Communiqué de l’AFP
Autisme : la « pertinence » de la psychanalyse n’est pas démontrée (HAS)
(AFP) –
PARIS — La « pertinence » des approches psychanalytiques dans la prise en charge de l’autisme n’est pas démontrée, a estimé jeudi la Haute autorité de santé (HAS) sans pour autant condamner ouvertement ces pratiques.
Sous le titre « Interventions globales non consensuelles », le rapport indique ainsi que « l’absence de données sur leur efficacité et la divergence des avis exprimés ne permettent pas de conclure à la pertinence des interventions fondées sur les approches psychanalytiques, ni sur la psychothérapie institutionnelle » dans la prise en charge de l’autisme et des autres troubles envahissants du développement (TED).
Au grand dam du député UMP Daniel Fasquelle et d’associations qui entendent « mettre définitivement fin à l’approche psychanalytique de l’autisme » en France, les recommandations de la HAS ne rangent pas cependant la psychanalyse parmi les méthodes « non recommandées », comme il le fait par exemple pour d’autres méthodes ou pour les régimes sans gluten, certains sédatifs ou encore les traitements antibiotiques, administrés en dehors de leurs indications habituelles.
Le rapport de la Haute autorité de santé (HAS) et de l’Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (Anesm) se borne en effet à qualifier de « non consensuelles » l’approche psychanalytique et la psychothérapie institutionnelle à l’issue d’un travail dit de « consensus formalisé ».
Pour réagir à la « croisade » menée contre la psychanalyse, une vidéo et un texte du psychanalyste Jacques-Alain Miller ont été mise en ligne mercredi soir sur le site de la revue La Règle du jeu (bit.ly/zU6yYG).
La HAS rappelle qu’il n’y a pas de lien entre autisme/TED et le vaccin ROR (rougeole-oreillons-rubéole), et souligne que « les caractéristiques psychologiques des parents ne sont pas un facteur de risque de survenue des TED ».
L’HAS et l’Anesm condamnent par ailleurs la technique controversée du « packing » (enveloppement dans des draps humides et froids) qui serait utilisée en dehors de tout protocole de recherche et contre laquelle l’association Vaincre l’autisme mène bataille à grand renfort de manifestations et d’un film choc.
Le document préconise « un projet personnalisé d’interventions pour chaque enfant ».
« Ce rapport marque une étape » dans la prise en charge de l’autisme, a déclaré Jean-Luc Haurousseau, président de la HAS, au cours d’une conférence de presse. « Rien ne sera plus comme avant », a-t-il ajouté.
Ces « recommandations de bonne pratique sur les interventions éducatives et thérapeutiques coordonnées (…) « ont pour objectif de donner aux professionnels des repères susceptibles d’améliorer et d’harmoniser leurs pratiques ».
Elles visent également à « favoriser l’épanouissement personnel, la participation à la vie sociale et l’autonomie de l’enfant et de l’adolescent ».