journées d’Automne est une occasion privilégiée, pour chacune des ACF, d’apprécier la variété de son lien à l’École. Les moyens qu’elle choisit afin d’assurer un travail préparatoire et inciter ses membres à une première exploration du thème ne sont pas anodins. Séminaire, cartel plus ou moins fulgurant, mini-journée, après-midi avec appel à contributions… Le choix n’est sans doute pas sans rapport avec les difficultés et les particularités du titre.
La proximité des Journées d’Automne est une occasion privilégiée, pour chacune des ACF, d’apprécier la variété de son lien à l’École. Les moyens qu’elle choisit afin d’assurer un travail préparatoire et inciter ses membres à une première exploration du thème ne sont pas anodins. Séminaire, cartel plus ou moins fulgurant, mini-journée, après-midi avec appel à contributions… Le choix n’est sans doute pas sans rapport avec les difficultés et les particularités du titre.
Cette année, une formule nouvelle a été retenue, jamais expérimentée dans l’ACF-CAPA, celle d’une préparation au sein d’un Atelier animé par les membres du Bureau. Pas vraiment un séminaire interne où la progression du travail implique une contribution engagée de chacun, non plus qu’un cartel toujours ouvert aux possibles chamboulements des questions des uns et des autres, mais un groupe de lecture prétendant faire de celle-ci une expérience de formation. Le texte est celui de Lacan (« La signification du phallus ») passé au crible de l’énoncé « Le rapport sexuel au XXIème siècle », tel que nous le présente Jacques-Alain Miller (Miller J.-A. « L’avenir de Mycoplasma laboratorium »).
Quelle résonance donner au signifiant du phallus lorsqu’il devient un appel au franchissement plutôt qu’un obstacle où se départagent des positions sexuelles distinctes ? Avec quel corps la signification phallique peut-elle être abordée, lorsque la science dissous méthodiquement le peu de consistance propre à celui-ci ? Et l’écriture du code génétique, celle qui engendre la vie, rend-elle vraiment obsolète ce qu’écrit le phallus ?
De cet Atelier, le lecteur, possiblement désorienté à l’orée du travail, pourra-t-il en attendre une assistance cordiale l’amenant à écrire quelques-unes des étapes, pour lui, franchies ?
Bernard Lecoeur, délégué régional – ACF-CAPA
2 – L’ENVERS DE PARIS : DEUX SOIRÉES
L’Envers de Paris envisage deux soirées préparatoires des Journées d’étude de l’ECF sur « le rapport sexuel au XXIème siècle ».Nous consacrerons une première soirée, le 19 juin, au thème du (non) rapport sexuel dans les homosexualités au XXIème siècle. Il nous est apparu important de tenter, dans ce travail, d’avancer sur plusieurs questions :- les attaques soutenues de Didier Eribon contre la psychanalyse. Freud, Lacan y sont jugés conservateurs, autoritaires, ringards. Le bois qui nourrit ces critiques se taille de cela : Jacques Lacan, avec son culte du Père tout-puissant et de son écrasant Symbolique, n’aurait rien compris aux temps modernes. –
L’Envers de Paris envisage deux soirées préparatoires des Journées d’étude de l’ECF sur « le rapport sexuel au XXIème siècle ».Nous consacrerons une première soirée, le 19 juin, au thème du (non) rapport sexuel dans les homosexualités au XXIème siècle. Il nous est apparu important de tenter, dans ce travail, d’avancer sur plusieurs questions :- les attaques soutenues de Didier Eribon contre la psychanalyse. Freud, Lacan y sont jugés conservateurs, autoritaires, ringards. Le bois qui nourrit ces critiques se taille de cela : Jacques Lacan, avec son culte du Père tout-puissant et de son écrasant Symbolique, n’aurait rien compris aux temps modernes. –
Judith Butler répond à la question de la place de la psychanalyse, dans Humain, inhumain : « Il y a dans la lecture lacanienne du stade oedipien (…) une très forte injonction à l’hétérosexualité. Je crois aussi que, dans la théorie de la relation d’objet, le lesbianisme est presque toujours décrit comme une sorte de fusion – ce qui me paraît très problématique. »
Faisons cette hypothèse : c’est avec Le sinthome que l’orientation lacanienne tranche avec les nouvelles voies pour penser les homosexualités. Soulignons ce point fondamental : le concept de choix, que Lacan reprendra, par ailleurs, autrement, dans le séminaire Le sinthome. Dans Encore, Lacan, (p. 74), nous dit que le choix est là. À tout être parlant, il est permis, qu’il soit homme ou femme anatomiquement, de s’inscrire dans un mode de jouissance ou dans un autre. Lacan, seul, a introduit le vif de cette trouvaille, véritable révolution copernicienne inconnue à l’IPA, méconnue Outre-Atlantique : il n’y a pas de rapport sexuel donc entre le sujet qui se range côté mâle, et jouit de l’objet petit a logé à la place de la partenaire, et celle-ci. Lacan a pu énoncer : « Il n’y a pas de rapport sexuel ». Cet aphorisme, pensé pour l’homme avec la femme, tient-il aussi entre des sujets de même sexe ?
M.-H. Brousse introduira notre soirée à cette problématique. P. Drechsler et L. Sokolowsky tenteront de mettre à l’épreuve cette question avec deux cas. H. Bonnaud sera la discutante des textes présentés dans cette soirée organisée par S. Harrison et T. Jacquemin.En septembre, nous envisageons une deuxième soirée centrée sur l’amour et la sexualité chez les adolescents de notre début du XXIème siècle. P. Lacadée, C. Quenardel et R.-P.Vinciguerra ont déjà accepté de se joindre à notre étude dont nous donnerons plus de détails sur notre point de torsion.
Marga Auré, directrice de l’Envers de Paris