L’EuroFédération de psychanalyse en 2017
Le rituel des vœux, en passant à la nouvelle année, peut s’entendre comme une offre faite à chacun d’interpréter ses souhaits, autrement dit, en termes freudiens, ce serait une invitation à rêver, à réaliser ses désirs. Petit moment d’échange social que nous pourrions traduire comme un « faites confiance à l’inconscient ! » pour l’année à venir.
L’année qui s’achève fait l’objet de bilans plus ou moins optimistes selon les projets que l’on formule, électoraux éventuellement, quand il s’agit de la politique.
Le réel a sévèrement frappé à nos portes ces deux dernières années et l’EFP, comme chacune des Ecoles qui la composent en propose une lecture. Les thèmes de PIPOL, ceux des Journées l’illustrent et nous enseignent par les échanges cliniques et politiques que nous y organisons. La violence qui se déploie dans le monde, qu’elle soit guerrière ou économique, la globalisation des données, tant personnelles que celles de l’information, nous a affecté et questionné sur le rôle que pouvait jouer la psychanalyse face à ce réel, culture de la pulsion de mort.
L’année 2016 de l’EFP a montré aussi la vitalité de l’orientation lacanienne et de ses institutions. Le renouvellement des présidents des Ecoles au décours de Journées riches de leur diversité et qui ont été un succès en a témoigné : Christiane Alberti pour l’ECF, Paola Bolgiani pour la SLP, Lilia Mahjoub pour la NLS, Enric Berenguer pour l’ELP. Les Conseils de ces Ecoles ont aussi été renouvelés, au moins partiellement. A chacun et chacune, je transmets des vœux de réussite pour la psychanalyse dans chaque région d’Europe. Je les adresse aussi à ceux qui nous lisent sur les listes, membres des Ecoles, ou inscrits sur l’annuaire des régions de L’EFP.
L’année qui s’ouvre est essentielle pour la psychanalyse en Europe et nous comptons sur chacun pour nous retrouver à Bruxelles pour PIPOL 8. Le thème dont l’enjeu clinique est fondamental puisqu’il touche à la spécificité de la psychanalyse elle-même en tant que son discours, de miser sur l’inconscient, est hors norme, contrairement aux psychothérapies qui cherchent à se définir dans le registre des normes. L’enjeu politique est vital pour l’avenir de la psychanalyse. L’hostilité des volontés obscures pour en supprimer la référence dans le traitement de l’autisme ou même d’en interdire la pratique peut faire craindre le pire. Exigence de formation avec la passe – l’attrait des témoignages lors des congrès de l’AMP et de ses Ecoles ne se tarit pas – mais aussi combativité politique qui fait la marque de l’action lacanienne.
Notre prochain congrès les 1er et 2 juillet 2017, sous la direction de Patricia Bosquin-Caroz, s’annonce intense comme le blog, les textes d’orientation, le montrent. « La clinique hors les normes » sera l’occasion de conforter le socle commun de nos pratiques en Europe et d’aiguiser leur dimension politique. Je souhaite que nous nous y retrouvions tous pour relever ce défi.